22 novembre 2024
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SERIGNE ABDOUL AZIZ SY AL AMINE, MAITRE D’ŒUVRE DE L’ORGANISATION DU GAMOU DE TIVAOUANE : « La naissance du prophète Muhammad est le plus grand événement arrivé sur terre

Serigne Abdou est en réalité le serviteur de ses frères et sœurs qui lui font unanimement confiance. Cependant, cette volonté d’être au service de son prochain dépasse le cadre de la famille Sy et embrasse la communauté islamique au niveau mondial. Ce qui se traduit par des activités culturelles, éducatives et économiques dans beaucoup d’organisations internationales. Serigne Abdou est membre de nombreuses structures islamiques mondiales dont le Conseil mondial des affaires islamiques, le conseil exécutif de l’Association mondiale de l’Appel islamique, la Ligue islamique mondiale, etc. A l’occasion du Maouloudou Nabi, ou Gamou, anniversaire de la venue au monde du Sceau des prophètes, Seydina Muhammad (Saws), il revient avec nous sur l’historique de cette manifestation.

Événement le plus grand, le plus important, le plus utile pour les univers

Le prétexte de lui donner la parole est que c’est son grand ascendant, Maodo Malick Sy (Rta) chef de cette auguste et très illustre famille dont il véhicule la parole, la pensée, les projets et programmes, qui est le précurseur du Maouloud au Sénégal, voire en Afrique et dans le monde. Il est, en outre, le maître d’œuvre de l’organisation du Gamou de Tivaouane. Sur le sens du Maouloud, il explique : “ Le Maouloudou Nabi est une occasion de souvenir. Car, chaque religion, chaque communauté a un jour de souvenir, depuis le prophète Seydina Adama (As). On se souvient d’un évènement, de quelqu’un qui a marqué son époque, ou qui a fait une œuvre, ou qui a incarné quelque chose, etc. Or, le plus grand de tous les évènements qui sont survenus sur terre et dont on peut se souvenir, la venue au monde du prophète Muhammad (Saws) est le plus important, le plus grand, le plus utile pour l’humanité. Car, il est le plus éminent, le plus grand des 124 immortels. En effet, son existence a apporté à l’humanité grâces, paix, unité, perfection des vertus, etc. qu’aucun autre ne lui a apporté.

C’est la raison pour laquelle, Seydyl Hadj Malick Sy (Rta) a emprunté le pas aux premiers qui ont eu à le commémorer. Car il n’est pas le premier à l’avoir fait. En effet, le Maouloud a été célébré trois siècles après le rappel à Dieu du prophète Muhammad, par le souverain d’un territoire nommé Irbal, situé dans ce qui constitue l’Irak de nos jours. Dans ce dessein, il a immolé 1.000 têtes de chaque catégorie de bétail, dont la chair a été offerte aux populations, pour célébrer la naissance de Seydina Muhammad (Saws).

Action qui a fait des émules auprès des hommes de Dieu, comme El Hadj Malick Sy, qui sont convaincus qu’une telle pratique, qui n’est rien d’autre qu’une façon d’honorer le prophète (Saws), est conforme à la Sounah (tradition prophétique), si aucun acte délictuel n’y est associé. Sachant que le Créateur Lui-même a honoré Seydina Muhamad (Saws), en affirmant que “ Lui et ses Anges ont prié sur le prophète ”.

En conséquence, comme l’a indiqué le premier Khalife d’El Hadj Malick, Serigne Babacar Sy (Rta), dans un de ses poèmes, “ nous avons le devoir d’honorer quelqu’un que Dieu a honoré, parce que personne ne connaît la dimension de Dieu pour savoir la manière de l’honorer ”. C’est ainsi que Maodo Malick a initié le Maouloud et l’a célébré à Tivaouane pour la première fois en 1902, mais auparavant il l’a fait dans toutes les localités où il a séjourné.

