Toutes les capacités que nous détenons dans cette vie doivent donc être utilisées à une fin et une seule – la construction utile (Al Islàh) – que ce soit de la connaissance, du savoir, de la sagesse, de la communication, de l’art, des moyens techniques ou infrastructurels, de l’expertise, tout ça rappelle l’Imam doit être conditionné pour qu’au final les usagers et bénéficiaires reconnaissent les faveurs de leur Seigneur au lieu de convertir les bénédictions en rébellion (V28, S14). Ceux qui au contraire sont dans la construction de la paix sociale et préservent les ressources de l’environnement, Allah Rassure que leur œuvre sera bien rétribuée et en plus il seront plutôt confortables dans l’aisance (V88, S18).
Le prophète aimait la métaphore de la construction dont il a usé dans plusieurs Hadith (solidarité entre croyant par exemple) pour expliquer l’unicité (un mur) de la mission des prophètes (plusieurs briques). L’Imam dans ce sillage a distingué différents niveaux de construction qui s’accommodent du texte Qur’ânique et de la Sunna du prophète avec quelques exemples ci-dessous.
Construire sa propre personnalité – et qui retentit bien dans les œuvres de Imam Ghàzzàly (Ihyà…). Il s’agit de rester dans la vertu première (primo nature) qu’est le bien et que nous avons hérité de Dieu dans l’âme (V72, S38) et dans l’esprit (Hadith+V30, S30), mais qui demande à être cultivé, entretenu et donc construit sur des échelons ultérieurs, d’où l’impératif d’Allah dans Fa Aqim. Chaque citoyen attend légitimement de la société qu’elle offre un cadre de vie décent, adéquat, bien organisé, propice au bien et ferme contre le mal (une partie vers le milieu V157, S7)- et c’est donc cette attente qui définit en chacun les termes de références de la première sphère de construction, celle d’un serviteur de Dieu citoyen et actif dans cette aspiration du bien!
Construire son action – Allah couple la bonne attitude (condition nécessaire) avec la bonne action (condition suffisante), pour récolter la bénédiction comme récompense (au moins 23 apparitions dans le Qur’ân) . Il n y a pas plus éloquent dans le verbe et dans l’action (V33, S41) que celui qui appelle au bien sur la Voie d’Allah et qui l’adjoint d’une œuvre constructive, ce qui le catégorise explicitement parmi les Muslims (au sens de vertueux). Allah Met en garde contre l’amalgame de confondre le bien et le mal et Appelle au culte du Meilleur (encore supérieur au bien), culte qui consiste à retourner à son détracteur une onde contradictoire d’affection (V34, S41). Voilà une attitude Avertit-Il qui n’est pas donnée à quiconque, mais qui caractérise les endurants dans le bien, ceux qui jouissent d’une haute estime sociale.
Construire sa sphère sociale – cela consiste simplement dira l’Imam à devenir acteur et non simple consommateur, ou juste une variable démographique. La construction de la sphère sociale revêt une importance particulière dans l’enseignement du Prophète, qui avait commencé par cette dimension à son arrivée à Yathrib avant d’appeler à la pratique religieuse (V25, S10). Il consiste dira l’Imam en deux composantes – encourager et ordonner le bien, interdire et combattre le blâmable (V114, S3), ceux qui agissent ainsi, conclut le verset, enrichissent le rang des constructeurs. Mais s’empresse-t-il d’ajouter, c’est là justement le point névralgique de la mesure et de l’excès. Le constructeur fait-il remarquer se doit d’être constructif par nature, soit, (i) rester ouvert aux conseils et avis des autres, (ii) pardonner et tolérer les errances des autres, et (iii) recourir à son Seigneur ultimement (V159, S3).
Construire au-delà de sa sphère sociale. Le croyant rappelle l’Imam doit ambitionner une dimension universaliste et s’évertuer à entrer dans le club universel d’excellence (V69, S4) pour que son action et son parcours servent d’exemples à suivre pour la communauté. Il doit donc penser au-delà de sa zone de confort, de sa communauté géographique ou sociologique, de son cercle d’influence immédiate, il doit s’ouvrir à d’autres qui auraient besoin de son aide, de son concours, de ses pensées et prières et ne pas sous-estimer une telle contribution. Le Prophète a reçu l’ordre de demander à Allah pardon pour ses propres pêchés, et en même temps pardon pour les pêchés de tous les croyants et croyantes (V19, S47). Il incluait ainsi dans ses formules d’invocation tous les membres de ce club de vertueux où qu’ils puissent être (la formule du Tahiyya qui clôt la salàt avant le Taslima). Cette dimension de la construction dira l’Imam englobe la réconciliation entre des croyants tiraillés ou en conflit, le rappel des recommandations de Dieu, l’enseignement de la Sunna, la démonstration par l’exemple, l’humilité dans le partage, mais surtout la conscience permanente du bien collectif.
