"Je prierai toute la journée pour que s’améliore la situation dans le monde musulman et que cesse l’effusion du sang dans les pays arabes", dit Saïd Dherari, un retraité algérien de 61 ans.
Assis à même le sol, Ahmed Khater, un Syrien, lit des versets du Coran et dit prier pour la victoire des opprimés dans son pays, déchiré par une guerre civile qui selon une ONG a fait plus de 115.000 morts en deux ans et demi.
Ahmed, un autre pèlerin syrien, âgé de 75 ans, "implore Dieu pour que tous les musulmans vivent en sécurité et dans la stabilité".
"Le régime est tyrannique et je prie pour que Dieu aide le peuple opprimé", ajoute-t-il avant de reprendre sa lecture du Coran.
Vêtus de blanc, les fidèles ont commencé dès le lever du jour à affluer vers le Mont Arafat, également appelé "Jebal Al-Rahma" (Mont de la Miséricorde).
"O Dieu me voilà répondant à ton appel", répétaient en ch?ur les pèlerins qui, en bus, en train ou à pied, avaient parcouru lentement les quelque 6 km séparant le Mont Arafat de la vallée de Mina où le pèlerinage a commencé dimanche par une journée de prière.
Pour se protéger du soleil, plusieurs pèlerins étaient munis de parapluies ou campaient sous des tentes colorées. D’autres ont trouvé refuge sous les arbres pour échapper à une chaleur torride, le thermomètre affichant jusqu’à 40 degrés Celsius.
Des hélicoptères survolaient le secteur et des milliers de soldats étaient sur le qui-vive pour organiser le trafic sur les routes, envahies par la foule des pèlerins.
Le gouverneur de La Mecque, le prince Khaled al-Fayçal, président du Comité central du hajj, a annoncé que près de 1,5 million de fidèles participaient au pèlerinage de cette année. Au total, 1,38 million de pèlerins sont arrivés de l’étranger et 117.000 fidèles de l’intérieur du royaume ont été autorisés à participer au hajj, a-t-il précisé.
Ainsi, le nombre des fidèles a baissé de plus de 50%, par rapport aux 3,2 millions de pèlerins de l’an dernier.
Ryad a imposé une réduction de 20% du nombre de pèlerins venant d’autres pays et de 50% pour ceux d’Arabie saoudite, en invoquant le risque d’une épidémie du coronavirus MERS et des travaux d’agrandissement des lieux saints.
Signe de leur fermeté, les autorités ont refoulé 70.000 Saoudiens et résidents étrangers et arrêté 38.000 autres sans permis de pèlerinage, comme elles ont saisi 138.000 véhicules ayant enfreint les règles du hajj, a indiqué le prince Khaled.
Le hajj se déroule sans incident et aucun cas du coronavirus MERS, qui a fait 60 morts dans le monde, dont 51 en Arabie saoudite, n’a été enregistré, selon les autorités saoudiennes.
Sur le Mont Arafat, symbole de l’attente du jour du Jugement dernier, les pèlerins se consacraient à la prière et à implorer le pardon de Dieu.
En milieu de journée, ils participent à une prière collective à la mosquée Namera, bâtie sur le site où le prophète Mahomet avait prononcé son dernier prêche il y a plus de 14 siècles.
Au coucher du soleil, les fidèles doivent mettre le cap sur la vallée de Mouzdalifa, à quelques kilomètres de là, pour y passer la nuit.
Selon la tradition, ils y ramassent des cailloux pour le rituel de la lapidation de Satan dans la vallée de Mina, au premier jour de l’Aïd al-Adha, la fête du Sacrifice célébrée à partir de mardi.
Le hajj, le plus grand pèlerinage annuel au monde, est l’un des cinq piliers de l’islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.
AFP
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