Chacun de ces gestes, pratiques, sensations et expressions dira Imam Usama est une manifestation explicite de la servitude en écho au rappel d’Allah (V.56, S.51) que nous n’avons été créés que pour Lui exprimer notre servitude, servitude dans la totalité de la foi et l’espoir de l’agrément, car avertit Imam Usama, la Foi est le soubassement de l’action agréée, mais l’agrément lui-même obéit à la justesse de l’acte, soit la conformité à la règle. Or, de règle dans l’expression de la servitude, il n y a que celle enseignée par le Prophète sur ordre de Son Seigneur et qui Lui-même nous rassure que pour gagner son Agrément (V.31, S.3), il faut se conformer à la Voie (Sunna) de Son Prophète, qui nous conduit vers l’Amour d’Allah !
Et c’est là que la révision des manâsiks (préceptes) du Hajj est capitale pour tout aspirant avant de s’y rendre, car avertissent les deux Imams, l’affluence des croyants à ce RV annuel, par son ampleur et sa diversité amène souvent à une multitude d’écoles et de méthodes qui n’est que miséricorde. Toutefois, le croyant qui accomplit le hajj n’a aucune référence autre que le Prophète et il lui incombe de s’assurer d’avoir suffisamment appris la manière de faire du Prophète. Il n y a pas de référence sociale, nationale, culturelle, sociologique (groupe) ou autre qui puisse prévaloir dans l’accomplissement du Hajj – et le Prophète a on ne peut plus clair indiqué à chacune des étapes du Hajj comment faire. Le préalable à tout comme le dit le Qur’ân est de préparer une viatique digne – la meilleure dans ce registre renchérit Allah (V. 197, S.2) est la Taqwà (piété), piété dans son intention de ne pas associer de l’ostentation ou autre désir de prestige social dans le voyage, mais de le faire uniquement pour Allah – en réponse à l’appel solennel du Prophète Ibrahim (V.27, S.22), piété durant le séjour, à faire attention à ne pas brusquer ou violenter – ni dans le geste, ni dans l’expression, ni même dans l’état d’esprit – les hôtes d’Allah, piété dans l’exécution des manâsiks à se conformer à l’ordre d’Allah selon la Sunna du Prophète sans fioriture, sans fétichisme, sans suivisme et en toute modestie, piété au retour même chez soi à savourer sans s’emporter ce privilège d’avoir été hôte d’Allah, avec l’espoir de l’Agrément. Et si ces conditions sont réunies, c’est le Prophète qui rassure que le Hadj ou la Hadja retourne chez soi totalement remis à Zéro de ses pêchés et gonflé à bloc de ses hassanâts. Voilà pourquoi rappelle Cheikh Sofiane le Prophète atteste que (Hadith) le Hajj Mabrûr n’a d’autre récompense que le Paradis.
Cheikh Sofiane a compilé remarquablement les récompenses promises durant le Hadj, le plus important est pour les femmes que le hajj représente la forme la plus accomplie de la Jihàd, et Sayyidatunà Aicha qui se plaignait auprès du Prophète que les femmes sont omises des récompenses de la Jihàd de conclure qu’elle s’est attachée ensuite à ne jamais rater le Hajj. Et dans les manâsiks, Imam Usama rappelle, de ne pas s’économiser ou d’adopter une approche du moindre effort, mais qu’il faut se donner à fond, car le Prophète avait répondu à la plainte de fatigue de Sayyidatunà ‘Aïcha que sa rétribution est à la concurrence de ses efforts et de ses dépenses – dépenses physiques, émotionnelles et aussi matérielles.
Ce à quoi ajoute Cheikh Sofiane citant un Hadith du prophète que la dépense pendant le Hadj est comptabilisée comme une dépense pour la cause d’Allah, primée d’un multiplicateur de 70.
