Nous devons donc tous nous réjouir du souvenir retentissant de cette triple bénédiction, reflétée par un triple double de Vendredi et de ‘Arafa, rien à voir avec les triple double de la NBA ! Voilà pourquoi les formules de glorification s’entremêlent de manière unique et exceptionnelle en ces jours entre ‘Arafa, Minna et Makkah où la Talbiya classique va céder à l’immense chœur du Takbîr du Yawmun-Nahr – Allàhu Akbar…enrichi de toute sorte de formules – Tasbîh, Tahlîl, Tahmîd, Taqdîs…le tout exprimé avec éloquence et que le sacrifice de Seydinà Ibràhim en geste noble et vertueux fera monter au ciel (V10, S35). Voilà donc dira l’Imam le sens de ces jours, c’est de combiner l’éloquence de parole (kalimut-Tayyib) avec la vertu d’action (‘amal As-Sàlih) pour le dédier à Allah en une seule expression de soumission. N’est-ce pas ce que Seydinà Ibràhim avait démontré d’abord par l’acceptation de l’ordre d’Allah de sacrifier son fils ? N’est–ce pas aussi ce que Seydinà Ismâ’îl avait démontré à son tour par l’acceptation dans la Foi de cette épreuve (V102, S37), Et Allah d’Agréer ces triple-double de geste, de parole et de Soumission de la part des deux et leur adresse en tant que tel (Vs 103-108) – Lorsqu’ils se sont tous les deux soumis et s’apprêtèrent à exécuter le sacrifice, Nous l’Appelâmes Oh Cher Ibràhim, tu as tenu promesse, et voilà comment Je Récompense ceux qui tiennent leur promesse à mon endroit…et Nous avons Racheté son âme (de Ismaïl) par un majestueux bélier, tel est sans aucun doute la bénédiction grandiose, et que nous avons Laissée en héritage aux autres générations.
Que serions-nous sans ce rachat de l’âme de notre ancêtre ? Que serions-nous sous-entend l’Imam sans notre soumission à Allah ? Soumission qui a été magnifiée par Ibrahim d’abord lorsqu’il lui a été demandé de se soumettre et il s’est aussitôt tourné vers le Seigneur des Mondes (V131, S2), soumission réitérée en cette occasion d’épreuve. Voilà dira l’Imam la leçon de Seydinà Ibràhim, qui démontre soumission en toute situation, y compris lorsque l’épreuve survient. Nombre d’entre nous fera remarquer l’Imam déclarons notre soumission ou foi tant qu’il n y a ni épreuve, ni sacrifice, et dès que nous sommes en situation de difficulté, nous renions notre soumission, ce qui nous vaut donc davantage de difficultés, car Allah ne Peut être trahi et comme Il l’a démontré dans ce cas de Seydinà Ibrahim, la parole éloquente (glorification), illustrée par l’action vertueuse (sacrifice pour la cause d’Allah) lorsqu’elle sous-tend une soumission à toute épreuve ne peut qu’aboutir au soulagement et à la consécration (Qur’ân)!
Révisons donc notre situation du moment et posons-nous la question de savoir si nous sommes dans le pacte de la soumission (à toute épreuve). Si nous l’étions, et c’est Allah qui le Rappelle, les bénédictions des cieux et de la terre seraient ouvertes sans retenues (V65, S5). Nous ne sommes donc visiblement pas dans le pacte de la soumission à toute épreuve. Nous sommes plutôt dans un pacte partiel de ce qui satisfait nos passions (viande et parures), en oubliant la dimension fondamentale (foi, sacrifice). Et Allah nous Rappelle d’ailleurs que ni la viande ni ses dérivés ne l’atteindront, mais l’atteindra la piété qui sous-tend le geste du sacrifice (V37, S22) et qui illustre la soumission à toute épreuve à l’image de Seydinà Ibràhim.
Profitons donc de ce jour d’Arafa, ces moments de bénédiction et profitant du témoignage des Anges, renouvelons à Allah notre ‘Aqida (soumission à toute épreuve), et ne nous cantonnons pas dans une soumission au premier degré et qui ne résisterait à la moindre épreuve, ou pire serait polluée par suspicions et susceptibilités (V12, S48). Mettons à l’épreuve notre foi, testons notre soumission, éprouvons notre attachement à Dieu, trouvons les moyens de rester dans le pacte. Mieux, renouvelons ce pacte de soumission avec Dieu à travers le symbole du sacrifice, sacrifice à tous les sens du terme.
Lorsque les compagnons ont appris du Prophète que le meilleur jour de l’année était ‘Arafa, ils ne voulaient pas rater l’occasion de récolter le jackpot et ils ont ainsi demandé quelle était la meilleure formule d’invocation. Le prophète leur indiqua que justement, ‘Arafa avait sa formule d’invocation et elle était de facto la meilleure des formules, la meilleure de toute les expressions que lui-même et les autres prophètes ont reçu – Kalimatut-Tawhîd – لَا إِلٰهَ إِلَّا الله. Le renouvellement du pacte de soumission passe donc par ce que l’Imam a désigné par une revivification du Tawhîd, car autant les performances athlétiques ont besoin d’être rallumées, autant le Tawhîd du croyant a besoin d’être revivifié. Et il n’y a pas meilleure circonstance en cette fin d’année du calendrier musulman, souvenir de la complétude du culte de la religion (V3, S5), en ces meilleurs jours, pour revivifier notre pacte de soumission.
