21 novembre 2024
Ouest Foire Cite Alia Diene Lot 30
Mazhabou-Malikia

Le Comportement (al-mu’âmala)

Introduction

Allah dit dans le Coran:
"En effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle (à suivre), pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah de façon abondante." Sourate 33, verset 21.

Le Prophète (paix et salut sur lui) dit: "J’ai été envoyé pour parfaire la noblesse du comportement" Hadîth:rapporté par Al-bukhârî dans « Al-adab Al-mufrad » (273) et Ahmad Ibn Hanbal dans le Musnad (2/381).

Abdullah Ibn’Amr Ibn Al-‘âs a dit: « Le Messager d’Allah n’était ni grossier et ne proférait jamais des propos immoraux. Et il disait : « les meilleurs d’entre vous sont ceux qui jouissent d’un bon caractère » »
Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim,extrait de l’ouvrage Riyâd As-sâlihîn (jardin des vertueux) de l’Imâm An-nawawî,Chapitre du bon caractère

Selon Jâbir (qu’Allah l’agrée), le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) a dit : « Ceux d’entre vous que j’aime le plus et qui seront assis le plus près de moi le jour de la résurrection sont ceux d’entre vous qui jouissent de la meilleure moralité (bon comportement) et qui sont les plus affables. Ceux d’entre vous que je déteste le plus et qui seront assis le plus loin de moi le jour de la résurrection sont les bavards, les hâbleurs et les grandiloquents ». Les compagnons dirent : « Nous savons qui sont les bavards et les hâbleurs, mais que veut dire « grandiloquents » ? Il dit : « Les orgueilleux et les fanfarons ».
Rapporté par At-tirmidhi.

Le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) a dit : « Rien n’est plus lourd dans la balance d’un croyant le jour de la résurrection d’un bon caractère. Dieu déteste l’homme grossier qui prononce des paroles obscènes »
Rapporté par At-Tirmidhî,extrait de l’ouvrage Riyâd As-sâlihîn (jardin des vertueux) de l’Imâm An-nawawî,Chapitre du bon caractère.

Abû Hurayra a dit : On a demandé au Messager de Dieu(paix et salut sur lui):De ce qui faisait entrer le plus les gens au Paradis? Il dit : « la crainte de Dieu et la bonne moralité ». Et on lui a demandé de ce qui faisait entrer le plus les gens en Enfer ?. Il répondit : « La bouche (les conséquences néfastes de la parole :médisances,calomnies…) et le sexe »
Rapporté par At-Tirmidhî (Hadîth Hasan Sahîh).,extrait de l’ouvrage Riyâd As-sâlihîn (jardin des vertueux) de l’Imâm An-nawawî,Chapitre du bon caractère

Les actes cultuels pratiqués par le musulman doivent l’amener à avoir le plus beau comportement et les valeurs les plus nobles.

L’école de la prière (As-salât) doit lui apprendre l’humilité, la sincérité, la bonne intention, le bon jugement, la sagesse…
L’école du Jeûne doit lui apprendre la patience, la compassion, l’amour du prochain, la miséricorde, l’indulgence…
L’école de la Zakât doit lui apprendre le partage, la générosité, l’entraide, l’altruisme…
L’école du Hadj doit lui apprendre l’endurance, la solidarité, la pureté de l’intention, l’indulgence, le respect…

Ainsi, on voit que le culte du musulman n’est pas des formes mortes ou une "gymnastique" sans esprit.

La pureté de l’intention (Ikhlâs) pour Allah doit venir en amont de tout acte pour lui donner la vie et le sens.

Nous présentons dans ce chapitre ce que doit être le comportement du musulman, inspiré du comportement du bien aimé Prophète (paix et salut sur lui) et ses compagnons.

Pratiques Muhammadiennes

1. Son beau comportement avec sa famille et son entourage

Dieu dit à propos de Son Messager (paix et salut sur lui) : « C’est par un effet de la grâce de Dieu (miséricorde) que tu te montras doux à leur égard. Si tu étais un rustre au cœur dur, ils se seraient dispersés loin de toi.
Pardonne-leur donc, prie pour leur absolution et consulte-les dans toute décision. »[1]

Muslim rapporte dans son recueil authentique que Aïsha (que Dieu l’agrée) rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) n’avait jamais de son vivant frappé par sa main quoi que ce soit ni femme, ni domestique, sauf dans la guerre sainte pour Allah, et si quelqu’un lui fait du mal ou du tord il ne se vengeait jamais, sauf si l’une des limites sacrées de Dieu était transgressée auquel cas il se venge pour Allah ».

Il était très doux, souriant et le plus pudique des créatures…
Il jouait avec ses petits fils Hassan et Husayn, les embrassait, il avait même fait avec son épouse ‘Aïsha (que Dieu l’agrée) une course à pied qu’elle avait gagné. Plus tard, ayant pris du poids, elle perdit, ce qui fit dire au Prophète (paix et salut sur lui) : "Nous sommes à égalité à présent".[2]

Il disait (paix et salut sur lui): « le meilleur de ma communauté est celui qui est bon (prend le grand soin) avec sa famille et j’ai le meilleur comportement envers ma famille »[3]….

‘Ali a dit : « Quand le prophète (paix et salut sur lui) se trouvait chez lui, il répartissait son temps en trois parties : une part pour son Seigneur, une part pour sa famille et une part pour lui-même. Ensuite, il divisait sa propre part, entre lui-même et ses rapports avec les gens… [Jusqu’à ce qu’il dit :] Le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « transmettez moi les besoins de celui qui ne peut pas le transmettre. Car celui qui transmet aux dépositaires du pouvoir les besoins de celui qui ne peut pas les transmettre, Dieu le soutiendra au jour de la Résurrection » »[4]
‘Aïsha, Al-Hasan et Abû Sa‘îd rapportent, avec quelques variantes dans leur description, que dans sa maison, il était au service des siens :il triait et raccommodait ses vêtements, trayait sa chèvre, arrangeait ses souliers, se chargeait de ses affaires personnelles, aidait à nettoyer la maison, attachait le chameau et lui donnait du fourrage, mangeait avec les serviteurs, préparait la pâte avec eux et faisait les courses.[5]

Le prophète Muhammad (paix et salut sur lui) souriait toujours en parlant[6].
Il ne tournait jamais le dos à son interlocuteur…Et quand quelqu’un le saluait (par la main), il n’était jamais le premier à enlever sa main….Quand on le côtoie on ne peut jamais se séparer de lui, tellement on l’aime….

