6 décembre 2024
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Et si on revenait, maintenant, sur le Maouloud de 2008 !

Beaucoup d’efforts sont consentis, j’en suis persuadé, pour respecter ce sacerdoce familial; ce qui renseigne, par ailleurs sur la fidélité constante et renouvelée, de nos parents vis-à-vis du legs de Maodo Malick SY, RTA. Chaque nuit, avec son lot de tristesse et de mélancolie, le Khalife chante un des dix chapitres qui composent le Bourde. Ce petit livre de 160 vers qui, en somme, dit du Prophète SAW, que « Le summum de ce que l’on sait de LUI, c’est qu’IL appartient à l’espèce humaine ; Et qu’IL demeure la meilleure de toutes les créatures d’ALLAH SWT ». Moussa Niang, le talentueux chanteur, dirait au bout de son légendaire cri: « Njol Maka yaa léén guënn ». Et cette ferveur est partagée avec toutes les mosquées à travers le Sénégal.

Le onzième jour, communément appelé, jour du repos, Serigne Mbaye SY Abdou (Ndiol Fouta) animait le Forum sur la vie et l’œuvre d’El Hadji Mansour Sy fils d’El Hadji Malick SY, RTA. A cette occasion, l’accent a été particulièrement mis, sur la rigueur nécessaire à l’éducation des jeunes générations, afin de les protéger, des nombreuses vicissitudes de la vie. Exposé, qui de l’avis de tous, fut très bien apprécié par le public.

Que dire de Serigne Mansour SY Djamil, lors du « Takussan Baye Djamil », forgeant pour cette assistance cosmopolite, des outils nécessaires pour analyser l’actualité nationale et internationale à la lumière des Hadith et du Coran. Il nous racontait, à cette occasion, comment il a été pris d’émotions quand il a vu Serigne Abdou Aziz, s’asseoir à même le sol pour honorer les délégations venues assister à la cérémonie officielle du Gamou. Que DIEU prête longue vie à Al Amine et l’élève aux cimes de la Sainteté.

L’émotion a atteint son paroxysme la nuit du Maouloud, avec un Serigne Mansour rayonnant. Je le revois d’ici, attraper avec ses deux mains le manuscrit original du Khilass Zahab (l’Or décanté), recouvert d’un cuir vieilli marron, vieilli par l’usage et le temps (déjà Cheikhal Khalifa utilisait ce même manuel, pour la même occasion, depuis près de cent ans). Il regarde le somptueux livre pendant un moment, avant de le caresser et du bout de ses lèvres y déposa un baiser plein d’affection et de tendresse, comme une image diffusée au ralenti.
Nous vivons dans un monde où le manuscrit de « l’Etranger » de Albert Camus est évalué à environ 10.000.000 de dollars c’est-à-dire (4 milliards de francs cfa). Pour moi, ce manuel écrit à « l’encre de chine » par El Hadji Malick lui-même et annoté par Serigne Babacar est un trésor inestimable. L’étreinte gagna encore les cœurs, en voyant le Khalife, malgré le poids de l’âge, sous la lumière halogène, annoncer les trois premiers mots du chapitre, sur le début de la révélation de la mission de Seydouna Mouhamad SAW, qu’il devait commenter cette nuit-là. « Mine Bahdi Taa ine », il souffla dans l’oreille de Serigne Habib, qui devait à son tour, le répéter pour Doudou Kende Mbaye à haute voix. Ce fut un régal d’entendre ce fils de Mbaye Dondé entonner ce chapitre sous la mélodie suave de « A la Nabi Wa aleyhim » dont lui seul a le secret. Cela vaut mille soirées de gala. Un moment solennel rempli de spiritualité et de valeur affective.

Des larmes dans un Gamou où, tout est symbole : l’attente de Serigne Abdou par Borom Daradji dans le salon de Serigne Babacar SY RTA. La présence de Seydou Wellé qui déjà dans les années quarante, inventait les airs de nombreuses chansons des Quassida de El Hadji Malick RTA. Les devinettes de Serigne Mansour, où la solution sera toujours donnée, mais qui concerne des secrets divins de notre patrimoine islamique. Les questions répétées de Ouztaz Ousseynou Djité sur la grammaire (Nakhwou), la jurisprudence islamique (Fiqh), l’exégèse du Coran (Tafsir), séances qui rappelle à tous égards les assemblées où Maodo réunissait ses plus grands Mouqhadam ; assemblées durant lesquelles ces « séminaristes de Ndiarndé » se livraient à un jeu de questions-réponses lors de la célébration du Maoulaoud. Ce qui a valu à cet événement le sobriquet de « DJANG ».

