21 novembre 2024
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DIRECT DU MINBAR

Direct du Min’bar – Vendredi 16 Zul Qa’dah 1437. 19 Août 2016 Al Fawz – La Consécration Ultime…le Couronnement…

Al  Fawz, qui consacre l’ultime consécration, couronnement de toutes les réussites, diadème des plus rares perles au-dessus de tout mérite, performance, succès, félicité – et qu’Allah Définit comme l’ultime béatitude de son Agrément après le paradis (V71, S9)…saurait-il exister dans notre monde de finitude ? Imam Cheikh Mahdy dans son prêche de ce jour à Genève et dans une approche antinomique à la perte, la déchéance, la descente aux enfers, qui pourrait sanctionner les mauvais comportements et les orgueilleux (V70, S6) a plutôt attiré l’attention sur le vocabulaire du Fawz. Le Fawz s’écrit juste en trois lettres, mais se présente comme un composite aux densités multiformes, tant est que son évocation renvoie souvent dans notre monde à des conquêtes matérielles dans la finitude – avoirs, carrière, notoriété sociale, ascension politique ou performance sportive. Et pourtant le Fawz dans l’âme du terme précise-t-il trouve uniquement écho dans l’infinitude de l’au-delà et de ses valeurs éternelles. Et donc le Fawz exige de conquérir la consécration et le couronnement dans notre monde et dans les domaines respectifs de notre développement individuel et social tout en ouvrant à sa perspective ultime  dans l’au-delà.  La conquête de l’un entraîne celle de l’autre, pourvu que nous respections ses exigences…

L’approche antinomique en recherche scientifique ou sociale consiste à opposer à la diagonale valeur et contre-valeur pour davantage aider au choix de la valeur au détriment de la contre-valeur. Allah Explique justement le Fawz comme la seule option qui est laissé à quiconque a réussi à échapper à son jugement par défaut (V185, S3) – le feu – destination des âmes déviantes et se retrouver aux antipodes, soit le Paradis. Mais quelle âme n’est pas dans la déviance, si tant est que l’âme par nature y nage en  permanence (la àmmàratun bis-sû-i, V53, S12) ? Telles sont les caractéristiques de l’âme dès qu’elle embarque ce monde, soit goûtera à la mort, nagera dans la déviance et recevra sa rétribution juste et équitable le jour du jugement dernier. Allah Rassure que les bienheureux du Fawz sont ceux qui auront échappé à leur châtiment par défaut (enfer), pour donc entrer au paradis (ailleurs bien expliqué à la fin de la S89 sur l’âme agréée). Allah Explicite davantage dans le V71, S33 que les bénéficiaires de ce Fawz subiront un lavage de leurs actions par Sa bonification, ainsi que l’absolution de leur pêché, mais seulement ce qui leur vaudra une telle faveur réside dans leur obéissance à respecter les recommandations d’Allah en suivant la Sunna du Prophète. 

Voilà donc les secrets du Fawz qui commencent à se dévoiler fait remarquer l’Imam – l’obéissance à Allah par le respect de la Sunna de son prophète, et que le Qur’ân relate plusieurs fois. Parmi celles-ci, l’Imam s’attarde sur le V52, S24 dans lequel Allah Mentionne en plus de cette double obéissance (en un seul acte) deux autres ingrédients – le Khashya, et le Taqwà. Et dans la séquence fait remarquer l’Imam, obéir à Allah et à Son Prophète est certes nécessaire mais de loin pas suffisant pour entrer dans la consécration ultime du Fawz. Il y a aussi la crainte d’Allah (Al Khashya) qui invite à remémorer son passé , regretter ses pêchés au point de craindre d’en être puni, et à investir dans la connaissance d’Allah pour vraiment Lui accorder son Statut et son vrai statut (fin V28, S35). Et pourtant fait remarquer l’Imam, même cette crainte et cette fine connaissance d’Allah reste insuffisante, il faut aussi la crainte révérencielle qui siège dans le cœur (Hadith) et qui consiste à interposer un bouclier qui protège contre la colère d’Allah. Si le Khashya remonte le temps pour remémorer ses pêchés et les regretter, le Taqwà anticipe le futur pour aider à naviguer hors pêchés et ne pas tomber ainsi dans le regret ou le châtiment. C’est donc seulement lorsque ces deux sont combinés ensemble dans le cœur du croyant que la consécration ultime du Fawz lui est promise !