Le prophète (paix et salut sur lui) répondait au salut et à l’invitation, prenait soin de ses voisins, recevait généreusement son hôte, visitait les malades même les plus éloignés dans Médine, il acceptait l’excuse de celui qui en présentait et il donnait sans compter.

Il plaisantait avec ses compagnons (mais ne disait jamais que la vérité)[7], se mêlait à eux et leur parlait, cajolait leurs enfants et les faisait asseoir sur ses genoux.

‘Aïsha rapporte, dans les recueils de Hadîths authentiques :
« Le Prophète (paix et salut sur lui) n’était ni pervers, ni grossier, ni criard dans les marchés. Il ne répondait pas au mal par le mal, mais il pardonnait et ne tenait pas rigueur » (c’est-à-dire : n’était pas rancunier)

Anas (que Dieu l’agrée) a rapporté : « J’ai été au service du Prophète (que Dieu lui accorde Sa Grâce et Sa Paix) dix ans, jamais il ne m’a dit : « Ouf », ou « Pourquoi tu as fait cela », ou « Pourquoi tu ne l’as pas fait ?».[8]

Anas disait aussi : « Jamais l’Envoyé de Dieu (paix et salut sur lui) n’a éloigné son oreille de quelqu’un qui lui parlait, tant que celui-ci n’éloignait pas sa tête. Jamais il n’a retiré sa main de celle de l’homme qui la lui tenait, tant que celui-ci ne la retirait pas en premier ; et on ne l’a jamais vu allonger ses jambes devant un homme assis en face de lui ou au milieu de ses Compagnons pour ne gêner personne. Il commençait le premier par saluer celui qu’il croisait et tendait le premier sa main pour saluer ses Compagnons… »[9]

On rapporte aussi que le Prophète- paix et bénédictions sur lui – avait un voisin qui avait l’habitude de jeter des ordures sur son chemin. Mais lorsque le Prophète -paix et bénédictions sur lui – apprit que ce voisin était malade, il alla lui rendre visite.

Le Prophète- paix et bénédictions sur lui – aidait les plus faibles :
Sahl Ibn Hunayf rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) « venait aux plus faibles des musulmans et les visitait, il visitait leurs malades et assistait à leurs funérailles »[10]

Un jour, une vielle femme avait du mal à porter son sac, le prophète avance et prend pour elle son sac jusqu’à chez elle, pour le remercier la vielle femme lui dit : « je suis pauvre, je ne peux pas te récompenser par autre chose que la prière : « puisse les dieux te protéger de la magie de Muhammad » et notre bien aimé prophète répliqua en souriant : « je suis Muhammad ! ».

2. Sa générosité

Il était le plus généreux des êtres et il donnait sans compter.

Ibn ‘Abbâs a dit : "Le Prophète d’Allah était le plus généreux des hommes, et particulièrement au mois de Ramadân, lorsque le rencontrait l’Ange Gabriel avec la révélation et lui enseignait le Coran. Sa générosité était ininterrompue comme le souffle continu du vent bénéfique " [11]

Anas rapporte : « le prophète (paix et salut sur lui), était miséricordieux et quiconque vient à lui, il lui promet et réalise sa promesse, et s’il possède quoi que ce soit il lui donne »[12].

D’après Jaber ben ‘AbdAllah : "L’Envoyé d’Allah n’a jamais répondu par non à une demande" .

Un homme vint lui demander l’aumône :
– "Je n’ai rien avec moi, lui répondit-il, mais va acheter à crédit à mon nom et s’il nous vient quelque chose, nous le rembourserons".

Lorsque le Messager d’Allah recevait quelque bien, il ne trouvait de répit qu’après l’avoir offert à autrui. Umm Salamah, la femme du Prophète, rapporta qu’un jour, le Messager rentra à la maison, l’air inquiet. Elle lui demanda ce qui n’allait pas. Il répondit que les sept dinars qu’il avait reçus la veille étaient restés sur son lit jusqu’au soir sans avoir été distribués. Son cœur ne s’apaisa que lorsque la somme fut distribuée.

3. Sa magnanimité

Un jour un bédouin le tira brutalement par son habit, en lui laissant des traces au cou et lui dit : "Charge mes deux chameaux que voici, du bien d’Allah que tu as. Tu n’auras pas chargé alors de ton bien ou du bien de ton père !"…
Il fut magnanime à son égard et lui répondit uniquement : "Le bien est le bien d’Allah et je suis son adorateur. Et il peut être demandé réparation, ô bédouin, de ce que tu m’as fait".
"Non, (il n’en sera rien)" dit l’homme".
"Pourquoi", reprit le Prophète.
"Parce que tu ne rends pas le mal par le mal" répondit-il !
Le Prophète rie et ordonna de lui charger un chameau d’orge et l’autre de dattes.

Zeyd ben Sa’na, un savant juif de Médine vint au Prophète exiger sa créance. Il lui tira l’habit de son épaule, le prit au col brutalement et lui dit avec dureté :
"Vous, les Beni ‘Abdul-Muttalib, vous atermoyez (tumâtilûn) vos dettes !" ‘Omar alors, le réprimanda et durcit le ton. Le Prophète sourit et lui dit : "Moi et lui, nous avions plus besoin d’autre chose de ta part, ô ‘Omar : que tu me recommandes de bien régler ma dette, et que tu lui recommandes de réclamer son dû de bonne façon". Puis il ajouta : "Il reste (en fait) au terme (de la dette) trois (jours)". Et il ordonna à ‘Omar de le payer et de lui donner en plus vingt mesures " çâ’ ", pour l’avoir effrayé.
Ce fut la cause de l’entrée à l’islam de cet homme qui disait : "Il ne manquait aucun signe parmi les signes de la prophétie de Muhammad, que je ne reconnus, sauf deux : sa magnanimité prime sa colère et le surplus d’emportement aveugle ne fait qu’ajouter à sa magnanimité. Ainsi, je l’éprouvai avec cette histoire "de dette"". Et je le trouvai alors, tel que décrit (dans les anciens livres). Quand à ma dette donnez la aux pauvres parmi les musulmans . (Rapporté par Ibn Hibbân (1/521))

4.Son pardon et sa miséricorde

Le prophète était la miséricorde envoyée pour les univers: "Et Nous ne t’avons envoyé que comme une miséricorde pour les mondes"[13]

Abû Hurayra rapporte que le prophète (paix et salut sur lui) a dit : «J’ai été envoyé comme miséricorde et non pas comme châtiment (peine) »[14]

‘Aïsha rapporte, dans les recueils de Hadîths authentiques :
«… Le Prophète (paix et salut sur lui) ne répondait pas au mal par le mal, mais il pardonnait et ne tenait pas rigueur » (c’est-à-dire : n’était pas rancunier).

