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DIRECT DU MINBAR

Direct du Min’bar – Vendredi 06 Mars 2015 La prière de Assia – la femme de Pharaon – Sauveur du Prophète Mûsà !

A Genève, Imam Cheikh Mahdi a commenté les Versets 24-25 de la S14 – Ibrahim, en rappelant un Hadith rapporté par Abdullàh Ibn ‘Umar sur un cours sur les qualités du croyant que le Prophète avait donné en s’appuyant sur une métaphore avec le Dattier (arbre). En effet faisait remarquer le Prophète, voilà un Arbre qui est si bien implanté dans le sol (Ithbàt) à l’image du croyant dont on attend un enracinement solide dans la religion de Dieu (DdM du 23 Août 2013), qui n’obéit pas aux variations saisonnières, à l’image du croyant dont on attend qu’il montre une face de vertu constante sans osciller entre les tentations de Satan, qui procure beaucoup d’utilité à travers ses produits (fruit, exceptionnellement riche en protéine, gorgé de fer, d’oligo-éléments, en particulier d’ocytocine, feuilles, écorce, tronc, sève), à l’image de ce qu’on attend du croyant qu’il soit multidisciplinaire dans le bien et contre le mal. Son fruit est prisé des ascètes comme des athlètes olympiques, à l’image du croyant dont les œuvres doivent être appréciées de la communauté, comme de Dieu (utile, licite, agréé, DdM du 30 Janv. 2015), ses feuilles ont beaucoup de vertus médicinales et même dans le secret miraculeux, comme avait révélé Allah à Sayyidatunà Maryam (Vs25-26, S19), ainsi qu’on peut espérer du croyant que le fruit de ses actions soient dans le soulagement des maux sociaux! Son tronc est très utile dans la construction et résiste aux intempéries de toute sorte, ainsi qu’il est attendu du croyant qu’il soit solide de corps et d’esprit (Hadith) pour résister aux divers assauts de la vie. Sa durée de vie est assez longue et la datte peut être consommée fraîche, sèche, en pâte, poudre, etc. et peut être conservée longtemps sans précaution particulière et sans risque de péremption. Ainsi on attend du croyant que sa longévité n’entame pas sa qualité intrinsèque, qu’il soit flexible au sein de sa communauté, et qu’en vieillissant, il multiplie les sources d’offre de bien en faveur de la société. Enfin avait dit le prophète le cœur du dattier est la partie la plus blanche à l’image du cœur du croyant qu’on espère indemne de toute tâche, pur et serein (V89, S26)…

Au départ de cet anecdote, le prophète avait reçu un cœur de palmier comme cadeau et pendant qu’il le mangeait, il interrogea les compagnons ‘quel est l’arbre dont les multiples bénédictions et vertus naturelles sont comparables à celles du croyant ? Personne n’avait pensé au Dattier dont il est fait allusion ensuite dans les versets précités (S14). Le Prophète aimait les métaphores et enseignait beaucoup à travers les métaphores. Il s’encourageait également puisant de l’expérience relatée dans le Qur’ân des autres prophètes, et il louait beaucoup Seyyidunà Mûsà, dont il disait qu’il a vu pire que lui et pourtant il s’en est sorti. Une facette comparable entre leur histoire est qu’ils ont mené leur mission avec le soutien d’une femme vertueuse, discrète, inspirée et donc en phase avec Dieu…C’est ainsi que le Prophète a encouragé les croyants dans le Sayfiyyu à invoquer Allah pour une épouse soumise (pas aux hommes, mais à Dieu !), pleine de Foi et vertueuse. Sayyidatunà Khadijah – qui incarnait cet idéal – a rassuré le Prophète lors de sa toute première émotion de la Révélation portée par Djibril, tout comme Assia la femme de Pharaon a d’abord sauvé le bébé Mûsa du décret de mort signé par Pharaon à l’endroit de tout bébé garçon né durant cette période (V4, S28), avant de lui donner le statut de membre de la famille Pharaonique (V9) pour qu’il grandisse dans les meilleures conditions d’éducation et de protection. Elle montra à Mûsà combien elle se démarquait de Pharaon et de l’injustice dont il usait, et lui trouva la formule d’invocation qui le sauva du plan qu’avait ourdi Pharaon et ses inconditionnels pour assassiner Mûsa (V21)…Formule qui vaut bien d’être revisitée en cette journée internationale de la femme, pour déjouer les plans cachés des hommes à l’encontre des femmes en retour d’ascenseur !