Et bien sûr ceux-là qui auront acquis cette consécration et qui sont dans le camp du Paradis (pour confirmer l’approche antinomique) sont aux antipodes du camp de l’Enfer (V20, S59). Puisque Précise Allah ceux du camp du Paradis sont justement les couronnés (Al Fà-izûn), bénéficiaires de la consécration ultime, consécration ultime que Allah Qualifie d’ailleurs davantage dans le Qur’ân à travers trois attributs distincts rappelle l’Imam – Fawz Kabir (consécration immense V11, S85) promis à ceux dont la Foi s’illustre par leur constance dans l’œuvre de bien ; Fawz ‘Azîm (consécration majestueuse, sous plusieurs formes dont V110, S9 ; V57, S44 ; V12, S57 et S61) promis aux farouches combattants pour la cause d’Allah entre autres ; et Fawz mubîn (consécration sans équivoque, explicite, V30, S45) promis à ceux qui récoltent Sa Miséricorde par le fruit de leur foi sincère et de leur action vertueuse.

Et pourtant conclut l’Imam, la dimension la plus exaltante de la consécration ultime reste encore à mentionner – il s’agit du çabr, tout aussi composite dans l’endurance, la patience, la résilience, et toute attitude vertueuse qui bonifie le comportement attendu du croyant. Allah Mentionne tant de consécrations pour l’acte d’endurance/patience en Singularisant non l’attitude, mais l’acte accompli lui-même (bi mà çabarû). Dans le récit du peuple d’Egypte avec Mûsà (V137, S7), l’accomplissement de Sa promesse est venue par leur acte d’endurance ; En voilà qui récolteront une double rétribution (V54, S28) également par le fait de leur acte de patience. Dans le même acabit, et l’Imam le mentionne, il Indique (V111, S23) qu’Il Rétribue par la consécration ultime cette catégorie le jour du jugement par la bravoure de leur endurance. 
 
Voilà donc les ingrédients de la consécration ultime parcourue par Cheikh Mahdy – Foi sincère en Allah qui s’illustre par l’adhérence à l’œuvre de bien et la permanence dans l’action vertueuse, l’obéissance à Allah par le suivisme de la Sunna de Son prophète, la crainte d’Allah rétroactive – Khashya – et proactive – Taqwà – et surtout cette valeur composite de l’endurance, et qui s’étend à la patience et à la résilience à faire preuve de toute capacité à surpasser toute épreuve, et vaincre tout obstacle. 

Voilà une bonne raison d’affiner sa forme physique et spirituelle pour la conquête de ces médailles qui valent bien meilleures que celle du CIO, puisque celles du CIO culminent à l’or. Les médailles du FAWZ sont encore plus éclatantes que le meilleur des Diamants et c’est Allah qui le Dit (V71, S9). CQFD.

Best Zyars en ce Vendredi de sacralité à deux semaines du mois du Hajj et les effluves du sanctuaire se font sentir déjà invitant les aspirants aux médailles du FAWZ Al ‘AZÌM (V57, S44) comme faveur de la part de Ton Seigneur à se préparer…n’allez pas chercher des provision avertit Allah, Restez dans le Taqwà (V197, S2 – crainte proactive) pour se préparer au Hajj !