Quant à la fête dira-t-il le lendemain à Palexpo à Genève, c’est l’apothéose du culte bien accompli. Le Ramadan bien accompli se fête par le Eid al Fitr, le Hajj bien accompli se fête par l’Adhà, les deux sont une bénédiction pour le croyant qui jouit ainsi des faveurs de Dieu dans l’Agrément de ses œuvres, lorsqu’elles sont bien accomplies, c’est-à-dire combinant éloquence d’expression et élégance de geste. Réjouissez-vous disait le Prophète à travers toute formule de Tahmîd, en particulier pour l’inspiration de la guidance (V43, S7), toute formule de Takbîr, de Tasbîh, de Tahlîl, toute glorification. L’ancrage de la culture de la glorification et de la soumission dans la pratique des croyants s’est opérée à travers un acte social majeur, comme l’a rappelé l’Imam, qui n’est pourtant pas obligatoire dans la religion posé par le Prophète – construction de la Mosquée pour sceller l’unité de la communauté. En le faisant, il a surtout rejeté tout sectarisme et a appelé à la paix comme socle de guidance dans la voie de Dieu (V25, S10). Reprenons ces valeurs dira l’Imam, valeurs d’unité, de joie, de tolérance, et d’attitude/appréhension positive. Que chacun d’entre nous se représente ce que le prophète avait dit des croyants, qu’ils forment comme un mur, chaque brique tenant parce que l’autre brique tient, ou encore comme un seul corps organique, dès qu’un organe est malade, tout le corps se solidarise (Hadith). Et ces valeurs rappellent-ils sont érigées sur la Taqwà (piété), qui avec l’œuvre vertueuse sont les deux seuls indicateurs que le Prophète avait retenus dans l’échelle de valeurs humaines.
Et c’est encore Seydinà Ibrahim qui montre l’exemple, au point que Allah le Cite comme une valeur sûre dans la catégorie et donc le seul modèle pour le Prophète (V78, S22). Or lorsque Allah a Ordonné au prophète Ibràhim d’appeler la communauté humaine au Hajj (V27, S22), celui-ci s’est interrogé sur la portée de son appel, n’ayant que sa voix et ne se situant que sur la vallée de Makkah. Allah lui Indique juste de passer l’appel, et que la portée relève de Lui. C’est ainsi qu’Il a Rassuré le Prophète aussi de ne pas se préoccuper de la portée du message de l’Islam, de juste l’exprimer, et ceci est valable pour quiconque relaie cet héritage, il faut juste exprimer l’appel ou le rappel, et ne pas se préoccuper de combien, de qui, de où, ou de comment. Le seul critère est celui de la conformité à la parole de Dieu, et à la Sunna du prophète, les deux fondamentaux de la religion. Mais, alerte l’Imam, dans la méthodologie, il faut se garder de semer des germes de division ou de dispersion, et voilà pourquoi Allah avait Mis en garde le Prophète de ne se présenter à cette nouvelle mosquée, établie par un groupuscule qui se sont désolidarisés d’une première mosquée, construite à l’origine. Allah Invite le prophète à aller plutôt à la mosquée d’origine, dont les fréquentations sont restées fidèles à l’esprit d’origine d’unité et de piété (V108, S9).
Dans sa conclusion, l’Imam s’est adressé aux ‘honorables sœurs’ dans les termes du Qur’ân (V23, S24) pour leur rappeler leur rôle combien important dans la quête de l’équilibre de la société. Il a évoqué les crises de plus en plus nombreuses et variées du mariage comme un terreau fertile de déviation et de concubinage, mais rappelle-t-il la mission dont Allah a Investi les femmes dans cette religion, est de suppléer leur mari, et d’accompagner leurs familles dans cette même voie. Il a rappelé le Hadith du prophète que la femme croyante ne trouve pas meilleure terrain d’expression de sa Foi qu’au sein de sa famille, par l’éducation des enfants, par l’assistance à sa famille et la fidélité à son époux, et que le paradis lui est promis si en plus de son culte religieux, elle accomplit cette mission. Et dans l’accomplissement de ces diverses tâches, il n y a pas meilleur exemple que les épouses du Prophète – Sayyidatunà Khadija dans l’entreprenariat et dans l’éducation des enfants, Sayyidatunà ‘Aicha dans l’Enseignement et la recherche de la Science, Sayyidatunà Umu Salama dans l’humanitaire et l’assistance aux démunis, et Sayyidatunà Hafça dans la sauvegarde du patrimoine communautaire, sans oublier Sayyidatunà Fatima, la fille du Prophète, qui dans le domaine de la spiritualité jouissait d’une autorité reconnue et d’un héritage tout aussi remarquable (ancêtre des descendants du Prophète).
Bien sûr que la conclusion de l’Imam réservée aux femmes ne veut pas dire que tout ce qui précède ne les concerne pas, il s’agissait simplement de faire écho à la présence massive et remarquable de tant d’honorables dames à ce rendez-vous de la Foi, et dont certaines viennent de l’étranger, et qui récoltent du coup un triple double supplémentaire.
Best Zyars et Déwénati.
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