L’affiliation au Tidianya se fait du guide religieux, ou muqaddam (dignitaire de la confrérie) au disciple (talibé) à qui on donne le Wird Tidiane. La Tidianya est composé de plusieurs wird tels que le lazim , la wasifa (prière), et la hadra (séance de zikr en groupe effectué le vendredi).
L’adhésion à la Tidianya exclut toute appartenance à une autre confrérie et le disciple doit faire le serment de ne pas abandonner l’engagement de pratiquer de pratiquer le wird, car il permet une purification morale et une ascension spirituelle.
Le Khalife est le représentant de la communauté. Les disciples ont pour seul guide dans la perfection de leur quête divine : le coran, la sunna (enseignements du prophète) et le wird Tidiane qui porte le nom de son fondateur. L’unique guide de la tarkha est Cheikh Ahmed Tidiani qui a hérité de sa science auprès du prophète, le reste des muqaddams (dignitaires de la confrérie) sont là pour aider les nouveaux disciples pour leur montrer la voie et les encadrer dans leur recherche spirituelle. Pour ce qui est de la succession du khilafa chez la famille Sy de Tivaouane, elle est se fait de père en fils ou parmi les frères aînés du marabout.
Les membres de la communauté se retrouvent chaque année dans la ville sainte de Tivaouane ou autres villes du Sénégal comme à Kaolack où se trouvent des dignitaires de cette confrérie à l’occasion de la commémoration du Gamou (Maouloud (anniversaire de la naissance du Prophète) pour y célébrer des chants religieux et lectures coraniques.
Les tidianes sont très rigoristes quant aux conditions d’affiliation à la confrérie. D’une manière générale, une grande importance est accordée à la fidélité d’où quelques critiques à leur égard D’aucuns comme Khadim Mbackéde l’IFAN reprochent à cette voie de trop insister sur la stricte fidélité au cheikh, en imposant à ses prosélytes de ne pas pratiquer un autre wird en même temps que le sien, et voient donc dans ces restrictions un manque d’ouverture.
Mais Amadou Hampâthé Bâ, estime au contraire, que cette imposition est très sage, car chaque confrérie dispose de sa méthode d’éducation mystique. Selon lui, bien que « tous les wird mènent à Dieu », le disciple doit avoir un seul maître car « qui trop embrasse mal étreint ». Bâ soutient, en fait, que ces restrictions ne sont qu’une façon de préserver le novice de « dispersion spirituelle ».
Les confréries ont réalisé, contrairement aux entreprises « jihadistes », l’islamisation en profondeur des sociétés africaines. Contrairement à la situation présente du soufisme et des confréries dans le monde arabe, les confréries sont une donnée fondamentale dans l’islam africain.
Au-delà de son rôle socio-culturel voire politique, la Tidianya a joué un rôle de premier plan dans l’affermissement des relations arabo-africaines surtout maroco-ouest-africaines. Par le biais de cette confrérie, se sont tissés des rapports entre oulémas maghrébins et africains. Cette confrérie, parfois, méconnue, dans son pays d’origine (Algérie) et au Maroc a été pendant plus de deux siècles la jonction entre ce qui fut appelé par les historiens arabes le bilâd as-sûdân (pays des Noirs) et les contrées les plus lointaines du monde arabe et surtout maghrébin qui y exportera, entre autres, le Malikisme, le dogme ash’arite et les classiques du Fiqh du Mukhtasar de Khalîl au Matn d’Ibn ‘Ashir et la Risâla d’Ibn Abî Zayd al-Qayrawânî.
La méconnaissance de ces liens et de cette histoire, de l’islam soufi contemporain ainsi que la nécessité d’une prise en compte de la différence desréalités islamiques en France, ont abouti à l’idée de la tenue d’un Forum national sur la Tidianya, l’une les plus répandues dans le monde musulman.
la Tidjaniyya est la deuxième confrérie exogène du Sénégal aprés la Khadrya et la première par le nombre de ses adhérents
TIVAOUANE HIER
Les talibés qui aspirent à s’initier auprès du marabout viennent de partout, le nombre peut atteindre des pics impressionnants allant jusqu’à 250 novices selon les saisons et c’est le marabout lui-même et ses proches qui se chargent de leur formation, ce qui témoigne de la qualité et du sérieux des enseignements religieux qui étaient d’ailleurs dispensés gracieusement si bien que l’école de Tivaouane fut assimilée à une véritable ‘université populaire’.
Au sortir de cette université, les apprenants devenus Cheikh avaient la capacité d’aller ouvrir d’autres écoles coraniques. C’est ainsi que l’ensemble du territoire sénégalais fut quadrillé par la tarikha.