Al Amin

 

Le Prophète ç’AwS avait alerté que la Salât (les 5 obligatoires au quotidien s’entend) constitue la vitrine de la religion. Le premier parmi les actes d’adoration que Allah Examinera le jour du jugement, et si satisfaisante, Allah n’Aura pas besoin d’Examiner les autres actes, Il Délibérera au bonheur de son serviteur sur cette base. D’où l’importance de la Salàt, qui à elle seule englobe tous les critères, tous les fondements, tous les secrets de la relation établie entre le serviteur et son Seigneur. Négliger la salàt, rappelle Imam Abou Assia, à l’entame de son prêche à Genève revient donc à négliger la relation avec Dieu ! Qui oserait négliger son contrat avec son employeur, au risque de se retrouver  sans salaire, ou encore avec son opérateur téléphonique, au risque de ne plus être connecté et pas seulement par téléphone, mais connecté au sens IT du terme, i.e. manquant de tout – téléphone, sms, réseaux sociaux, internet, agenda, liste de contacts, souvenirs en photos et vidéo. Autant donc il est important de respecter les conditions de notre contrat avec notre employeur ou opérateur, plus encore il l’est de soigner l’exécution de ce contrat avec Dieu qu’est la Salât au quotidien. Combien sont ceux-là qui ont acheté un appareil moderne, installé une puce, souscrit un abonnement, payé les frais préliminaires, mais ont négligé les conditions de fonctionnement et se retrouvent avec un amas de technologie sans aucune utilité!

Abu Huraïra avait alerté qu’il était bien possible qu’un adulte croyant exécute la Salât à longueur d’année et n’en récolter aucune acceptation par Dieu ! Quelle négligence (Vs 4-5, S107)! Mais comment est-ce possible ? Par ignorance des conditions, par méprise des piliers, par négligence des obligations et des astuces avertit l’Imam. Dans ce monde gadgétisé, même les contrats que nous ne lisons pas incluent tout de même une clause ‘j’accepte les termes et conditions’ et tant qu’on ne prétend pas les avoir acceptés en cochant juste une case à côté sans rien comprendre de ces termes et conditions, on ne peut avancer dans le contrat en question ! Les contrats de Dieu sont appelés à être indemnes de toute triche ou ignorance et ne reposent que sur la véracité d’exécution (V1, S1). Il nous faut absolument connaître dans les détails chaque aspect et pour la Salât, il y a justement d’important détails à connaître et dans des registres aussi variés que différents. L’Imam tout en rappelant la densité de ces registres et l’importance de distinguer chaque détail, retient de n’aborder partiellement et pour cause de temps que trois aspects – conditions (Shurût), au nombre de 9, piliers (Arkàn) au nombre de 14, et obligations (Wàjibàt) au nombre de 8. A priori, il n y a aucun lien entre ces trois nombres, sauf que moins que le nombre, c’est plutôt la règle qui s’applique à chaque catégorie qu’il est plus important de retenir pour pouvoir appliquer en tant que contractant.

Parmi les (Shurût) conditions d’exécution et de validité de la Salât, il y a les faits suivants : d’entrer dans l’Islam, d’atteindre l’âge pubère, de se diriger vers la Qibla, d’être dans les limites de l’intervalle de temps assujetti, et de réitérer son intention pure d’exécuter la Salât en guise d’adoration pour Dieu – et non parce que les gens sont là ou parce que les autres vont commenter ! Pour pouvoir exécuter la Salât, il faut que chacune et toutes les 9 conditions soient vérifiées et si une des conditions est en défaut, la Salât ne peut être valide. Quant aux (Arkàn) piliers qui fondent la Salât, ils incluent la couverture des parties intimes, la pureté du corps, des habits et du lieu, mais surtout la pureté du cœur et de l’esprit. L’Imam d’attirer l’attention sur la nécessité dès lors de connaître les parties à couvrir pendant la Salât pour ne pas s’exposer à une invalidité de l’acte. Pour les mâles, il faut couvrir les épaules, et la partie du corps entre le nombril et les genoux inclus. Le paradoxe ajoute-t-il c’est souvent ces jeunes qui prient et durant la génuflexion (Ruku’), font apparaître la partie du corps nu au bas du dos ou le haut de hanche. Sans s’en rendre compte, ils ne respectent plus un des piliers, or un seul pilier qui manque et la maison ne tient plus ! Quant aux honorables dames, tout leur corps excepté le visage et les paumes doivent être recouvertes pendant la Salât, et là aussi il y a souvent des manquements à faire apparaître par négligence quelques parties du corps nu ou encore perceptible par la légèreté de l’étoffe. Attention !

