Mecque en passant par Fez où il noue des contacts avec la zawiyya-mère de la Tijaniyya et à Alexandrie où il aurait reçu un diplôme attestant de son érudition islamique.
De retour au Sénégal, il continue paisiblement à se consacrer à ses activités spirituelles jusqu’en 1901, quand le chef de canton de Nioro et l’administration l’accusent à tort d’être l’instigateur d’une émeute millénariste dirigée contre les Français. Taïba est détruit, sa mosquée brûlée et ses biens confisqués. Il se réfugie avec une partie de ses disciples en Gambie d’où il continue à exhorter ses fidèles, y compris ceux qui sont restés au Sénégal, au travail et au respect des lois. Ces derniers prennent part activement à la culture de l’arachide dans le cercle du Sine Saloum qui va très rapidement battre le record de la production arachidière. Abdoulaye s’attache également à cultiver ses relations extérieures en entretenant une correspondance suivie avec les différentes branches de la Tijaniyya. En 1910, grâce aux bons offices de son ami El Hadji Malick Sy, l’administration l’autorise s’installer à Kaolack.
En 1912, il retourne à Fez et y reçoit la ijâza mutlaqa , suprême consécration de la hiérarchie Tijaniyya, qui va accroître son audience déjà considérable dans la Sénégambie. A sa mort le 9 juillet 1922, il lègue à ses successeurs une communauté très prospère.
Outre son action éducative, Abdoulaye Niasse doit son succès à sa capacité d’adaptation aux mutations socio- économique provoquées par la colonisation et sa réussite à contrôler de nouveaux mécanismes d’allocation de ressources.
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