Assia, la femme de Pharaon n’est que citée implicitement dans le Qur’ân et une fois seulement, à la différence de Maryam, citée elle explicitement et plusieurs fois. Son mérite est d’avoir pu s’extraire d’un contexte d‘injustice, de despotisme, de toute sorte de rébellion contre Dieu, toute Reine qu’elle est d’un régime des plus totalitaire et sanguinaire au monde, et d’avoir pu aménager une relation d’invocation permanente avec Dieu. C’est surtout l’objet de son invocation (V11, S66) qui fait d’elle une Siddiqiyya, aux côtés de Maryam, Khadijah et de Fatima. Allah l’a citée ainsi comme exemple de Foi et de Vertu à l’endroit de tous les croyants en Divulguant son Invocation – Seigneur, (i) Prépares moi une demeure au Paradis, (ii) Préserves-moi de Pharaon et de ses manigances, et (iii) Protèges-moi contre les gens injustes.

La demeure au paradis : C’est la preuve que cette vie d’ici pas ne l’intéresse pas, même si les autres peuvent penser qu’elle est la plus gâtée du pays puisque Reine aux côtés de Pharaon. Cette invocation du paradis comme demeure finale est la consécration des croyants, mais nul ne peut être édifié quant à sécuriser une demeure au paradis dans cette vie, il faut pourtant œuvrer mais aussi invoquer pour. Seydinà ‘Umar lorsqu’on lui rapporta une liste de dix croyants cités par le prophète comme des heureux habitants du paradis et dont il faisait partie fait observer que si c’était le prophète qui octroyait le paradis, je m’aurais réjoui tout de suite, mais puisque c’est Allah, il peut en décider autrement à tout moment puisqu’Il Fait ce qu’Il Veut. La prière de Assia est donc une anticipation de l’angoisse du jour du jugement dernier, qui montre son détachement de ce monde et de ses parures. N’est-ce pas un statut élevé que Allah promet seulement aux humbles, à ceux qui ne veulent ni titre honorifique ou social, ni ne participe à la perversion sur terre (V83, S28), à ceux-là qui hériteront du titre de Pieux….or les Pieux (Mu’àz Ibn Jabal) sont les grands vainqueurs de la compétition des vertus (V133, S3). Le compagnon du Prophète qui s’estimait attardé puisque ne sachant réciter des formules savantes de prière qu’il entendait des cadres, s’en plaignit au prophète. Le prophète lui demanda alors sa formule d’invocation. Il dit ‘Allah Accordes-moi le paradis et préserves-moi de l’Enfer’ et le prophète de le rassurer qu’il est plus rusé que tous, car voilà tout ce qu’un croyant peut espérer au final – hériter du paradis et être préservé de l’Enfer (V185, S3).