Parmi les piliers, il y a aussi fait remarquer l’Imam la pause gestuelle (Al I’tidàl) entre les actes, et nombreux sont ceux qui l’ignorent et donc la violent, en enchaînant les gestuels sans pause, sans élégance, sans coordination. Les gymnastes (et les jeux de Rio sont un régal) connaissent bien cette règle fondamentale de l’exécution coordonnée et les meilleurs sont ceux qui s’appliquent à observer ces pauses. Dans la Salât, plus qu’un pilier, la pause après s’être relevé de la prosternation (Sujud) est une obligation et la sérénité des gestes (At-Tuma’niya) est aussi une obligation. Il s’agit d’exécuter les gestuels dans une approche disciplinée, posée, humble et de toute élégance ! Cette élégance dans le gestuel qui inclut un temps suffisant pour prononcer une fois au moins la formule consacrée est souvent ignorée dans l’exécution bâclée et très hâtive par certains et qui tombent sous la sanction des Vs4-5 de la S107, ceux-là qui se montrent négligents dans leur Salât et à qui Allah Promet une sanction, ceux-là même que Abu Huraïra citait en introduction.  
 
  Il est donc important de connaître aussi bien les conditions (Shurût) que les piliers (Arkàn), mais aussi de connaître leur règle respective d’application, et les distinguer de celles des obligations (Wàjibàt) et des compléments par exemple. Aucune Salât ne peut être valide si la totalité des conditions et la totalité des piliers ne sont respectés. Pourtant, en ce qui concerne les obligations et les compléments fait remarquer l’Imam, on peut en rattraper certains en cas de manquement avec la prosternation de réparation (Sujûd As-Sahw). Le premier Takbîr Al Ihrâm pour entrer dans la sacralité de la relation avec Dieu durant la Salât est une obligation, la récitation de la Fâtiha pour chaque unité (Rak’a) est une obligation, de même que la station debout durant cette récitation, l’intention, la prosternation, la génuflexion sont autant d’obligations dans la Salât qui sont à distinguer des conditions et des piliers. Chaque geste dans la Salât est à répertorier dans un au moins parmi les registres des condition, des piliers, des obligations, des compléments ou encore des embellissements. Sommes-nous suffisamment au fait de tous ces détails ? Pourtant, nous sommes bien au fait de tant de détails pas plus utiles comme les taux de change, le cours de l’or, le prix du carburant, la météo du w-e, etc. 

Nous mettons tant d’énergie à mettre à jour nos logiciels, à télécharger de nouvelles applications de course à pied, ou de forme physique, à acquérir la nouvelle marque de chaussure, d’équipement, à gravir les échelons de carrière, à découvrir de nouvelles destinations de vacances, et nous ne faisons pas attention à notre contrat préliminaire avec Dieu pour en distinguer les conditions des piliers…Qu’attendons-nous pour nous y mettre, en toute humilité, en toute sagesse !

Best Zyars en ce Vendredi de sacralité durant la plus longue période sacrée (3 mois à la suite) et qui appelle pour chacun comme pour tous, à un état d’esprit des plus positifs, des plus productifs, des plus sereins. Voilà tout ce que la Salât procure justement, positif, productif, serein…à longueur de vie, et pour le bien de tous !
Al Amin

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