D’ailleurs, à cette époque, selon P. Marty, El Hadj Malick Sy était considéré comme étant : « Le plus instruit et le mieux à rendre clairement ce qu’il a acquis (…), écrit avec une simplicité et une élégance que l’on pourrait souhaiter à beaucoup d’écrivains arabes ». Cependant, de temps en temps, quelques parents donnaient sans aucune obligation, des offrandes au Cheikh et en période hivernale, les talibés cultivaient le champ du maître.
El Hadj Malick Sy a également fondé à Dakar une importante école qui joua un rôle déterminant dans la propagation de la confrérie tidjane. Selon El Hadj Rawane Mbaye : « Le rôle qu’il avait choisi de jouer est celui du berger, tantôt au milieu de son troupeau, tantôt derrière lui. Dès lors, l’on ne s’étonnerait point en le voyant assis du début de la matinée jusqu’à la fin de la journée dispenser les cours, exhortant, donnant des consultations juridiques, réglant des litiges notamment matrimoniaux, accueillant des hôtes… ».
LE GAMOU DE TIVAOUANE
Cependant, il urge de rappeler qu’avant Tivaouane, le guide avait eu à commémorer la venue au monde de celui dont il a été le plus grand serviteur. C’était par des récitations du Saint Coran et des prières sur la Meilleure des Créatures (SAWS), durant la nuit du 11 au 12 du mois lunaire de Rabi Al Awal. Ce fut le cas à Ngambou Thieulé, à Saint-Louis, à et Ndiarndé. Il a initié la forme actuelle du Gamou à Tivaouane en 1902, après une concertation avec les siens dont Tafsir Abdou Birane Cissé de Pire, au domicile de Djibril Guèye, un de ceux qui l’ont accueilli dans la capitale du Cayor.
C’est aujourd’hui une cérémonie religieuse annuelle effectuée sous forme de pèlerinage sur les lieux saints de la confrèrie. Les fidèles vont renouveler leur acte d’allégeance à leur marabout C’est le moment de mesurer leur force, leur capacité de mobilisation, leur richesse, leurs rapports avec les autorités administratives. Le Gamou de Tivaouane rassemblent des millions de pèlerins passionnés aux préoccupations et motivations diverses. La plupart des pèlerins se rendent auprès des saints ou de leur mausolée pour se recueillir, prier, confier leurs problèmes et préoccupations à leur marabout pour qu’il puisse intercéder auprès de Dieu.Il faut noter que la moitié des fidéles préférent pariciper au Bourde Pour accéder à ses lieux saints, tous les moyens sont utilisés ; le petit commerce, la tontine, la thésaurisation, l’emprunt, l’endettement….
Sur le plan du transport, tous les moyens sont utilisés : les pèlerins de nationalité et d’ethnie diverses affluent à Tivaouane, à pied, à cheval, en charrette, en train, en voiture, en camion et en avion… Le Gamou se déroule la nuit, jusqu’à l’aube.
Les pèlerins visitent également la Mosquée, en contrepartie, le khalife général les exhorte à la piété et prie pour eux, pour le pays, pour tous les talibés. Au cours du Gamou , le khalife général peut donner une consigne, une recommandation à suivre, à satisfaire.
Les Sénégalais de l’extérieur se font également remarquer aussi bien sur le plan physique que financier et font l’objet d’une attention particulière et à tous les niveaux.
Daaras et champs de Maodo
Situé dans le Walo, El Hadj Malick Sy décida de s’y installer de 1883 à 1885, alliant travaux champêtres et intellectuelles. C’est ici qu’il a eu à composer le Taïssir. Le champ fut mis à sa disposition par un nommé Alioun Guèye. Le Tamarinier sous l’ombre duquel il étudiait, non loin du champ s’y trouve encore.
Ngambou Thillé
Village situé à 14 kms de Gaya. Ce champ fut mit à sa disposition par sa mère. Il s’y installe en 1886 avec sa famille et y cultivait du gros mil, du niébé, des patates cucurbitacées.
Ndiarndé
Village se trouvant à 25 kms de Kelle et en plein Cayor. El Hadj MAlick Sy y disposa d’un terrain de quatre km².
C’est ici qu’il va concevoir les bases de sa doctrine religieuse
Keur Bassine
Situé à une dizaine de kms au Nord-est de Coki, El Hadj Malick Sy y installa son cousin Mor
Aminata Sy.
Santhiou Pire
Non loin de Pire, ce champ fut géré par un de ses disciples Birame Awa Ndiaye.
Gossas
Ce champ sera cultivé mais le Maître refusera de s’y rendre pour des raisons d’ordre spirituel.Diamaguene
Il est à 5 kms à l’Est de Tivaouane,
Fass Diacksao
Village créé par Malick Sy à 6 kms Pire.
Source: vitotidiane.skyrock.com
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