Construire pour l’au-delà – Le poète Arabe a chanté qu’il n y a point de demeure pour le fils d’Adam après la mort autre que la demeure qu’il s’est construite avant sa mort. Combien de fois Allah a alerté que cette vie d’ici-bas était un mirage, un conglomérats d’acquisitions non durables, une tromperie d’apparences et de parures, une course à l’accumulation futile de richesses (V20, S57) – et que la vraie vie est celle après la mort. Les Vertueux justement ont choisi cette vie de là-bas, sans oublier qu’il ne leur est donné de construire leur condition future que dans cette vie. Et dans cette construction pour le futur du futur dira-t-il, les meilleurs ingrédients sont immatériels. Il s’agit de la pureté de l’intention, de la sérénité du cœur, de la paix de l’esprit, du recours à Dieu. ingrédients que le jeune Imam Abou Assia a justement abordés à Genève, non sans rappeler que les œuvres (constructions) des devanciers sont énormes malgré la petitesse de leur matériels et investissement, simplement du fait de la pureté de leur intention et de leur esprit positif.
Construire en faveur des autres – Tout conseil, tout appel, tout acte, toute offre, tout sacrifice ou aumône doit être fait uniquement pour servir Dieu, sans rechercher la moindre récompense, mention ou même rétribution des autres (V9, S76). Allah a Enseigné au Prophète LA méthode en la matière, c’est l’approche par la sagesse et par l’exemple (V125, S16). Là aussi, avertit-il, il y a des risques d’excès à suivre le modèle. Evitons dira l’Imam de vivre de la religion de Dieu, faisons vivre la religion de Dieu, évitons de profiter des autres, faisons profiter les autres de nous, évitons de réclamer reconnaissance, reconnaissons pour chacun sa valeur, évitons de penser du mal des autres, en lieu et place, revisitons tout le mal que nous ne cessons de faire, ne soyons pas dans une pente négative et non réceptive, ouvrons notre cœur et esprit à la lumière des autres. Ne soyons pas obnubilés par le résultat de ce que nous faisons, efforçons-nous juste de faire avec une noble intention. Ne soyons pas dupes à avoir trop confiance à la magnanimité de Dieu, Dieu n’aime pas une telle attitude (V99, S6). Ne soyons pas obsédés à devoir indiquer à chacun le chemin à prendre, demandons souvent (comme le prophète Mûsà) aux autres censés ignorer quel chemin prendre !
La paix sociale conclut-il doit prédominer sur la paix individuelle, mais la paix sociale signifie la paix pour chacun individuellement pris, alors que la paix pour chacun à priori ne signifie nullement la paix sociale. Car fait-il remarquer, Allah Rappelle qu’une des raisons de son châtiment à l’encontre de certains peuples sont le fait d’agissement de certains individus contre la paix sociale. Ils ont détruit au lieu de construire (Vs 6-13, S89).
Puisse Allah nous Armer afin que nous soyons des constructeurs et constructifs – et non des fossoyeurs sauf du mal…A propos de constructeur et de fossoyeur d’ailleurs, la remarque de Cheikh Seydil Hadj Malick dans le Kifàyatur-Ràghibîn est à (re)méditer – Tu verras mille constructeurs qui ne pourront rien bâtir du fait de la puissance d’un seul démolisseur…qu’en sera-t-il alors pour un seul constructeur qui s’efforce de bâtir et derrière s’acharnent mille démolisseurs…
Best Zyars en ce Nisf-Cha’bàn qui annonce le Ramadan dans 15 jours ISA.
Pour ceux qui sont dans l’hémisphère Nord et proche des pôles comme à Stockholm ou Oslo, cela va être un vrai défi de devoir observer abstinence pendant 20heures sur 30 jours…A Genève, ce sera en moyenne de 4h à 21h 30, soit 75% du temps (Iftàr, prière, nawàfils, sommeil et récupération compris) quotidien.
Toutefois, le Prophète avait rassuré Seyyidatuna ‘Aicha que la rétribution est proportionnelle à l’effort et à la pénibilité – alors que Seydinà ‘Umar lui aimait le jeûne en période de dureté (chaleur/été).
Al Amine.
Leave feedback about this