‘Aïsha (que Dieu l’agrée) rapporte: « Chaque fois qu’on a laissé au Messager de Dieu (paix et salut sur lui) le choix entre deux solutions, il en prenait toujours la plus aisée tant qu’il ne s’agissait pas d’un péché. Quand c’était un péché il en était le plus éloigné. Le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) ne s’est jamais vengé pour lui-même sauf quand l’une des limites sacrées de Dieu était transgressé et, dans ce cas, il se vengeait pour Dieu l’exalté »[15]

Le prophète ne se mettait jamais en colère(sauf pour Dieu) si les gens lui faisaient du tord, il pardonnait :

Le prophète (Prière et bénédiction d’Allah sur lui) séjourna pendant dix jours parmi les gens de Tâif . Au cours de cette période, son appel n’épargna aucun des notables de la localité. Ceux-ci lui répondirent: «Sors de notre pays!». Ils incitèrent contre lui les sots et les stupides. Au moment où le prophète (Prière et bénédiction d’Allah sur lui) allait sortir, les sots et les esclaves le suivirent, l’injuriant et lui criant dessus au point d’ameuter les gens autour de lui. Organisés en deux rangs, ils se mirent tous à lui jeter des pierres et à lui adresser des grossièretés. Ils lui jetèrent des pierres aux tendons au point que ses chaussures fussent teintées de sang.
Il s’arrêta, à un endroit, les pieds en sang, pour prier Dieu (l’invoquer)…Dieu lui envoya l’ange Gabriel avec l’ange des montagnes. Ce dernier lui dit : « ô Muhammad ! Je ferai ce que tu désires. Si tu veux, je peux replier sur eux les « Al-Akhchabayn » (deux montagnes situées près de la Mecque). »
Le prophète de la miséricorde et du pardon répondit : « je n’ai pas été envoyé comme malédiction (injure) (la’ânan) mais comme miséricorde (pour les univers). Je souhaite plutôt que Dieu fasse sortir de leurs reins une progéniture qui adorera Dieu, l’Unique, sans rien Lui associer. O mon Dieu ! Guide ma tribu (mon peuple) car ils ne savent pas »
Et Gabriel (paix sur lui) dit alors suite à cela : « Dieu a raison de t’appeler le miséricordieux, plein de compassion. »
(voir :“Kitâb Badaa Al-khalq” Hadîth 1365 : dans Le sommaire du Sahîh al-Bukhârî de l’imam Zayn ad-Dîn Ahmad Ibn ‘Abd al-Latîf az-Zubaydî, tome II; page 558.)

Un jour un dénommé Tammâm venait à la Mecque pour tuer le prophète, ‘Umar Ibn Al-Khattâb (que Dieu l’agrée) le remarqua et aussitôt le fit prisonnier en l’attachant à un pilier de la mosquée du Prophète.
Il partit chercher le Prophète. Le Prophète (paix et salut sur lui) ordonna de suite qu’on le détache et dit à ‘Ali (que dieu l’agrée) : « va chercher du lait et de la bonne nourriture pour notre hôte » …
Il prit soin de l’homme qui voulait le tuer, puis avant de le laisser partir, il lui dit : « veux tu attester que Dieu est unique et que je suis son messager ? », l’homme répondit : « non ! » et le prophète le laissa partir. Quelque temps après l’homme revint vers le Prophète en disant : « j’atteste que Dieu est unique et que tu es Son Messager », on lui dit pourquoi ce changement d’état et il répond : « je ne voulais pas qu’on dise que j’ai embrassé l’Islam par peur du Prophète (ou de l’épée) ! »

« Un jour, alors que le prophète était assis avec ses compagnons dans la mosquée, un bédouin rentra et se mit à uriner quelque part, au sein de cette mosquée; quelques gens se précipitèrent alors sur lui pour l’empêcher (dans une autre version : Les fidèles l’appréhendèrent à l’envi), mais le Prophète (Que la paix et le salut soient sur lui) s’écria: "Laissez-le faire, ne l’interrompez pas, versez ensuite un sceau d’eau — ou une jatte d’eau — sur cette urine. Vous n’avez d’autre mission que de rendre toute chose facile et non de rendre les choses pénibles."
Quand l’homme eût fini d’uriner, le Prophète donna l’ordre d’apporter une jatte d’eau et la répandit lui-même sur l’endroit souillé.
Dans une autre version : le prophète (Que la paix et salut soient sur lui), le convoqua et lui dit : Les urines et autres souillures n’en conviennent guère aux mosquées, celles-ci sont plutôt faites pour l’invocation d’Allah, les prières et la récitation du Coran.
Puis il se retourna à ses compagnons et leur dit : "Allah ne vous a suscités que pour faciliter les obligations et ne vous a jamais suscités pour les rendre difficiles» le Prophète ordonna par la suite un seau d’eau et le versa sur l’endroit souillé.
Le bédouin, pris de stupeur de l’attitude du prophète (sur lui la paix), sa miséricorde et sa tolérance, dit alors : « Ô Allah, soit miséricordieux envers moi et Muhammad et éloigne les autres de ta miséricorde ! » Le prophète (sur lui la paix et le salut) réplique en souriant : Tu restreint là, quelque chose des plus vastes (la miséricorde d’Allah) ! »[16]

Le jour où il revint à la Mecque victorieux, il s’adressa aux polythéistes de Quraysh qui l’ont tellement malmené et l’ont fait souffrir et qui avaient torturé et tué ses compagnons auparavant (dont son oncle bien aimé Hamza qui fut même mutilé : Hind lui avait retiré son foie) : en disant : « que pensez vous que je vais faire de vous… »… et il continua : « Vous êtes libres… » (Ce geste de pardon a marqué l’époque et a transformé les cœurs malades en des cœurs plein d’amour pour le Prophète paix et salut sur lui).

