Khalif de Cheikh Ahmet Tidiany Cherif et de l’enfant prodige de Alwar, Cheikhou Oumar Al Foutiyou Tall, El Hadji Malick SY était la source à laquelle tous les savoirs de son époque puisèrent leur source qui alimente aujourd’hui les autres affluents.
Pour prouver qu’il était plus qu’un chef religieux et qu’il incarnait le legs Mouhamédien, empruntons quelques propos du Professeur Iba Der Thiam.
Maodo représentait un modèle achevé de foi en Dieu. Son crédo majeur, c’était sa foi profondément ardente. Il symbolisait l’image d’un islam purifié, totalement libéré de toutes les scories dont il a pu se charger au travers de son histoire mouvementée et de sa tropicalisation en Afrique subsaharienne.
A cette époque, le manteau de l’Islam tel que porté était chargé d’arlequinades, correspondant aux rajouts les plus rocambolesques et aux légendes les plus invraisemblables.
Dans beaucoup de ses écrits et singulièrement dans le kifaya Râhibîn, le vrai Maodo les a pistés, listés et traqués pour les dévoyer et les mettre au pilori en les signaler comme non fondés et impérativement à bannir des pratiques quotidiennes requises.
El Hadji Malick SY n’acceptait jamais que l’on pût, sous quelque forme que ce fût, introduire dans l’Islam, quelque élément qui n’appartenait pas à son passé originel. Tout comme l’Islam matinal tel que vécu par Seyyidou na Mouhahamad, il en eut fait une valeur sacrée qu’il fallait défendre, prouver et garantir.
El Hadji Malick SY, sous ce rapport-là, était fondamentalement contre le mysticisme et contre les faux dévots. Il était viscéralement contre la bigoterie. Il s’était battu pour un l’Islam profondément ancré dans le cœur de l’individu qui soit à la fois vie, action et foi. Pour lui, c’était ce triptyque qui était le déterminant et le baromètre du croyant dans chacun des actes dans sa vie existentielle.
El Hadji Malick SY incarnait le modèle parfait de l’érudition. Enseignant, il a écrit, en manuels émérites, toutes les doctrines qu’il a dispensées à travers des ouvrages de haute portée académique. Cet aspect a fait de lui un homme dont la culture dépassait les frontières du Sénégal.
Il avait été en orient pur avoir rencontré les Oulémas de cette zone qui était le foyer irradiant du savoir islamique. Il s’était frotté à eux comme l’avait fait à El Hadji Oumar Foutiyou Tall. Il en était ressorti, comme Ulysse qui, jadis, était parti dans les océans et revenu rempli de savoir, pétri de science et de vie pour son peuple qui baignait presque dans l’ignorance et l’obscurantisme.
El Hadji Malick Sy représentait également le modèle social parfait : le guide généreux, ouvert, fraternel, solidaire, partageant tout ce qu’il a loyalement gagné. Tout ce qu’il accomplissait restait attaché à un certain nombre de valeurs qui sont celle de l’Islam : le travail bien accompli et à temps, le mérite, la licéité de ce qu’on mange et qu’on possède, la nécessité de faire en sorte que dans tout ce que l’on entreprend soit vierge de toute critique.
Mais, plus que tout cela, Maodo Malick était un modèle de fraternité panislamique. C’était un homme qui, sa vie durant, caractérisait le symbole du comportement social. Il était la figure emblématique de son époque parce que n’ayant laissé rien, absolument rien de côté, pour bâtir l’image d’un guide parfait sur tous les plans du terme.
Et sous ce rapport là, il a été le parfait initiateur du modèle prophétique. Par rapport à la jeunesse de maintenant et de demain et par rapport à ce siècle nouveau qui commence et qui cherche un viatique, l’enseignement de El Hadji Malick Sy paraît plus que jamais actuel et utile pour conduire le Sénégal vers des lendemains meilleurs.
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