Il est certain qu’à Saint-Louis, il a commémoré la naissance du prophète (Saws), en compagnie de son ami et frère El Hadj Rawane Ngom. Ils se sont partagé la lecture du Saint-Coran durant la nuit du 11 au 12 du mois de Rabi Al Awal, à ce premier Gamou de Saint-Louis. Dès son installation à Tivaouane, il a continué et amplifié la démarche, suivi en cela par beaucoup d’autres, jusqu’à son rappel au Tout-Puissant. De là, Serigne Babacar Sy a pris le relais, accompagné de ses frères, jusqu’à lui donner l’ampleur qu’a le Maouloud présentement. L’objectif visé est de susciter la satisfaction du prophète et par-delà, bénéficier de grâces du Très Haut.

Objectifs de tous ordres Sous-tendus par la pureté

Indéniablement, l’impact du Gamou est certain à beaucoup de niveaux. À cet égard, le porte-parole du khalife de Seydy Cheikh Ahmad At-Tijaani Chérif (Rta) précise : “ Toute initiative d’El Hadj Malick Sy est sous-tendue par la pureté. Car dans la pratique, il privilégie la lecture du Saint-Coran, les évocations et invocations du Créateur, des prières sur le prophète, effectuées par des maîtres du Coran, de façon très sérieuse, sans folklore ni amusement. El Hadj Malick en personne dirigeait le Gamou, dans des conditions difficiles. L’éclairage était fait avec des bougies que tenait quelqu’un, à genoux, afin qu’il puisse voir les écritures des poèmes qu’il traduisait. Le livre était posé sur un mortier. Ce qui démontre, si besoin en est, que seule la quête des bienfaits de Dieu animait El Hadj Malick dans cette action. Car il expliquait aux uns et aux autres les enseignements du prophète, son legs, sources de bienfaits ici et dans l’au-delà.

A sa disparition, ses successeurs, avec Serigne Babacar Sy en tête, ont perpétué la démarche, dans une pure orthodoxie. Lui aussi a dirigé le Gamou avec l’éclairage d’une bougie tenue par un disciple du nom de Ndaraw Niang, sans tables ni chaises.

Dans le domaine social, le Gamou est une occasion de retrouvailles entre frères musulmans qui ne s’étaient pas vus depuis des temps. Ce sont aussi des moments d’échanges, d’affaires, parce que beaucoup de personnes viennent proposer des marchandises. Serigne Babacar Sy demandait à ce qu’on laisse chacun mener ses activités commerçantes, sachant que c’était un jour de grâce, de bienfait, de miséricorde divine. Car, le prophète (Saws) dont on célèbre la naissance a été envoyé pour être la Miséricorde de l’univers. C’est la raison pour laquelle certains viennent au Gamou pour poser des problèmes dont ils souhaitent trouver des solutions sur place.

La Tarbiyya (éducation prophétique) dans la philosophie de Maodo Malick Sy

Comme les éditions précédentes, le Gamou de Tivaouane est placé sous un signe déterminé, en plus d’un thème générique, pour tous les prêches d’avant, durant et d’après Maouloud. Ils sont définis sous la responsabilité morale de Serigne Abdou et communiqués par de grands hommes et femmes de culture, au cours de plusieurs manifestations. À cet égard, la célébration du Maouloudou Nabi de cette année a été placée sous le signe de l’unité . En la matière, Serigne Abdoul Aziz Sy A’Tijaani souligne avec force que la paix est une denrée distribuée par l’Islam qui, par essence, est synonyme de paix. Car le mot tire son étymologie de As Lama qui signifie paix ”. De ce fait les musulmans doivent en faire leur credo, en permanence et surtout entre les confréries. Nous y oeuvrons pleinement, y compris par des prières. Nous voulons que la paix règne définitivement partout. Dans cette optique, nous appelons les disciples, et au-delà, tous les musulmans, à ne faire ou dire quelque chose qui puisse heurter ou offenser son prochain. Nous attirons l’attention de tous ceux qui s’expriment sur la voix des ondes de le faire avec élégance, courtoisie, fraternité, amour, etc. Notre vœu le plus cher, le plus ardent, est qu’il y ait la paix dans notre famille, notre confrérie, dans toutes les familles du pays, dans le monde. Car nous déplorons l’existence de foyers de tension dans beaucoup de régions du globe, où les musulmans sont les principales victimes d’une situation de guerre. Nous appelons les antagonistes, surtout les chefs d’Etat concernés, à se ressaisir pour que la paix revienne partout. Sinon on ne peut pas prétendre à un développement économique, technologique et au progrès qui les hantent tous. Les affrontements ne peuvent rien apporter.