5. Son amour et sa compassion pour sa communauté

Dieu dit à ce propos : « Voilà qu’il vous est venu un Messager de votre propre race. Il lui coûte de vous voir peiner. Il veille jalousement à votre sauvegarde et est plein de compassion et de miséricorde pour les croyants »[17]

Le prophète dit : « chaque prophète avait un vœu exaucé qui fut exaucé de son vivant, et j’ai épargné mon vœu pour intercéder en faveur de ma communauté au jour du jugement … »[18]
Quand il se prosternait il priait : « ma communauté, ma communauté : o le Pardonneur »

Le prophète (Prière et bénédiction d’Allah sur lui) séjourna pendant dix jours parmi les gens de Tâif . Au cours de cette période, son appel n’épargna aucun des notables de la localité. Ceux-ci lui répondirent: «Sors de notre pays!». Ils incitèrent contre lui les sots et les stupides. Au moment où le prophète (Prière et bénédiction d’Allah sur lui) allait sortir, les sots et les esclaves le suivirent, l’injuriant et lui criant dessus au point d’ameuter les gens autour de lui. Organisés en deux rangs, ils se mirent tous à lui jeter des pierres et à lui adresser des grossièretés. Ils lui jetèrent des pierres aux tendons au point que ses chaussures fussent teintées de sang.
Il s’arrêta, à un endroit, les pieds en sang, pour prier Dieu (l’invoquer)…Dieu lui envoya l’ange Gabriel avec l’ange des montagnes. Ce dernier lui dit : « ô Muhammad ! Je ferai ce que tu désires. Si tu veux, je peux replier sur eux les « Al-Akhchabayn » (deux montagnes situées près de la Mecque). »
Le prophète de la miséricorde et du pardon répondit : « je n’ai pas été envoyé comme malédiction (injure) (la’ânan) mais comme miséricorde (pour les univers). Je souhaite plutôt que Dieu fasse sortir de leurs reins une progéniture qui adorera Dieu, l’Unique, sans rien Lui associer. O mon Dieu ! Guide ma tribu (mon peuple) car ils ne savent pas »
Et Gabriel (paix sur lui) dit alors suite à cela : « Dieu a raison de t’appeler le miséricordieux, plein de compassion. »
(voir :“Kitâb Badaa Al-khalq” Hadîth 1365 : dans Le sommaire du Sahîh al-Bukhârî de l’imam Zayn ad-Dîn Ahmad Ibn ‘Abd al-Latîf az-Zubaydî, tome II; page 558.)

6.Son humilité

Le prophète fut invité par l’ange pour avoir en plus de sa station chez Allah les richesses de ce monde (un prophète roi comme Salomon) il choisit la servitude et dit : je ne mange pas un jour pour que je Te prie et je mange à ma faim un jour et je Te remercie…. [19]
Selon la tradition rapporté par At-tirmithî : il fut proposé au Prophète de transformer pour lui la Bathâ et la Mekke en or. Il répondit : « Je préfère être rassasié un jour, et avoir faim le lendemain ; quand je mange, j’adresse à Dieu mes remerciements ; quand j’ai faim, je l’implore ».

Dans une autre version : le Prophète (paix et salut sur lui ) dit : « un ange vint me voir et me dit : « choisi si tu veux être un prophète roi ou un prophète serviteur (‘abd) ? » Gabriel me fit signe d’être humble pour Dieu et je répondis : « j’aimerai être un prophète serviteur » et Allah me récompensa (me remercia) pour cela en faisant de moi le premier être pour qui la terre s’ouvrira (c’est la tombe de Sidna Muhammad – sur lui la paix et le salut– qui s’ouvrira la première) (tanshaqqu ‘anhu al-ard) et le premier intercesseur (shâfi’) »

Il veillait les nuits jusqu’à ce que ses pieds s’infectent(s’abîment), son épouse ‘Aïsha le voyant dans ces états lui dit un jour: « tu fais tout cela alors que Dieu t’a pardonné tout et a élevé ta station… » Il répondit : « Ne doit je pas être alors un serviteur reconnaissant »

‘Aïsha, Al-Hasan et Abû Sa‘îd rapportent, avec quelques variantes dans leur description, que dans sa maison, il était au service des siens : il triait et raccommodait ses vêtements, trayait sa chèvre, arrangeait ses souliers, se chargeait de ses affaires personnelles, aidait à nettoyer la maison, attachait le chameau et lui donnait du fourrage, mangeait avec les serviteurs, préparait la pâte avec eux et faisait les courses.[20]

Un jour, un homme vint le rencontrer, mais dès qu’il le vit, il se mit à trembler de tous ses membres, le prophète (paix et salut sur lui) lui dit alors d’un ton humble et rassurant : «Calme-toi, je ne suis point un roi, je ne suis que l’enfant d’une femme de Quraysh qui mangeait de la viande sèche»[21].

[1] Sourate 3, verset : 159.

[2] D’après une Tradition rapportée par Al-Bukhârî.

[3] Dans un autre Hadîth rapporté dans le Musnad de l’Imam Ahmad (Hadîth n° : 7095) : Abu Hurayra rapporte : le prophète (paix et salut sur lui) a dit : « le croyant qui a la foi la plus parfaite est celui qui a le meilleur comportement, et les meilleurs d’entre vous sont ceux qui ont le meilleur comportement à l’égard de leurs épouses »

[4] Rapporté par At-tirmithî dans « Ash-shamâil » (176), et Ibn ‘asâkir (1/331).

[5] Ash-shifâ chapitre II.

[6] Rapporté par l’Imam Ahmad selon Abu Ad-dardâ, rapporté aussi par Al-hindî dans « Kanzu Al-a‘mâl » : (1/1840).