« Loo ték », « ma déma », « sama mame néé » sont de petits bouts de phrases anodines qui apportent un supplément de confirmation que, celui sur qui de folles rumeurs ont circulé il y a à peine deux mois, est bien présent avec les milliers de fidèles dans cette mosquée de Serigne Babacar Sy RTA. A la fin de la lecture du chapitre, Serigne Mansour Djamil s’arrache du sol pour demander à toute l’assistance : « Na nieup wakh Alhamdoulilahi Rabil Allamina. ». Ce fut comme une sorte de délivrance. Ces grands moments spirituels et intellectuels, les talibés les ont vécus intensément comme pour incruster, dans leur mémoire, l’image presque surréelle, de Borom Daraji, le Recteur des « Universités populaires. »

Cette douce passion, pour tout ce qui a trait au « Fils d’Abdallah » SAW, on la retrouve tout au long du champ de courses de Tivaouane, dans les six heures de discours magistral de Serigne Cheikh Tidiane SY Al Maktoum, avec un accent sublime. Son verbe est riche et plein de saveur au grand bonheur des talibés en proie à un immense ravissement.

Dans l’enceinte de la grande mosquée de Tivaouane Serigne Mbaye SY Mansour, (en compagnie de toute la famille de Elhadji Abdou Aziz Sy Dabakh, de Serigne Makhtar Diop et de Serigne Tafsir Sakho) trouve toujours les mots justes, pour asséner ses vérités sur les disfonctionnements de notre société et préconise des solutions conformes au message prophétique ; dans un langage limpide et plein de sagesse.
Voila qu’en une nuit, l’Ecole de « Borom Parasol Bi » a servi, au Sénégal et au monde entier (60.000 visiteurs ont suivi, en direct, le Gamou à travers Internet, selon le site www.xalima.com), 4 heures plus 4 heures plus 6 heures plus 4 heures ; bref 18 heures de discours, de témoignage, de rappel et de méditations pour fêter le « Noël Musulman ». « Wa maw lidouhou, bihi charafoune wa hiroune ; Fafi tahziimi indiakhoune choudiouni !» « Cette Naissance, de la plus haute noblesse, renferme un viatique immense. Célébrer l’événement, c’est s’assurer une victoire sur tous les chagrins ! », disait Maodo Malick dans son livre « Nouniya ». Toutes les grandes villes du Sénégal devraient être illuminées pendant ces douze jours ; des guirlandes attachées à tous les coins de rue ; les enfants couverts de cadeaux; un dîner copieux servi dans tous les foyers musulmans comme au réveillon. « Sourouroune fi sourourine fi sourourine ;Wa iidoune douna ahyaadil ouyouni » « Ce fut la joie ! Et la joie succède à la joie ! Ce fut la grande joie. Et cette fête était différente de toutes les autres fêtes traditionnelles ! » Toujours dans le « Nouniya » de « Njol Fama ».

Nous revenons à la dure réalité pour rappeler qu’aujourd’hui le monde traverse une situation de plus en plus difficile. La Banque Mondiale, le FMI et l’OCDE ont déjà averti qu’une crise financière sans précédent guette le monde. La FAO prévoit un déficit céréalier très accru pour les pays africains. Les Français prédisent des pénuries de Gasoil et de riz au Sénégal qui peuvent déboucher sur des émeutes. Tableau sombre s’il en est, qui appelle à mon avis, une synergie visant à œuvrer pour la paix et à taire nos divergences. Œuvrons à éviter à notre jeune nation, des lendemains de déchirements et d’angoisse, en posant des actes fédérateurs et constructifs.

A Serigne Abdou Aziz Al Amine, toute la famille de El Hadj Malick SY, est reconnaissante pour ce franc succès qu’a connu le Maouloud 2008. En organisateur parfait de ce grand rendez-vous culturel et islamique, nous sommes tous très fiers de ton action de tous les jours.

Cheikh Oumar SY Djamil
cofsy@hotmail.com
25 mars 2008.

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