22 novembre 2024
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ENTRETIEN AVEC SERIGNE SIDY AHMED SY DABAKH: «Mon père, Diacksao, Abdou Diouf et les terrains de la Sicap»

Quels liens existaient entre Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh et Diacksao ?

La naissance de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh coïncide avec la fondation de Diacksao. Mon père avait noué un lien affectif avec ce village. Mon frère, Mansour Abdoul Aziz, m’a dit que le jour où mon père a quitté ce bas monde à l’hôpital Principal de Dakar, il avait demandé à mon autre frère, Serigne Babacar Abdoul Aziz, qui était dans le véhicule mortuaire en compagnie d’El Hadji Malick Sy Maodo, de le conduire à Diacksao pour l’inhumer. C’est juste que Diacksao représentait beaucoup pour mon père. Avant sa disparition, Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh avait déjà désigné l’endroit où il devait être inhumé. Il ne disposait que d’une maison et d’une école coranique à Tivaouane. Avant Diacksao, El hadji Malick Sy a connu bien d’autres localités. Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh avait un lien affectif et spirituel avec cet endroit. Toutes les personnalités qui ont approché Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh sont venues à Diacksao, où il recevait ses hôtes.

Qu’est-ce qui a motivé la fondation d’Aïnoumahdi par votre vénéré père?

Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh n’a fait que poser les pieds sur les traces de ses aînés, notamment Serigne Ababacar Sy. Il sentait souvent le besoin d’une retraite spirituelle pour apprendre et enseigner le Coran, mais aussi cultiver la terre pour vivre. Aïnoumahdi a été fondé par Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh. Certains disent même qu’il avait créé cette résidence pour se reposer. Ce n’était pas le cas. C’était un lieu de retraite spirituelle pour adorer Dieu et aussi former les disciples à s’écarter des contingences de la vie d’ici-bas. C’était aussi une source d’adoration de Dieu par le travail de la terre. Quand il revenait de Dakar, il allait à Tivaouane, ou le plus souvent, à Aïnoumahdi ou à Diacksao. Il m’a dit, un jour, qu’il avait créé cette localité après avoir reçu une instruction divine. Serigne Abdou avait créé d’autres localités, comme Diacksao Saloum dans la commune de Mbar non loin de Boulel, où se trouvent les champs de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. Il a créé en 1973 un autre espace champêtre, Abisamakhoum, situé dans la commune de Loure Escale à 37 kilomètres de Kounguel.

Quelle image gardez-vous de votre père ?

Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh était un homme courtois et accessible. Il respectait la nature humaine. Il ne s’attachait pas aux biens d’ici-bas. A sa disparition, il n’a laissé que 2 titres fonciers, sa maison de Gueule Tapée et celle de Liberté 5, qui lui a été attribuée par la Sicap. Il a demandé à payer intégralement cette maison avant d’en disposer. Une autre maison lui a été attribuée à Mermoz. Il y recevait les descendants du prophète (Psl) qui venaient lui rendre visite. Quand il a senti que son heure approchait, il a demandé au Président Abdou Diouf d’évaluer la maison pour qu’il la paie. Diouf lui a alors dit que c’était un cadeau qu’il lui avait offert. Mame Abdoul Aziz Sy a alors dit à Abdou Diouf qu’il était le Président de tous les Sénégalais et en raison de ses charges présidentielles, il ne devait pas avoir les moyens d’acheter une telle maison. Serigne Abdoul Aziz a insisté pour payer la maison. Et Diouf lui a dit qu’il l’avait déjà payée. Finalement, il a retourné les clefs de la maison. A Pout William Ponty, on lui avait donné aussi plusieurs hectares, avec un titre foncier, il a retourné tous les papiers. Il a demandé au Président Diouf ce qu’il allait faire avec ces terres, en lui signifiant que les populations en avaient besoin et qu’elles ne demandaient que des moyens et un appui financier pour travailler. Il ne veut surtout pas léser des gens parce qu’il ne savait pas si on lui avait attribué les champs d’autrui. Tous les 3 mois, il achetait un linceul et les produits funèbres nécessaires pour se préparer à la mort. Il les remettait à Pape Moctar Kébé. Si les 3 mois s’écoulaient et qu’il était toujours en vie, il les donnait en aumône et en achetait encore. Mon père confiait à mon frère, Mame Alpha Sy, un cahier où il renouvelait, tous les 3 mois, son testament.

Propos recueillis par O.M.GUEYE
L’Observateur

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