[7] Rapporté entre autre par Al-bayhaqî dans « dalâil An-nubuwwa » (1/331).

[8] Hadîth 2029 (p 854) le livre de l’autorisation pour entrer chez autrui dans LE SOMMAIRE DU SAHIH AL-BUKHÂRÎ par L’imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi.

[9] Ash-shifâ chapitre II.

[10] Rapporté par Al-hâkim dans le « Mustadrak » (2/466).

[11] Rapporté par al-Bukhârî(1/5 ;3/33 ;4/137) et Muslim(kitâb al-fadâil/48 ;50).Voir aussi : Fath al-bârî (10/455).

[12] Rapporté par Al-bukhârî dans le « Adab », Ahmad Ibn Hanbal (5/53) et At-tabarânî dans le « Kabîr » (19/288).

[13] Coran Sourate : 21, verset : 107.

[14] Rapporté par Al-Bukhârî dans son « Târîkh » et Ad-dâramî (2/173).

[15] Al-Bukhârî Chapitre 72, 638.

[16] Voir : Al-Bukhârî : Livre des ablutions, CHAPITRE LVIII. — Du fait de verser de l’eau sur l’urine dans la mosquée—et Muslim dans le livre de la Purification, Hadîth : 427.

[17] Sourate l’Immunité (At-tawba), 9, verset 128.

[18] Al-Bukhârî, Hadîth 2069 (p 867) le livre des invocations « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome II).

[19] Rapporté par Ibn ‘Asâkir selon ‘Aïsha et Ibn ‘Abbâs, et rapporté par l’Imam Ahmad, Abû Dâwûd et At-tirmithî selon Abû Hurayra selon le Prophète (paix et salut sur lui).

[20] Ash-shifâ chapitre II.

[21] Ash-shifâ chapitre II.

Enseignements Muhammadiens

Le Prophète était illettré et orphelin, c’est Allah le Très Haut Lui même qui s’est occupé de son enseignement et de son éducation.

Dieu dit à propos de notre modèle Muhammadien : « Tu Jouis vraiment d’une très grande moralité »[1].

‘Aïsha mère des croyants disait : il était un Coran qui marchait sur terre[2] (ce qui signifie qu’il jouissait des caractères et des qualités les plus nobles).

Le prophète (paix et salut sur lui) dit : « J’ai été envoyé pour parfaire la noblesse du comportement »[3].

La vie est sacrée en Islam :

L’islam considère la vie comme sacrée et interdit toute atteinte à cette vie :
Le Coran annonce : « …Que quiconque tuerait une personne- à moins qu’en échange d’une autre ou à cause d’un désordre commis- rien d’autre, alors: c’est comme s’il avait tué tous les gens ensemble. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les gens ensemble » Coran: Sourate 5, verset : 32.

L’Islam considère le corps comme un dépôt de Dieu dont on doit prendre soin et ne pas se faire du mal ni faire du mal à autrui. Au contraire il s’agit d’utiliser nos dons et capacités que Dieu nous octroyé dans le bien et l’utile pour nous et pour autrui pour ce monde et pour l’autre :
Le Coran annonce : « Ne vous jetez pas dans la destruction (dans l’abîme) et faites le bien car Allah aime les bienfaisants ».Sourate 2, Verset : 195.

Le mot Mûmin en arabe (traduit généralement par croyant ou par celui qui a la foi) dérive du mot Amn qui veut dire sécurité et paix.
Et le mot Muslim (musulman) dérive de Istislâm et de Salâm qui veulent dire : Soumission (au Créateur), et Paix (avec soi-même et vis-à-vis des créatures).

قال صلى الله عليه وسلم في حجة الوداع، فيما يرويه فضالة بن عبيد رضي الله عنه قال:
(ألا أخبركم بالمؤمن: من أمنه الناس على أموالهم وأنفسهم)
أخرجه أحمد بإسنادٍ صحيح

Fudâla Ibn ‘Ubayd (que Dieu l’agrée) rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit lors de son prêche du pèlerinage d’adieu :
« Est-ce que je vous informe sur (le véritable) croyant ? Il s’agit de celui dont les gens en sont en sécurité vis-à-vis de leur bien et d’eux même (le vrai croyant ne peut porter atteinte aux autres ni à leur biens)»
Rapporté par l’Imâm Ahmed par une chaîne authentique.

Le prophète dit aussi: « Un Musulman est celui dont les Musulmans sont à l’abri (du mal) de sa langue et de sa main, et un Muhâjir (Emigrant pour la Cause d’Allah) est celui qui abandonne ce que Dieu a interdit » Rapporté par Muslim en citant Jâbir.

L’Islam fut à l’origine de « la première charte des droits de l’Homme et du respect de la nature ».

L’islam s’est intéressé aussi à la nature, aux animaux et aux plantes et a ordonné d’en prendre soin et de ne pas détruire ce patrimoine précieux de l’humanité qui fait partie des bienfaits de Dieu sur les hommes:
La morale islamique ne règle pas seulement les conduites des hommes les uns avec les autres, elle s’intéresse aussi aux animaux et à la nature, avec ses éléments matériels et ses végétaux.
Ainsi, pour le Coran, la terre de Dieu (où l’humain est établit par Dieu comme son vicaire, Khalîfa, selon le terme coranique) cette terre est faite pour être cultivée et non pas pour être détruite ; les mers, ciel et terres sont mis au service de l’homme pour ses besoins de navigation, de transport de marchandise, d‘approvisionnement en «nourriture délicieuse licite»… ; ils ne doivent en aucun cas servir de terrains pour la destruction et les choses nuisibles.
Même en cas de guerre le Prophète interdit aux musulmans d’abattre des arbres (non morts), (sauf pour des besoins alimentaires) (au même titre qu’il avait interdit de tuer les femmes, les enfants, les vieillards et les hommes de religion qui ne doivent nullement être inquiété ainsi que leur lieux de culte, et de ne pas détruire les constructions : cela fait partie de la charte de la guerre en Islam).
لا تغدروا ولا تغلوا ولا تقتلوا وليداً ولا امرأة ولا كبيراً فانيا ولا منعزلا بصومعة ولا تقربوا نخلا ولا تقطعوا شجرا ولا تهدموا بناء

