22 novembre 2024
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DIRECT DU MINBAR

DIRECT DU MIN’BAR – Révoltez-vous Oh vous qui êtes dotés de discernement ! (V.2, S.59)

Le croyant entonne-t-il est habité par la reconnaissance envers Allah en toute circonstance, mais doit surtout adopter l’élégante patience (As-Sabrul jamîl – Vs 18 et 83, S.12), marque de fabrique du Prophète Ya’qûb et qui en fut bien récompensé par Allah. Lorsque le croyant s’en sort des crises et duretés (et il y en a à longueur de vie), c’est d’Allah que vient cette aide (1ère partie du V.79, S.4), mais lorsqu’il s’enlise dans les duretés et perd du terrain sans entrevoir le bout, jusqu’à s’étonner du comment et du pourquoi (V.165, S.3), Allah répond que c’est bien de soi-même (2ème partie du verset précité), mais aussi conséquence de ses agissements (V.30, S.42). Et pourtant rassure Allah, Il Tolère beaucoup de nos errements.

Révoltons-nous donc lance l’Imâm et dans cette révolte, qu’il interprète de l’étonnement auquel appelle Allah (verset du titre), il cite les récits combien révélateurs de ‘Âd, Lûth, Pharaon, Madyanna, Nûh (Ss 10 et 11) et même des manigances des demi-frères du prophète Yusuf (S.12), pour conclure que la ruse, le mauvais comportement, l’ostentation, la tyrannie, l’oppression, l’impérialisme, le tort, la violation des droits fondamentaux, l’usurpation des droits humains, individuels et communautaires, le forcing des oppresseurs pour légitimer des pratiques odieuses, et d’autres actions non moins répréhensibles ont peuplé l’histoire de l’Humanité. Et c’est Allah – le Seul Capable de Tout changer – qui nous enseigne ces morceaux crus d’histoire, certainement pour nous inciter à la révolte, au-delà de l’étonnement que de telles histoires peuvent susciter.

Si la communauté était dans ses bottes (introduction), si les croyants avaient appliqué les termes de références que le prophète leur avait assigné, jamais aucune force, aucune manigance, aucune tentative maléfique ne prendrait le dessus, car c’est Allah qui le martèle (V.139, S.3), tant que nous sommes dans les habits de croyants, agissant ensemble pour la cause d’Allah, celle de l’équité et de la justice, nous serions au-dessus de toute tentative d’assaut contre les croyants. Mais comme avait anticipé le Prophète, nous avons désorbité et dans la spirale centripète qui nous emballe, nous avons hérité de toutes les tares des communautés antérieures, cités par le Qur’ân et que l’Imam a rappelé ci-dessus. Comment pouvons-nous donc espérer la sortie de crise – qui constituerait une lueur que d’Allah, mais à la seule condition que nous soyons dans nos habits de piété et d’entraide sociale ?

La promesse d’Allah ne faillit point (V.6, S.30), c’est nous qui avons trahi le contrat et d’ailleurs c’était écrit (V.12, S.33)! Il y a toutefois et heureusement un sursis, sursis qui consiste à nous ressaisir en tant que communauté, guidée par l’exemple vertueux et encore vivant du Prophète, inspiré par l’action dynamique et courageuse des Compagnons, et surtout dans la perspective de redevenir une force incontournable dans les recherches de solution aux crises du monde à travers la recherche du bien. La Syrie offre un spectacle désolant dira-t-il où les femmes et enfants deviennent veuves et orphelins à la pelle, sans espoir, sans assistance, sans égard, sans même la moindre attention de la part de la communauté. Leur patience, même si élégante dans le sillage du Prophète Ya’qûb mérite et dans la même logique un soutien de taille. Et que ferons-nous au-delà du soutien spirituel et des prières quotidiennes ? Qu’avons-nous fait depuis près de 30 mois que cela dure??

Lorsque Abû ‘’Ubaïda a été éprouvé sur ces mêmes terres de Bilàdu Chahm sous le règne de Seydina ‘Umar, celui-ci avait écrit à Abû ’Ubaïda pour lui rappeler l’impératif de la patience, de la concorde des actions et des esprits, et aussi de la crainte d’Allah pour espérer la sortie de crise (V.200, S.3). Abu ‘Ubaïda lui répondit par le verset 20 de la S.57…pour lui rappeler que toutes ces mésaventures, tous ces drames et toutes ces injustices ne tiennent en fait qu’à la cupidité de l’humain à s’attacher à ce monde insignifiant et à ces valeurs sans saveurs.

Voilà le mirage d’amusement, de passion qui n’en vaut pas la peine, d’ostentation et de recherche de l’éloge et des honneurs honnis, de concours et d’accumulation de richesses pauvres, d’inconscience de la réalité que Dieu peut tourner du diamant en poussière – mirage qui a justement et dans une pareille allégorie perdu cet orgueilleux paysan relaté dans la S.18 (Vs 32-44)…le tout que le Qur’ân décrit justement comme une pyramide de pourritures que le tourbillon fait danser avant de faire effondrer à l’étonnement de son constructeur…c’est que du vent ! Et pourtant ce n’est rien comparé au châtiment de l’au-delà avertit Allah.

Reprenons orbite pendant qu’il est temps, détachons-nous des mirages trompeurs et trop déviants de ce monde – et posons-nous juste la question de savoir ce qu’il est possible de faire par chacun d’entre nous pour changer la situation en Syrie, seule condition de l’intervention salutaire d’Allah (V.53, S.8), car c’était bien une bénédiction cette terre historique et bénie de Chahm que le prophète décrivait comme parmi les repères et refuges de la communauté…et qui est appelée à jouer un rôle primordial dans l’apparition annoncée de Dajjàl (Ante-Christ).

Best Zyars
Al Amine

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