L’histoire aussi lointaine qu’on pourrait la remonter relate l’œuvre de Seydinà Ibràhim, aidé en cela par son fils et non moins prophète Ismâ’îl (V127, S2), et dont chaque brique était accompagnée dans la pose par cette prière, l’une des plus dense et plus accessibles – Seigneur, Agrées pour nous puisque tu Entend et Sait tout – Et le signe inaltérable de cette œuvre magistrale est resté dans les marques des lieux à inviter chaque visiteur à rallier cette prière Seigneur Agréé pour nous… Le Prophète invitait les croyants à marquer une pause d’observation et de souvenir sur ce Maqàm Ibrahim (Hadith Sahîh) où il faut absolument faire deux rak’as au terme des sept tours de Tawàf. Et la leçon du père et du fils dans l’esprit de la bonne compagnie refait surface, car Ibrahim et Ismâ’îl ont tous les deux sauvé l’espèce humaine par un compagnonnage de vertu – l’un à respecter l’ordre d’Allah, l’autre à accepter l’épreuve d’Allah dans une même circonstance, tous deux récompensés ensemble pour ce geste (Vs 101-109, S37) exemplaire laissé en héritage aux générations (V108). Quelle belle compagnie !
A Genève, Cheikh Mahdi a abondé dans les deux revers du compagnonnage – d’abord à travers l’histoire du refus de Abu Tàlib de prononcer l’Attestation de Tawhîd sur son lit de mort lorsque le prophète l’y invita pour échapper au châtiment malgré son œuvre de bien à son égard. Son acolyte Abu Jeuhl l’en dissuada et au lieu de choisir le bon côté du compagnonnage, celui de vertu du prophète, il a choisi le contraire ! Or choisir n’est pas toujours possible dans ce domaine, car il y a des déterminismes qui nous sont imposés de facto, comme nos parents, nos famille, nos voisins dans certains cas, mais dans ces déterminismes, Allah nous Interdit d’accompagner qui que ce soit, tant qu’il ne suit pas Son Chemin (V15, S31), mais de rester toutefois bienséant ! Il est donc de notre responsabilité dans les domaines où le choix nous est laissé de bien le faire selon les critères que le Prophète a enseignés, c’est-à-dire la vertu et la piété (V2, S5). Et donc dans le projet de répondre à l’appel d’Allah et de ses prophètes pour accomplir le Hajj, on peut choisir même si c’est partiellement avec qui, tout comme il nous est loisible d’opter pour la compagnie aérienne, la marque de voiture, le parfum, ou encore les chaussures de notre choix. Choisir, c’est s’orienter, soit vers la vertu, soit vers le regret, et c’est le récit raconté par Seydinà ‘Aliyy que Cheikh Mahdi a rappelé qui le confirme. Les deux amis vertueux se retrouveront dans le Barzaq après la mort de l’un puis de l’autre à se louer mutuellement et à reconnaître la valeur de leur amitié dans la vertu, après qu’ils aient été récompensés par Allah. Quant aux deux amis dans la désobéissance, la voie de Satan et le mauvais chemin, ils seront déçus l’un envers l’autre à s’accuser mutuellement de mauvaise influence et d’instigation au mal. Ils seront tous les deux châtiés (Vs 166-7, S2).
Il est donc important de choisir son compagnonnage en toute liberté et en toute mesure des conséquences, et d’orienter nos familles dans le choix de leurs alliances, jusqu’aux enfants qu’il faut aussi inciter à ne pas se tromper dans le choix de leur carrière tout comme dans celui de leur compagnonnage !
Et c’est justement pour illustrer cette belle compagnie (V69, S5) que l’Imam Salih a décrit les merveilles de ces lieux sacrés et celles de l’histoire du Hajj, histoire qui inclut le choix à tout moment par le prophète de qui sera son compagnon. A Makkah, ce fut la vertueuse et influente Sayyidatunà Khadijah, dans la grotte, c’est Abu Bakr, à Médine, ce sera parmi tant d’autres Sayyidatunà ‘Aicha, dans le voyage céleste, ce sera Djibrîl, sur les champs de bataille, ce fut Salman et ‘Aliyy, dans sa Mosquée, ce fut Ibn ‘Abbàs parmi d’autres – quelle belle compagnie ! Ces purs esprits de vertu et de valeur de toute sorte qui ont accompagné le prophète dans autant d’étapes et de domaines de sa vie corroborent l’excellence du prophète – qu’en sa compagnie, le meilleur est récolté. Et lorsqu’un des compagnons l’interrogea su sujet du jour du jugement dernier, il lui a demandé à son tour qu’as-tu préparé pour ce rendez-vous ? Rien de spécial répondit le compagnon, sauf que je suis très attaché à Dieu et à son Prophète…alors rassures-toi lui dit le Prophète, l’individu est avec qui il aime. Dans la foulée, le Prophète insista auprès des compagnons de faire attention avec qui ils sont, car l’influence de avec qui on est devient presque une loi de la nature ! Lorsque Seydinà ‘Aliy a voulu prendre seconde épouse dans la famille d’un des ennemis de l’Islam alors qu’il était déjà mari de sa fille Fatima, même si la religion ne lui objectait pas de le faire, le Prophète s’y opposa par sauvegarde de la vertu de ‘Aliyy et de Fatima et pour éviter une mauvaise influence. Le mariage n’eut pas lieu et Seydinà ‘Aliyy en bon disciple classa le projet sans suite.