Le Prophète a incité les musulmans à planter et leur promet le grand mérite pour cela :
« Chaque musulman qui plante une plante [arbre ou autre], alors tout ce qui en sera mangé sera compté pour ce musulman comme acte de charité. Tout ce qui en sera volé sera compté pour lui comme acte de charité. Tout ce qu’un animal en mangera sera compté pour lui comme acte de charité. Tout ce qu’un oiseau en mangera sera compté pour lui comme acte de charité. Ce qui en sera pris (diminué) par quiconque sera compté pour lui comme acte de charité. " Rapporté par Muslim Kitâb al-musâqât bâbu fadli al-ghars wa az-zar’ (1552)

Il dit aussi : « Si la fin du monde venait à survenir alors que l’un d’entre vous tenait dans sa main une plante, alors s’il peut la planter avant la fin du monde, qu’il le fasse ! » Rapporté par Ahmad

L’Islam prêche également la compassion envers les animaux ; ainsi, ils ne doivent être ainsi utilisés qu’aux fins pour lesquelles ils sont destinés et non pour des besoins de divertissement (comme le combat de coqs ou la tauromachie). Un jour, en voyant une hirondelle voler à ras du sol, le Prophète (à lui bénédictions et salut) lança à ses Compagnons : «Qui a affligé cette hirondelle en lui enlevant son petit ? Rendez-lui donc son oisillon».
Selon une autre tradition, «une femme entra en enfer à cause d’une chatte qu’elle avait enfermée et affamée, en l‘empêchant de se nourrir, même des vers (insectes) de la terre». Le récit suivant, tenu également du Prophète, abonde dans le même sens : «Un homme souffrant d’une soif intense est descendu dans un puits pour se désaltérer ; mais en remontant, il vit un chien haletant de soif et léchant le sol humide. Il se dit alors : ce chien souffre cruellement de la soif comme moi-même auparavant; sur ce, il redescend dans le puits, remplit sa pantoufle d’eau et donne à boire au chien assoiffé. Pour ce geste, ses péchés lui furent pardonnés».

يحكي لنا النبي صلى الله عليه وسلم قصة رجل غفر الله له؛ لأنه سقى كلبًا عطشان، فيقول صلى الله عليه وسلم: (بينما رجل يمشي بطريق اشتد عليه العطش فوجد بئرًا فيها، فشرب، ثم خرج، فإذا كلب يلهث، يأكل الثرى من العطش، فقال الرجل لقد بلغ هذا الكلب من العطش مثل الذي كان بلغ بي، فنزل البئر فملأ خُفَّهُ (حذاءه) بالماء، ثم أمسكه بفيه (بفمه)، فسقى الكلب، فشَكَرَ اللهُ له، فَغَفَر له).

فقال الصحابة: يا رسول الله، وإن لنا في البهائم لأجرًا؟

قال: (في كل ذات كبد رطبة أجر (يقصد أن في سقي كل كائن حي ثوابًا)
[البخاري

L’humilité et la bonne parole :

Le prophète (paix et salut sur lui) dit: « Ceux qui me sont les plus chers et seront les plus près de moi le jour de la résurrection, sont ceux qui jouissent de la meilleur moralité. Ceux que je déteste et qui seront loin de moi le jour de la résurrection, sont les bavards, les phraseurs et les prolixes ». « Ô Messager de Dieu ! Nous connaissons bien les bavards et les phraseurs, mais qui sont les prolixes? » Demandèrent –ils. « Ils sont, répondit-il les arrogants » [4]

Le pardon :

روى البزار والطبراني والحاكم عن أبي هريرة رضي الله عنه قال
قال رسول الله صلى الله عليه وسلم
ثلاثٌ من كن فيه حاسبه الله حساباً يسيراً وأدخله الجنة برحمته
قالوا وما هي يا رسول الله بأبي أنت وأمي
فقال: تعطي من حرمك وتصل من قطعك وتعفوا عن من ظلمك ، فإذا فعلت ذلك يدخلك الله الجنة
Le Prophète (paix et salut sur lui) nous a montré le chemin vers le Paradis en nous disant: « Donne à celui qui t’a privé, renoue (maintient le lien) avec celui qui a rompu avec toi et pardonne à celui qui a été injuste envers toi. »[5].

Interdiction du Takfîr :

Selon Ibn ‘Umar, le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) a dit: «Quand l’homme dit à son frère: «Espèce de mécréant!» l’un des deux a sûrement mérité ce titre. Il s’applique à l’autre si ce qu’il a dit est vrai, sinon c’est à lui qu’il revient».[6]

Thâbit Ibn Ad-Dahâq (que Dieu l’agrée) qui était l’un de ceux qui ont prêté serment d’allégeance sous l’arbre (le pacte de Ar-ridwân), a rapporté que l’Envoyé de Dieu (Que Dieu lui accorde Sa Grâce et Sa paix) a dit : « … Maudire un croyant équivautà le tuer. Celui qui accuse un croyant d’incrédulité, est aussi coupable comme s’il l’avait tué ».[7]

Comportement social :

Al-Barâ Ibn ‘Âzib rapporte: «Le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) nous a ordonné sept choses:
– Rendre visite au malade.
– Suivre les cortèges funèbres.
– Dire à celui qui éternue: «Que Dieu soit miséricordieux avec toi!» (lorqu’il dit: Al-hamdulillâh)
– Soutenir le faible.
– Aider l’opprimé.
– Saluer les autres.
– honorer le serment»[8].

