Enorme et minuscule à la fois, une fourmi est dotée de multiples organes sensoriels situés sur la tête, capables de capter des signaux chimiques visuels, indispensables aux colonies dont le nombre d’individus peut dépasser le million ou plus d’ouvriers, la majorité étant des femelles. Le cerveau est pourvu d’un demi million de cellules nerveuses ; les yeux ont une composition complexe ; les antennes font office de nez et de doigts. Des antennes situées sous la bouche constituent les organes sensoriels du goût ; les poils constituent les organes tactiles..
Même si on ne s’en rend pas compte, les fourmis utilisent différentes méthodes pour communiquer, grâce à leurs organes sensoriels très sensibles. Elles utilisent ces organes à tous moments, aussi bien pour trouver des proies que pour se suivre mutuellement, pour construire leur nid aussi bien que pour "partir en guerre". Avec 500.000 cellules nerveuses renfermées dans un corps de 2 à 3 mm de long, elles possèdent un système de communication qui étonne les êtres humains.
Les réactions de ces animaux dans le processus de communication s’inscrivent selon plusieurs catégories spécifiques : l’alarme, le recrutement, les soins, l’échange de liquide buccal et anal, l’effet de groupe, la reconnaissance mutuelle, la détermination de la caste…173 Les fourmis constituent une structure sociale ordonnée construite selon ces différents comportements. Elles mènent une vie basée sur l’échange d’information et n’éprouvent aucune difficulté dans l’accomplissement de cette tâche. Nous pourrions dire que les fourmis, avec leur système de communication sans faille, sont à cent pour cent efficaces dans des domaines où les humains se montrent parfois incompétents par manque de dialogue (par exemple : se rencontrer, partager, nettoyer, se défendre, etc.).
Les fourmis communiquent entre elles principalement grâce à des substances chimiques. Ces substances sémiochimiques, appelées phéromones, sont perçues par l’odorat et secrétées par les glandes endocrines. De plus, elles jouent un rôle important dans l’organisation de leurs sociétés. Quand une fourmi sécrète cette hormone, les autres fourmis détectent le message grâce aux systèmes olfactif et gustatif et y répondent. Les recherches effectuées sur les phéromones de la fourmi ont révélé que tous les signaux sont sécrétés selon les besoins de la colonie. La concentration de phéromone sécrétée varie en fonction de l’urgence des situations à proximité.
Comme on peut le voir, les fourmis nécessitent une connaissance approfondie de la chimie pour exécuter toutes les tâches qui leurs incombent au sein de la colonie. Le fait que le Coran souligna ce fait il y a 1.400 ans de cela, à une époque où il n’y avait pas une telle connaissance des fourmis, est une autre de ses preuves scientifiques.
Organisation sociale des fourmis
On peut observer que chaque fourmilière est divisée en différents types de fourmis, des castes. Cette organisation porte le nom de polymorphisme. Ces castes sont au nombre de trois :
1- LES OUVRIÈRES : FOURMIS ASEXUÉES
2- LA / LES REINE(S) : FOURMIS SEXUÉES
3- LES MÂLES
Les ouvrières :
Ces fourmis sont chargées de la vie de la cité fourmi, elles entretiennent la colonie. Leur premier rôle est de s’occuper de la construction de la fourmilière et transportant les matériaux nécessaires, mais ce rôle consiste aussi à entretenir régulièrement celle-ci.
Leur seconde responsabilité est d’assurer l’approvisionnement de la cité en nourriture. Les phéromones jouent ici un rôle prépondérant puisqu’une fourmi ayant trouvé de la nourriture va déclencher un message chimique visant à ramener de l’aide en un temps très court, l’utilisation des phéromones apparaît alors très efficace. De plus grâce au « jabot social » des fourmis (rappel : le jabot est un second estomac, que possède chaque ouvrière, permettant de stocker de la nourriture prédigérée), la nourriture contenue dans celui va pouvoir être régurgitée directement dans la bouche d’une autre ouvrière (et seulement à une ouvrière) qui n’aurai pas le temps de subvenir à ses propres besoins nutritifs. Cette particularité permet ainsi à certaines ouvrières de se consacrer à plein temps à la tâche qui leur est assignée sans avoir à perdre de temps à chercher de la nourriture.
Un troisième impératif est de s’occuper des oeufs pondus par la reine en attendant leur éclosion, on parle alors de fourmis nourrices. Elles doivent apporter les soins aux jeunes fourmis venant d’éclorent.
Enfin, leur dernier rôle, non des moindres est de protéger la cité fourmis des attaques extérieures (insectes ou autres fourmis), dans ce cas on parle de fourmis soldates.
La reine :
Dans la plupart des colonies fourmis, il n’y a d’une seule reine, on parle de monogynie. C’est la plus grosse de toutes les fourmis et c’est la seule à pouvoir pondre. La reine pond en fonction des besoins de la cité, et elle peut pondre des milliers voir des millions d’œufs dans sa vie (10 à 15 ans. C’est d’ailleurs elle qui détermine la carte d’identité génétique de la colonie et la vie de la cité, dépend de la vie de la reine.
Les mâles :
Les mâles, n’ont aucun rôle réel à part à part féconder les princesses qui deviendront reine à leur tour, soit en créant d’autres cités, soit en prenant la place de leur mère après son décès. Les mâles ne s’accouplent qu’une seule fois dans leur vie, car une fois l’accouplement fini, ils meurent (leur tête explose) .
Schéma d’une fourmilière type
Politique étrangère : les guerres
En effet pour la plupart des cas, la stratégie militaire consiste à tout d’abord évalué le nombre direct d’ennemis en se promenant entre elles, la seconde étape consiste à estimer le pourcentage de « majors » dans la colonie adverse car une proportion élevée de fourmis de cette classe correspond à une colonie importante. Enfin le dernière étape consiste à évaluer le temps nécessaire pour trouver un adversaire libre. En fin de compte, si une des deux colonies pense qu’elle est dix fois supérieur en nombre à l’autre alors elle décide d’anéantir l’ennemie totalement ( en tuant la reine et en détruisant le couvain). De plus les fourmis ont développé des armes destructrices (relativement parlant) tel des jets d’acide formique concentré à plus de 50% !
Enfin, les facteurs chimiques rentrent en compte dans la victoire d’une colonie puisqu’une colonie ayant préalablement marqué son territoire, aura la victoire quasi-assurée.
Les fourmis apparaissent comme un peuple extrêmement organisé dont le but vital est de se nourrir en cherchant à conquérir de nouveaux territoires. Pour cela, elles ont des moyens stratégiques consistants à améliorer les moyens mis en œuvre pour atteindre leur but. Les fourmis font preuve d’évolution constante et efficace due à l’utilisation de la communication chimique, véritable atout car les messages chimiques apparaissent très diversifiés. De plus, la capacité de la reine à inhiber le développement des larves par envoie de phéromones suivant les besoins de la fourmilière permet un véritable équilibre social de la colonie. On peut donc qualifier les fourmis de « peuple évolutif.
Sources:
172. National Geographic 165, no. 6, p. 777.
173. Bert Hölldobler et Edward O. Wilson, The Ants (Cambridge, Harvard University Press, 1990), p. 227.
174. Ibid., p. 244.
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