La protection contre Pharaon et ses manigances : Pharaon était un despote violent et insupportable qui a pourtant régné plus de 400 ans en imposant une injustice indescriptible, commettant meurtres et exactions, réprimant toute opposition à son pouvoir, punissant ceux qui le contredisaient, se prenant même pour Unique Dieu (V38, S28). Se démarquer d’une telle complicité, fut-il incarné par son mari, est un acte exemplaire de courage, une lueur d’espoir pour la poignée des vertueux, mais surtout un rare acte de soumission à Dieu, qui EST le Seul Souverain. Assia invoqua Allah tous les soirs d’être protégée contre la personne de Pharaon (Pharaon, semble-t-il, n’a jamais eu accès à elle physiquement, même pendant leur accouplement), et contre ses agissements – elle a toujours été épargnée des conséquences désastreuses des manigances et plans machiavéliques de Pharaon, en témoigne la déchéance de Pharaon avec le triomphe de Mûsà sur Pharaon (Vs65-66, S26) – qui la motiva à la vue du bébé de le protéger contre le décret de mort. Elle a ainsi confirmé que ce n’est pas la puissance des injustes et leur durée au pouvoir qui triomphent, mais la vertu et la Foi en Dieu. Voilà donc une leçon comme quoi la compagnie, la parenté, l’affinité, l’appartenance commune à quelque cercle que soit, ou encore le partage de quelque espace social que ce soit, n’est point un passeport pour complicité dans le mal. Assia a prié Allah de la préserver contre Pharaon, son mari avec qui elle a vécu pendant des centaines d’année et Allah a Agréé son invocation parce qu’elle était dans le camp des vertueux (V27, S5). Le Prophète Nûh a eu pareil avec sa femme et son fils, qui malgré le lien biologique n’étaient pas de sa famille car leur agissement était dans le mal (V46, S11). Et pourtant jusque-là Assia ne s’est concentrée que sur elle, elle allait ajouter une autre formule plus large que le Prophète Mûsà emprunta pour échapper justement au plan ourdi par le camp de Pharaon pour l’assassiner…

La protection contre les gens injustes : Assia a clôturé son invocation par demander à Dieu de la protéger contre les gens injustes, qui qu’ils soient. L’injustice constitue le cancer de toute société, et ceux qui l’incarnent sont si nombreux dans leur agissement, entre le polythéisme (la plus grave), la foi faible (tort à soi), le tort à autrui, la perversion, la mauvaise conduite, le détournement de ressources, la trahison, l’immiscion dans les affaires d’autrui, la mauvaise influence, la pollution, de l’environnement, de la communauté, de l’esprit, etc. Les injustes agissent contre nature et l’impact de leur mal agissement déborde les fautifs (V25, S8). Or Allah met en garde de ne pas s’associer avec eux (V68, S6), qu’ils ne bénéficieront d’aucune guidance de la part de Dieu (V86, S3), qu’ils sont châtiés et seront punis (V44, S11), qu’ils sont les germes de la triche généralisée et que ceux qui triomphent dans leurs épreuves doivent rendre grâce à Allah de les avoir aidé à déjouer le plan des injustes (V28, S23).

Et c’est ainsi que Seyyidunà Mûsà allait reprendre cette formule de Assia (V21, S28) pour échapper justement à l’injustice de Pharaon et de ses inconditionnels.

Attention à l’invocation des opprimées, avait averti le Prophète, elle ne faillit pas (Hadith) et la majorité de nos femmes sont des opprimées, très souvent de manière explicite dans le traitement inégal des droits et devoirs au sein du ménage, dans la famille et dans les communautés, mais surtout implicitement dans leur foyer, jusque dans leur chambre, souvent dans leur cœur même…

Assia, Maryam, Khadijah, Fatima, ces Siddiqiyya ont chacune prouvé à des époques, contextes et degrés différents combien une femme pouvait endurer et combien sa patience et sa capacité de résister pouvait sauver toute une race, mais pour la grande masse de nos femmes de ce monde et de ce temps, nous devons les soulager dans leurs souffrances intérieures et dans leurs difficultés explicites, les accompagner à saisir ce statut qu’elle mérite de la société, et éviter leurs invocations dans leur statut d’opprimées. La réciproque étant plus que vraie, faisons de sorte qu’elles invoquent pour nous dans un statut de sérénité…pour le bien de toute la société. Rendons l’ascenseur de Assia à toutes les femmes du monde.

Vive les femmes vertueuses (V12, S66) !

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