L’amour du prochain, la fraternité, le bon jugement et la solidarité :

Selon Abû Hurayra, le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) a dit: «Vous n’entrerez au Paradis que lorsque vous aurez cru et vous ne croirez que lorsque vous vous aimerez les uns les autres. Voulez-vous que je vous indique une chose capable de vous faire aimer les uns les autres? Saluez-vous entre vous».[9]
Selon Abû Hamza Anas Ibn Mâlik (que Dieu soit satisfait de lui), serviteur de l’Envoyé de Dieu, paix et salut sur lui, le Prophète (paix et salut sur lui) a dit: «Aucun de vous ne devient véritablement croyant, jusqu’à ce qu’il aime pour son frère, ce qu’il aime pour lui-même»[10].
An-Nu‘mân Ibn Bashîr (que Dieu l’agrée) a rapporté que l’envoyé de Dieu (que Dieu lui accorde Sa Grâce et sa Paix) a dit : «Tu vois les croyants dans leur amour, leur affection, et dans leur miséricorde qu’ils se portent, comparables à un seul corps. Lorsque un membre est affecté, c’est l’ensemble du corps qui ressent la douleur et s’enfièvre».[11]
Selon Abû Hurayra (que Dieu soit satisfait de lui), l’Envoyé de Dieu, paix et salut sur lui, a dit: «Ne vous jalousez pas, n’enchérissez pas les uns sur les autres, ne vous haïssez pas, n’agissez pas avec perversité les uns à l’égard des autres, et ne concluez pas d’achats au détriment les uns des autres. Soyez, ô serviteurs de Dieu, tous frères; le musulman est frère du musulman, il ne l’opprime pas, ni ne l’abandonne, il ne lui ment pas, ni ne le méprise. La crainte de Dieu est ici (en désignant trois fois sa poitrine), puis il ajouta: Le pire de l’iniquité est de mépriser son frère musulman. Tout ce qui appartient au musulman est sacré pour le musulman: son sang, son bien et son honneur»[12].
Selon Abû Hurayra (que Dieu lui accorde Sa satisfaction), le Messager de Dieu (paix et salut sur lui) a dit: "Méfiez-vous de la présomption car la présomption est le parler le plus mensonger. N’employez pas vos cinq sens à la recherche des défauts des autres et ne vous espionnez pas. Bannissez entre vous toute concurrence déloyale, toute envie et toute haine. Ne vous tournez pas le dos les uns aux autres et soyez frères, ô esclaves de Dieu! Le Musulman est le frère du Musulman: il ne lui fait pas d’injustice, ne lui refuse pas son soutien et ne le méprise pas. La piété est ici (désignant sa poitrine). Il suffit à l’homme pour être mauvais de mépriser son frère musulman. Tout le Musulman est interdit au Musulman: son sang, son honneur et ses biens. Dieu ne regarde pas vos corps, ni vos images, mais Il regarde vos cœurs."[13]

Abû Hurayra (que Dieu l’agrée) a rapporté que l’envoyé de Dieu (que Dieu lui accorde Sa Grâce et Sa Paix) a dit : « Evitez de conjecturer sur autrui, car de telle conjecture est la plus mensongère des paroles. Ne soyez pas indiscret, n’espionnez pas, ne vous livrez pas aux surenchères, ne vous enviez pas, ne vous détestez pas, ne fuyez pas les uns les autres, et soyez des serviteurs de Dieu, des frères ».[14]

La vertu :

Selon An-Nawwâs Ibn Sam‘ân (que Dieu soit satisfait de lui), le Prophète (paix et salut sur lui) a dit: «La vertu est (la somme) des bonnes qualités, et le péché, c’est ce qui s’implante dans ton âme, alors qu’il te répugnerait que les gens puissent le savoir».[15]
Wâbisa Ibn Ma‘bad (que dieu soit satisfait de lui) a dit: j’allai voir l’Envoyé de Dieu, paix et salut sur lui, et il me dit: «Tu viens me questionner au sujet de la vertu?» «Oui», répondis-je, et il reprit: «Interroge ton cœur. La vertu c’est ce par quoi l’âme jouit du repos et le cœur de la tranquillité. Le péché, c’est ce qui s’implante dans l’âme et met le trouble au sein de l’homme, et ceci malgré toutes les consultations religieuses que l’on pourrait te donner (de la part des gens doctes, pour te tranquilliser)»[16].

L’entraide et le non dévoilement des défauts des autres :

Abû Hurayra (qu’Allah l’agrée) rapporte que le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « Celui qui soulage un croyant d’une peine dans ce monde, Allah le soulagera d’une des peines au Jour de la Résurrection. Celui qui vient en aide à quelqu’un en difficulté, Allah lui accordera la facilité dans ce monde et dans l’Autre. Celui qui couvre une faiblesse (physique ou morale) d’un musulman, Allah le couvrira dans ce monde et dans l’Autre. Allah vient en aide au serviteur tant que celui-ci vient en aide à son frère. Celui qui s’engage dans une voie à la recherche d’une science, Allah lui facilitera une voie vers le Paradis. Il n’est pas de gens qui se réunissent dans une des maisons d’Allah pour y réciter le Livre d’Allah et de se l’enseigner réciproquement sans que ne descende sur eux la Paix divine (As-sakîna) ; que la miséricorde ne les couvre et les Anges ne les entourent et qu’Allah ne les mentionnent parmi ceux qui se trouvent auprès de Lui. Celui qui sera retardé par ses mauvaises actions, sa noblesse et sa réputation (Nasab) ne lui seront d’aucun secours [pour avancer] »[17]

L’indulgence :

« Dieu octroie avec l’indulgence, ce qu’il n’octroie pas par la violence »[18] disait t-il. Il a fait de ses disciples une communauté du juste milieu, d’amour et de respect d’autrui (nulle contrainte dans la religion[19]).

La facilité et l’annonce de la bonne nouvelle :

Quand il a envoyé Mu‘âd Ibn Jabal comme messager (des bonnes valeurs) au Yémen il lui dit : « soit annonciateur de la bonne nouvelle, n’éloigne pas les gens de la religion de Dieu, cherche la facilité(facilite) … » [20]
Toujours dans ce même contexte il dit : «Cherchez la facilité (facilitez) et évitez la difficulté (les choses dures et compliquées) (ne rendez pas les choses difficiles) ; et soyez des annonciateurs de la bonne nouvelle et ne rebutez pas les gens (ne les dégoûtez pas et ne les faites pas fuir)»[21]
Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.
( يسروا ولا تعسروا ، وبشروا ولا تنفروا )
رواه البخاري

‘Aïsha (que Dieu l’agrée) rapporte: « Chaque fois qu’on a laissé au Messager de Dieu (paix et salut sur lui) le choix entre deux solutions, il en prenait toujours la plus aisée tant qu’il ne s’agissait pas d’un péché. Quand c’était un péché il en était le plus éloigné…( Al-Bukhârî Chapitre 72, 638)

