En revanche, le mot hijab a le sens de « rideau » pour désigner l’isolement des épouses du prophète Mouhamed (PSL), : « Et si vous leur demandez (aux femmes du prophète) quelque objet, demandez-le leur derrière un rideau: c’est plus pur pour vos cœurs et leurs cœurs. »
sourate XXXIII, 53)
Cette séparation, d’abord réservée aux femmes du Prophète Mouhamed (PSL), se seraient ensuite étendue aux femmes musulmanes libres. On pourrait donc également traduire hijab par « dissimulation ». Le terme « voile » en français, celui que l’on porte sur la tête est abordé deux fois dans le Coran :
« Dis aux croyants de baisser leurs regards et de garder leur chasteté. C’est plus pur pour eux. Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs (…) ».(Sourate XXIV, versets 30, 31 ; traduction Muhammad Hamidullah)
Dans le cas présent de la sourate 24 An-nûr qui vient d’être citée, le but est que les hommes et les femmes soient libres et chastes. Le mot utilisé est khimâr (خِمَار). Wa liadribna bi khumurihenna ala jouyoubihenna. D’après les références de la langue arabe (voir Lisân ul-‘Arab d’Ibn Manzhûr ou Al-Qâmûs Al-Muh’ît d’Al-Fayrûz Abâdî), le khimâr, synonyme de nasîf est « ce qui couvre la tête » (un fichu).
la Soura mais à l’interprétation qu’en ont faites certains théologiens. (arabe : وليلقين خمرهن , وهي جمع خمار , على جيوبهن , ليسترن بذلك شعورهن وأعناقهن وقرطهن).
Le texte sacré invite les femmes qui, selon les habitudes bédouines portaient des étoffes nouées et flottantes, à rabattre leurs amples vêtements sur leurs poitrines, à ne se découvrir que devant les leurs et à ne pas avoir de comportement provocateur, ceci concernant du reste aussi bien les hommes que les femmes.
Le Coran vise d’abord à la préservation sociale, il invite plus à la bienséance qu’à la pudeur avec la connotation sexuelle, du moins lorsqu’il traite des habits, des injonctions qui visent à la bienséance vestimentaire des deux sexes. Dans la sourate XXXIII, verset 59, le Coran donne une liste précise de ce qu’il faut faire et à qui cela s’adresse : « Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands habits : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. ».
Le mot traduit par le voile dans beaucoup de traductions de qualité est en réalité, en arabe jalbibihenna (جَلَابِيبِهِنَّ), qui est un possessif féminin pluriel de djellaba (galabeyya en égyptien) donc, robe, habit. L’objet de cette sourate ne serait pas de « camoufler » d’éventuels charmes féminins mais de permettre aux femmes, anciennement objet de convoitises réductrices de leurs libertés, d’affirmer qu’elles sont libres.
Les conditions du Hijâb
– Être opaque –
– Être large
– Ne pas ressembler aux habits des hommes
– Ne pas symboliser les habits des mécréantes
– Ne pas attirer le regard
Le Hijâb Aujourd’hui
L’obligation de se voiler est aujourd’hui affirmée aussi bien par le sunnisme et le chiisme, et généralement déduite d’un ensemble de versets du Coran et de hadiths du Prophète Mouhamed (PSL).
Cependant, certains philosophes modernes ont rendu cette obligation controversée. On ne trouve pas une trace d’une telle controverse dans les textes des oulémas et exégètes anciens: leur sujet de désaccord était plutôt de savoir s’il est obligatoire à la femme de cacher son visage ou pas.
L’obligation de cacher les autres partie du corps (à part le visage, les mains et les pieds pour certains) est même rapportée dans les livres consacrés aux sujets de consensus (ijmâ’), comme celui d’Ibn Hazm (XIe siècle) Marâtib ul-Idjmâ’.
C’est ce que A.E. Mac Leod désigne par l’expression new veiling, le « nouveau voilement ». Celui-ci se diversifie au fur et à mesure que cette nouvelle manière de se couvrir la tête se répand si bien que hijab ne désigne plus seulement la tenue traditionnelle, mais l’ensemble des nouvelles manières de se voiler adoptées, principalement par les femmes appartenant à la classe moyenne au cours des années 1970 et 1980, et dont la tenue est devenue courante dans l’ensemble du Monde arabe et du monde musulman.
Bien sûr le terme renvoie à une diversité de phénomènes : le hijab n’est pas le même et n’a pas le même sens en Arabie Saoudite, dans la Turquie laïque ou en France. En France particulièrement, le voile est devenu pour certaines femmes une manière de revendiquer publiquement leur religion, ainsi que d’une certaine manière de s’affranchir de contraintes imposées par le milieu de vie.
Source/moustarchida.unblog.fr
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