C’est donc fort de cette valeur de compagnonnage dans la vertu que le Prophète Muhammad, au nom de tous les prophètes est revenu de Médinah accompagné d’une forte communauté restaurer triomphalement le Tawhîd au centre de gravité de la Foi et après 9 ans de préparation. N’eut été cette performance, nul ne pourrait aujourd’hui savourer la bénédiction de préparer le Hajj, encore moins de l’accomplir dans la sérénité! Et que n’a-t-il surmonter pour que nous soyons dans l’aisance d’aller accomplir ce rite qui pèse sur chaque humain comme un devoir à accomplir durant sa vie ? Et l’Imam d’encourager chacun à laisser de côté les prétextes, à se ressaisir, à répondre à l’appel de (i) Dieu, (ii) Seydinà Ibrahim, (iii) Seydinà Muhammad, le tout rappelle-t-il au bénéfice de l’aspirant, car Allah ouvre dans le hajj des plages de jouissances personnelles et de business fructueux (V28, S22). Et chaque année qui passe sans l’avoir accompli est une chance de moins, chaque année qui vient est une nouvelle chance à ne pas laisser passer !
En plus, dira l’Imam, le Hajj est une œuvre qui chasse pauvreté, tristesse, et doute tout comme absout les pêchés (Hadith). Lorsque trois millions de croyants se retrouvent à Makkah, animés que d’un seul dessein, celui de réitérer une 2ème fois (Labbayka, forme du duel !) leur Tawhîd purement et souverainement exprimé en 1er lieu (V172, S7), tout croyant aurait souhaité faire partie de ce groupe, car nul doute qu’étant les hôtes de Dieu, ils reçoivent la bénédiction de Dieu à la puissance N. Et il suffit d’être en compagnie de qui Dieu a Agréé pour bénéficier autant qu’eux sans même avoir à faire ce pourquoi ils ont eu l’Agrément de Dieu. En atteste ce Hadithul Qudsiy très connu par les adeptes du Zikr et commenté extensivement par Cheikh Mahdi.
Parmi les Anges figure un groupe dont le rôle est uniquement de parcourir la terre à la recherche des cercles de Zikr. Et lorsqu’ils en trouvent, ils les couvrent de leurs ailes superposées les unes sur les autres jusqu’au trône de Dieu. Allah alors, tout en Connaissant toutes les réponses leur Demande – qui sont ceux-là et que font-ils ? Oh Allah, ils sont entrain de Te glorifier, de Te rendre grâce et de louer Ta Divinité. M’ont-ils vu ? Oh Non Allah, ils ne T’ont pas vu, et s’il M’avaient vu ? Oh Allah, s’ils T’avaient vu, ils auraient encore doublé de louange, de glorification et de Zikr, qu’attendent-ils de Moi ? Oh Allah, ils sollicitent Ton pardon et Ton paradis et craignent Ton châtiment ?. Ont-ils vu le paradis ou l’Enfer ? Oh Allah non. Et s’ils l’avaient vu ? Oh Allah, s’ils l’avaient vu, ils auraient encore intensifié leur amour de Toi, leur désir du paradis et leur crainte de l’Enfer…alors Allah leur Dit – Je vous Prends à témoin que je leur ai Pardonné et Agréé leur demande. Alors un des Anges de faire remarquer, Oh Allah il y un tel qui ne fait pas partie de ceux qui prononçaient les formules, il est venu juste pour un besoin, mais ne pratiquait pas. Allah Dit alors, ce groupe est la bonne compagnie et quiconque les fréquente aura les mêmes bénédictions, peu importe qu’il glorifie ou pas…alors que Dieu Connaît ce qu’il y a dans le cœur (V7, S5).
Et voilà donc comment entre Genève et Makkah, nous sommes invités à revisiter les critères de compagnonnage et le Prophète comme nous le rappelions ici la semaine dernière distinguait ses compagnons de son époque de ses compagnons de tout temps – qui seraient millions fois plus nombreux, mais tout aussi attachés et fervent disciples…Assurons-nous que tout compagnonnage soit uniquement dans la vertu, dans la pureté du cœur et dans la quête de l’Agrément de Dieu, comme avait recommandé le prophète et que Seydinà Cheikh a repris dans les préceptes de la Tijànyà. Ayons le courage de revisiter notre compagnonnage et comme avait aussi recommandé le Prophète de laisser tomber ce qui n’aurait pas de sens (Tarkuhû mà la ya’nî).
Best Zyars, en particulier à nos sœurs et frères de Gent en Belgique, de Salou en Espagne, de Stockholm en Suède, et ailleurs…qui célèbrent ce Samedi le souvenir d’un des chantres du bon compagnonnage – Cheikh Al Hadj Abdul Aziz At-Tidjàny, qui avait l’habitude de prier qu’Allah nous préserve de mettre les pieds là où ne se trouve son Agrément…et il ajoutait lu niu fay wut ?
Leave feedback about this