Le juste milieu et la régularité :

Aïsha (que Dieu l’agrée) a rapporté que le Prophète (paix et salut sur lui) rentra chez elle alors qu’une femme se trouvait chez elle. Il lui demanda : « Qui est cette femme ? »-Une telle, répondit-elle, elle me faisait part de tout le temps qu’elle consacre à la prière. – Tais-toi, lui dit-il, « contentez-vous de faire votre possible. Dieu ne se lassera pas (de vous récompenser) tant que vous-même vous ne vous fatigueriez pas (de pratiquer votre culte) ». La religion (actes cultuels) la plus agréable au Prophète, conclut Aïsha, était celle qui était appliquée par le fidèle avec le plus de régularité[22]. (Même si ce n’est que peu de chose)

La sagesse dans l’acte et la parole :

Abû Mas‘ûd Al-Ansârî (que Dieu l’agrée) a rapporté : « un homme dit à l’Envoyé de Dieu- Paix et salut sur lui- : Il m’arrive parfois de ne plus faire la prière en commun à cause d’un tel qui la rend trop longue ». Jamais je n’ai vu le Prophète – Paix et salut sur lui- en faisant un prône, très irrité comme ce jour là. Il dit : « Ô hommes ! Vous poussez les gens à fuir la prière (en commun). Que celui qui dirige la prière la rende courte, car il y aura parmi les hommes, le malade, le faible et celui qui a d’autres préoccupations ».[23]

Selon ‘Ali (que Dieu l’agrée) : le prophète (paix et salut sur lui a dit) : « Parlez aux gens selon ce qu’ils peuvent comprendre, voulez vous qu’on ne croit pas en Allah et à Son messager »[24]

La droiture :

Il lui a été révélé entre autre dans le Coran : « Prends le droit chemin comme il t’a été ordonné ainsi que ceux qui sont revenus à Dieu avec toi et n’outrepassez point les limites de Dieu, Il voit parfaitement ce que vous faites »[25].
Il disait (paix et salut sur lui et sur tous les prophètes avant lui) :« la sourate 11: Hûd et ses sœurs m’ont fait pousser les cheveux blancs » (car il y avait dans ces sourates le mot « Istaqim » : agit en toute droiture)

[1] Sourate Le CALAME, Verset 4.

[2] Rapporté entre autre par l’Imam Ahmad Ibn Hanbal (6/91,163) et Al-bayhaqî (2/499).

[3] Rapporté par Al-bukhârî dans « Al-adab Al-mufrad » (273) et Ahmad Ibn Hanbal dans le Musnad (2/381).

[4] Rapporté par Al-Tirmidhî.

[5] Rapporté par Al-bazzâr, At-tabarânî et Al-hâkim. Allah dit dans le Coran : «Défends toi par ce qu’il y a de plus beau; alors celui avec qui tu étais en inimitié deviendra comme s’il était ami chaleureux » Sourate 41 versets 34.
«Et pour ceux qui, atteints par la rébellion, se portent secours à eux même, car un mal a pour paiement un mal, son pareil. Mais quiconque pardonne et réforme, son salaire alors est à Dieu. » Sourate 43 versets 39-40.
« Ceux qui dépensent dans la richesse et dans la pauvreté, qui refoulent leur colère et qui pardonnent aux gens. Et Dieu aime les gens de bien » Sourate 3, verset 134.

[6] Rapporté par Al-bukhârî et Muslim :(hadîth : 1732). Ce hadîth constitue une mise en garde explicite contre le takfîr.

[7] Hadîth 2031 (p 856) le livre de l’autorisation pour entrer chez autrui dans le sommaire du sahîh al-bukhârî par L’imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi.

[8] Rapporté par Al-bukhârî et Muslim :(hadîth : 847).

[9] Rapporté par At-tirmithî.

[10] Rapporté entre autre par l’Imam An-nawawî dans ses quarante hadîths : numéro : 13.

[11] Hadîth 2018 (p 852) le livre de l’autorisation pour entrer chez autrui dans le sommaire du sahîh al-bukhârî par L’imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi, traduction Fawzi Chaaban: édition : Dar Al-Kutub Al-Ilmiyya : Beyrouth Liban.

[12] Rapporté entre autre par l’Imam An-nawawî dans ses quarante hadîths : numéro : 35.

[13] Rapporté par Muslim et Al-Bukhârî Chapitre 127, Page 444, Numéro 1568.

[14] Hadîth 2035 (p 856) le livre de l’autorisation pour entrer chez autrui dans le sommaire du sahîh al-bukhârî par L’imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi.

[15] An-nawawî.

[16] Rapporté entre autre par l’Imâm An-nawawî dans ses quarante hadîths : hadîth numéro 27.

[17] Rapporté entre autre par Muslim textuellement et par l’Imâm An-nawawî dans ses quarante hadîths : hadîth numéro 36.

[18] Rapporté par Muslim.

[19] Coran: Sourate 2, verset 256.

[20]Al-Bukhâri, dans le chapitre (Kitâb) al-Maghâzî : Le Messager (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) envoya Mu‘âdh ibn Jabal et Abû Mûsa au Yémen afin d’y inviter ce peuple à l’Islam. Il leur recommanda de leur rendre les choses faciles et non difficiles, d’encourager les gens et de ne pas les effrayer.

[21] Sahîh al-Bukhârî, Vol. 1, #69.

[22] Rapporté par Al-Bukhârî, Hadîth 40 (p 27) le livre de la foi : « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome I).

[23] Rapporté par Al-Bukhârî, Hadîth 79 (p 45) le livre de la science : « le sommaire du sahih al-bukhârî » par L’Imam Zein Ed-Dine Ahmed ibn Abdul-Latif A-Zoubaidi (Tome I).

[24] Rapporté par Al-Bukhârî.

[25] Sourate 11, verset : 112.

Conclusion

Le bon comportement est ainsi le meilleur fruit de la bonne pratique de la religion. Il doit nous amèner surtout à veiller à l’union sacrée des musulmans quelque soit leur tendance et leur différent.

La division en Islam est interdite. On doit tous se respecter et s’entraider pour le bien de l’humanité

Doctrine-malikite.fr

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