Observez l’unité d’exécution de la Salât, chaque Rak’a dit-il se compose de 4 temps – (i) Qiyàm – Station debout, (ii) Rukû’ – Génuflexion ou Inclinaison, (iii) Sujûd – Prosternation, (iv) Julûs – Station assise (entre les deux prosternations). Et à chacun de ses temps, le prophète a indiqué une formule et donc une conscience de Dieu assignée au gestuel. Voilà pourquoi dit-il l’âme de la Salât est beaucoup plus importante que le gestuel et le fait que les Ecoles et Imam divergent sur le gestuel et sur les règles d’exécution n’enlève en rien de l’essence même et les choses sont par leur essence (Haqîqa). Il faut donc prévient l’Imam se concentrer sur l’essence et revisiter les recommandations du Prophète pour chacun de ses 4 temps.
Al Qiyàm – station debout – est le temps par lequel nous entrons dans la prière elle-même, et elle se fait par la formule du Takbîr – Allàhu Akbar, formule par laquelle Allah Instruit aux croyants de conclure dans leur gratitude et reconnaissance du Tawhîd (V110, S17). Mais ce qui caractérise cette station fait remarquer l’Imam, c’est la récitation de la plus noble des communications – le Qur’ân, en particulier la Fatiha dont aucun rak’a n’est valide sans sa récitation et en station debout. Et pour donner à ce temps toute la majesté qui colle au Qur’ân récité pendant la prière, le Prophète avait indiqué aux croyants de ne pas faire dans la confusion en récitant le Qur’ân pendant les positions d’inclinaison et de prosternation.
Ar-Rukû’ – Inclinaison : Voici un temps qui au-delà de magnifier les capacités esthétiques du corps humain (demandez aux gymnastes) de pouvoir courber l’échine et de dessiner un angle droit au niveau du bassin, est un lieu de magnifier l’Inaccessibilité et la Toute Grandeur de Dieu (Al ‘Azama), et voilà pourquoi le Prophète y recommande une formule de Magnificence de la Grandeur d’Allah – Subhàna Rabbiyal ‘Azîm. Subbûhun, Quddûsun, etc. Quelle chance pour le serviteur de pouvoir s’incliner (V77, S22) pour bénéficier de la magnanimité de son serviteur, et dans ce Verset de la S22, il y a une séquence de bénédiction et de capacité que ne peut ouvrir que la génuflexion, il s’agit de la démonstration de l’humilité et de la prédisposition à tout acte de noblesse, le tout menant à la consécration (la ‘allakum tuflihûn). Il y a dans les cultures asiatiques réputées très humbles et très respectueuses un geste de salut qui emprunte l’essence de cette inclinaison et qui est très élégant notamment au Japon.
As-Sujûd – Prosternation : Voulez-vous vous rapprocher de votre Dieu, ne cherchez pas loin ni haut, prosternez-vous (V19, S96). La prosternation est l’un des actes les plus nobles de l’adoration, celle que Allah avait ordonné aux anges de faire en l’honneur de Adam (ancêtre des humains) pour ce qu’il était destiné à être le Khalif de Dieu sur terre (Vs 30-34, S2). C’est un geste que Seul Allah Mérite par ailleurs (V37, S41) comme une illustration de la soumission et de la servitude. Le prophète recommande de multiplier les invocations en station de Sujûd par la proximité que nous gagnons avec Dieu.
Il n y a pas plus proche de Dieu parmi les gestes d’adoration que le Sujûd disait le prophète et il n y a pas meilleure illustration de l’humilité et de la soumission.
Al Julûs – Station assise : La station assise est tout à l’avantage du serviteur dans la salàt, c’est le lieu qui lui es réservé pour invoquer Allah de tout ce qu’il veut pour son développement personnel – requête d’absolution de pêchés, subsistance, miséricorde et grâce, orientation et guidance, lumière et élévation. Le serviteur doit encore se réjouir de montrer dans ce temps une capacité esthétique de son corps à pouvoir le plier et se mettre en angle droit (différemment de l’inclinaison) pour ainsi vouer adoration et soumission à Allah. Les anciens ont démontré une agilité du corps tout en devant âgé parce qu’il respectait scrupuleusement les gestuels de la Salât, notamment cette station assise qui doit se faire correctement et non à l’affaissement comme on voit souvent !
Dans l’accomplissement de la Salât, le serviteur n’a pas le temps de distinguer le passage d’un temps à l’autre, tellement il est emballé dans la conscience du tout (Fin V45. S29), tout comme le conducteur qui ne se préoccupe point lequel parmi les quatre temps son moteur est entrain d’exécuter pendant qu’il est assis confortablement sur son siège à tourner le volant dans la direction de son choix. Voilà comment aussi la Salât est diffuse dans le quotidien du croyant, que même si à chacun des stations, formule et conscience différent, le tout s’emballe dans la concentration, la méditation, la tonalité des formules et le sens concordant des gestes et glorifications. Voilà l’essence de la Salât dit l’Imam, qui est gorgée de secrets et de valeurs, dont celui d’éloigner des turpitudes et du blâmable (début V précité). Allah Illustre toute l’importance de la Salât dans la description de l’apothéose du croyant (Début S23)…la première caractéristique de consécration est l’humilité démontrée dans la Salât (V2), mais au terme de tant de qualités (V3-8), Il clôture également par le respect du calendrier et de la discipline de la prière (V9) pour en faire les héritiers du si convoité Firdaws, le meilleur des paradis (Hadith). Et nul ne peut tricher sur les gestuels de la Salât, car Allah Appellera le jour du jugement dernier à une réplique du Sujûd (Vs 42-43, S68-Qalam) et honte à ceux qui ne pourront pas s’exécuter…Allah Anticipe la raison…ils trichaient ici en donnant tellement d’excuses de ne pouvoir faire tel ou tel geste !
Quiconque se démarque de cette discipline avertit l’Imam, sa Salât au lieu de l’éloigner des turpitudes et du mal, ne fera que lui ajouter déviance et perversion. Et donc, conclut l’Imam, il faut s’attacher à la Salât, aimer à l’exécuter selon les indications précitées – humilité, discipline, respect de l’horaire, concentration et concordance entre geste et essence – développer la conscience de sa discipline. Seulement ainsi que nous arriverons à nous élever à la hauteur des exigences de la Salât, et seulement ainsi pourrions-nous prétendre vivre dans une conscience permanente de Dieu qui fait que la Salât n’est plus un glissement sémantique dans notre mode de vie, mais une exaltation de note quotidien avec Dieu. Qu’Allah nous la fasse aimer à ce point afin qu’elle devienne partie de notre ADN (V7, S49), rayonne de notre cœur pour arroser nos sens, notre corps, notre âme, notre esprit, et notre environnement de tant de lumières dont elle regorge (Al Akhdariy).
Best Zyar en ce dernier Vendredi probable de Zul Qa’adah ..qui annonce le début des manâsiks du Hajj dans 17 jours ISA. Qu’Allah Facilite à tous les aspirants leur Hajj et qu’Il Anticipe Agrément, Faveur et Bénédiction pour toute la communauté.
Al Amin
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