L’Islam catalogué comme une religion de violence, donc qui ne cadre pas avec la paix

Sur cette base, aux détracteurs de la religion révélée à Seydina Muhammad (Saws), Serigne Abdoul Aziz Sy A’Tijaani rétorque : “ Ces gens racontent leur vie. L’Islam est par essence et par excellence une religion de paix. Qui se soumet à ses règles est un adepte de la paix. Le prophète Muhammad (Saws) a donné l’exemple. Il n’a jamais répondu aux provocations de ses détracteurs qui lui en ont fait voir de toutes les couleurs. Il a subi toutes formes de violences et de sévices et n’a réagi que lorsque le Tout-Puissant lui en a intimé l’ordre. Sa riposte était civilisée et proportionnelle aux attaques dont lui et les siens étaient victimes. Il disait à ses combattants de ne pas s’en prendre aux femmes, aux vieux et aux enfants, de ne brûler ni les concessions, ni abattre les arbres, ou détruire les champs. De même qu’ils devaient accepter toute proposition de cessez-le-feu ou de signature de paix. Le prophète nous enseigne que si tu discutes avec quelqu’un qui est debout, assieds-toi ; s’il est assis couche-toi. Autre exemple : une fois, quand quelqu’un est venu le provoquer en urinant devant la mosquée et que les musulmans ont voulu lui faire sa fête, le prophète s’y est opposé et a demandé à ce qu’on y verse de l’eau pour enlever la souillure. En conséquence, l’Islam ne peut pas être une religion de violence.

Cependant, Serigne Abdou reconnaît que “ la violence est naturelle chez les Arabes, bien avant leur conversion à l’Islam. D’ailleurs Dieu le leur a reproché dans le Saint-Coran. Néanmoins on ne peut pas généraliser la violence des Arabes à tous les musulmans en général.

Contexte de dégradation des vertus, verbiages et de peu de propositions concrètes

La situation qui prévaut dans le monde est caractérisée par une jeunesse de plus en plus éloignée des vertus et enseignements de nos grands hommes. Notre pays n’a pas été épargné par le verbiage quotidien de ses hommes politiques et autres membres de la Société civile. C’est dans ce contexte que se tient le Gamou. À cet effet, Serigne Abdoul Aziz Sy A’Tijaani indique que la société de nos jours est marquée par des affrontements verbaux entre les membres de la classe politique, de la Société civile, etc. Or, dans les enseignements du prophète (Saws) et l’œuvre d’El Hadj Malick Sy (Rta), on retrouve des modèles de comportement contraires, qui puissent nous mener à des lendemains plus heureux. Car Serigne Abdou fait observer que “ Seydyl Hadj Malick nous enseigne que le temple de Dieu où nous voulons accéder est tenu par quatre piliers : Savoir supporter la faim, le silence, l’isolement et les dévotions nocturnes, le recueillement. Dans beaucoup de ses œuvres, Maodo a condamné le bavardage. Il est allé jusqu’à dire que : “ si tu laisses ta langue en liberté totale, elle se transformera en lion et te dévorera ”. Il nous conseille aussi de nous “ méfier de notre langue qui est pire que le serpent à sonnette ”. C’est pour éviter que les fidèles se livrent à des discussions inutiles qu’il a institué la Wazifa du soir. Car ils avaient l’habitude, après la prière du Maghreb (Timiss) ou prière du coucher du soleil, de se livrer à des discussions de toutes sortes, avant la dernière prière (Icha ou Gué). Mieux, il interdisait à ses disciples de fréquenter les grands-places où les discussions partaient souvent du bien pour finir au mal.