Et Imam Usama de faire remarquer que la promesse d’Allah aux pèlerins retentit au même niveau que celle des prophètes, car dans les deux versets – V.51, S.23 pour les Prophètes et V.172, S.2 pour les croyants, l’injonction est exactement la même de savourer les puretés parmi ce que Allah a autorisé et donné – en rendant grâce à Allah (croyants) et en œuvrant pour le bien (prophètes). Or, ces lieux comme démontré par Cheikh Sofiane sont symboles de synthèse entre les bénédictions du corps et celles de l’esprit et constituent en même temps le cordon ombilical, sinon ombispirituel de la Umma qui relie la communauté des Prophètes à celles des croyants dans cette belle compagnie que Allah décrit d’ailleurs comme celle de l’Agrément (l’ultime espoir du pèlerin) dans le V. 69 de la S.4. Les pourtours de la Ka’ba enregistrent les pas de ceux qui accomplissent la Tawàf de même que la pierre noire ou le Rukn Al Yamàni enregistre les touchers et embrassades de celles et de ceux qui ont eu la chance de rendre visite. Ainsi en est-il de tous les lieux de prédilection – ‘Arafa, Muzdalifa, Minna, Makkah, et même la Mosquée du Prophète, qui même si sa visite ne fait pas partie du Hajj reste l’attraction la plus exotique et la plus sollicitée, parce que justement symbole de la guidance (Nûran’ wa Hudan’) recherchée pour accomplir toutes ces merveilles et récolter toutes ces bénédictions.
Tous ces endroits témoigneront de nos pas, de nos respirations, de nos invocations, de nos transpirations, de nos Zikrs, de nos Salàt et de nos intentions lorsque nous y sommes. Et voilà pourquoi il faut surveiller son cœur, son esprit, sa conscience, ses gestes, ses expressions – et tout doit être à l’unisson dans le tempo des exigences de cet espace-temps sacré…Tout doit être pureté, présomption positive, divinité, convenance et sérénité de toute nature. Et donc demain lorsque Allah interrogera les espaces et les temps, le témoignage élogieux de notre séjour dans ces lieux saints et sacrés prédominera sur tout autre…et voilà comment nous rallierons la belle compagnie précitée (V.69, S.4) – confondus dans l’excellence des prophètes, des compagnons, des martyrs, et des vertueux, puisque nous aurons été parmi ceux-là dont Allah a agréé (1ère partie du V.7, S.1), non de ceux-là qui ont récolté sa colère pour avoir dévié de la Voie (2ème partie du V.7, S.1).
Voilà en définitive le secret du hajj qui motive tout croyant à l’accomplir – comme avait fait remarquer Seyyidunà ‘Aliyy que voilà une formule de servitude (Tawàf) que nul ne peut accomplir ailleurs qu’autour de la Ka’ba, multipliez donc les tawâfs. Et n’oublions pas que si nous avons les moyens, nous n’avons pas le droit de différer cette obligation, obligation qui appelle donc une minutieuse préparation à la fois physique, religieuse, spirituelle, émotionnelle, matérielle et aussi athlétique, car comme avait démontré le prophète les manâsiks au summum de leurs expressions pendant les Ayàmut-Tachrîq (V.203, S.2) à Minna sont de véritables moments d’olympisme, olympisme dans l’esprit physique, doublé de la sérénité spirituelle – et donc plus convoité, plus salvateur, plus rigoureux que ce à quoi nous sommes familiers avec Coubertin !
Qu’Allah anticipe dans sa Miséricorde des deux mondes l’Agrément absolu de chacun des aspirants au Hajj et que chacune et chacun parmi nous puisse accomplir un hajj Mabrûr, savouré jusqu’au retour et au-delà dans la grâce et la bénédiction permanente. Que tous ceux qui aspirent à accomplir le Hajj puisse le faire autant de fois que souhaité et que Allah agrée le hajj de nos sœurs et frères qui y seront cette année ISA !
Best Zyars
Al Amine
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