Il est regrettable qu’au Sénégal on bavarde trop et souvent autour de questions dont on ne connaît rien absolument, ou qui ne regardent pas les antagonistes. C’est dur et regrettable, mais que voulez-vous ? Seuls les chefs religieux du pays devraient pouvoir trouver la solution. Mais ils ne font rien dans ce sens. Ils ne se concertent pas sur ce qui est utile pour le pays pour y orienter leurs disciples. Or c’est une nécessité absolue. Toutes les autres couches de la nation le font : politiciens, sportifs, organisateurs de combat de lutte, de courses hippiques, etc. Pourquoi ceux qui doivent éduquer et donner l’exemple d’unité se cloisonnent-ils, chacun dans son coin ? Ils devraient pouvoir s’organiser en Conseil supérieur islamique qui sera le régulateur de la société. Pourtant du temps de l’administration coloniale une telle structure se réunissait régulièrement autour du gouverneur, à chaque fois que le besoin se faisait sentir. Mon père y a toujours assisté aux côtés de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, Sidy Lamine Kounta, Issa Laye Thiaw, etc. Ils échangeaient en dehors de toute considération politicienne, de façon civilisée, correcte. Après quoi chaque guide fait le compte-rendu à sa communauté. Tant que les chefs religieux n’agiront de la sorte et laisseront leurs disciples, les journalistes, les jeunes, libres de se comporter n’importe comment et dire tout ce qui leur vient à l’esprit, c’est la catastrophe pour le pays. C’est une épidémie qui touche tout le monde.

Fonctions de capitale administrative, ville sainte et spirituelle

En évoquant le Maouloudou Nabi, tous les esprits pensent à Tivaouane pour les raisons que l’on sait. En effet, l’installation d’El Hadj Malick Sy et sa famille à Tivaouane a été le coup de pousse de cette ancienne capitale d’un Cayor des Tiédos. Pour la bonne raison que Maodo a tout bouleversé en faisant des troubadours des muezzins, des chefs de familles Tiédos des exégètes du Coran, etc.

Ce développement spirituel de Tivaouane est réel et Serigne Abdou s’en réjouit. Car il estime que : “ le développement des vertus est plus important que le développement matérialiste voire économique. Car le développement de l’individu réside en son comportement, sa façon de faire et de dire les choses. C’est différent de la conception du développement qu’ont les politiques. Ici, El Hadj Malick a suscité le développement, le façonnage des vertus, en éduquant les siens sur la base des préceptes de l’Islam, aux côtés des actions productives.

El Hadj Malick aimait le travail. Il cultivait la terre et faisait du commerce. Toute personne qui se réclame de lui et qui est paresseuse est en porte-à-faux avec ses enseignements. Nous qui sommes ses héritiers avons suivi le même sillage, principalement les jeunes, bien qu’ils ne bénéficient pas de l’appui qu’il faut. Aussi beaucoup de talibés disposant de concessions à Tivaouane viennent y habiter. Ce sont là des actions de développement, mais encore une fois le développement spirituel et la perfection des vertus sont plus importants. Quand une fois j’ai dit à Serigne Cheikh Tidiane Sy que nous devons faire Tivaouane, il a répondu : “Tivaouane est spirituellement développé, les vertus y sont façonnées ”.

Dans les domaines éducationnel et cultuel, nous construisons un grand centre culturel d’une valeur de plus de 500 millions de nos francs, en plus d’un institut islamique. Nous réalisons toutes ces infrastructures sans tapage, pas de pose de première pierre ou de médiatisation outrancière. Aussi la construction de la mosquée-mausolée de Serigne Babacar est achevée. Et le khalife va incessamment faire-faire les travaux de finition de celle d’El Hadj Malick Sy. Nous avons réhabilité et réorganisé les “ Daaras ” dont l’un accueille présentement 2.000 enfants. Tout ça sans bavardage ou tapage. Mieux encore, certains des enfants de nos “ Daaras ” subissent une formation en soins infirmiers dans les hôpitaux. Et que je viens de recevoir de partenaires Américains un important lot d’ordinateurs destinés à nos structures de formation.

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