22 novembre 2024
Ouest Foire Cite Alia Diene Lot 30
Empreinte

Biographie de Cheikh Ahmeth Tidjany Cherif (RTA)

1. SA NAISSANCE

Le Cheikh Ahmad at- Tijâni (Ra) est né dans un village béni, nommé Aïni Maadi, sis dans l’actuelle Algérie, dans la nuit du 18 du mois de safar de l’an 1150 après l’hégire du Prophète (sas).
Son père était un noble Charif et un grand savant très humble. Il enseignait le hadith et l’exégèse du Coran. Il s’appelait Muhammad, fils de Mukhtâr. Sa mère était une noble de pure souche. Elle s’appelait Aïcha, fille de Muhammad, fils de Sunussiyi Tijâni. On le classait dans la branche des Maddawiyi. Que Dieu agrée ses deux parents et agrée l’ensemble des nobles pères et l’ensemble des nobles mères de par la station de notre Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA). Ämîn.

2. SES ETUDES

Le Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) a appris le Coran très jeune et l’a complètement assimilé – et de quelle belle manière – sept ans. Ce qui préfigurait l’impossibilité d’un oubli quelconque. Il commença ensuite à apprendre l’ensemble des savoirs et obtient grâce à Dieu d’assimiler la grande majorité du savoir. Il avait une compréhension extrêmement aigue de ces savoirs. A l’âge de 21 ans, il avait déjà fait le tour des savoirs livresques et tous les savants lui reconnaissaient déjà le titre tant envié d’océan de savoir. A cette époque, ses deux parents- à la vie utile et bénie- étaient vivants. Que Dieu soit Satisfait d’eux et Satisfait de Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA).

3. SON PREMIER MARIAGE DU VIVANT DE SES PARENTS ET SA QUETE DU «GRAAL ».

Après ses brillantes et bénéfiques études, son père entreprit de le marier à une noble.
A quelque temps de là, ses deux parents moururent le même jour, des suites d’une épidémie et furent enterrés dans un même tombeau. Le Cheikh resta un an ferme avec sa femme avant de succomber à l’appel de la Lumière Divine qui fait retentir la poitrine des hommes. Lorsque cette lumière fuse dans le cour de ceux qui s’isolent pour Dieu dans le déroulement de l’Unicité Divine, ceux-ci ne pourront que foncer en direction de ce qui procure cette connaissance. Ainsi la poitrine du Cheikh (RA) chauffait de par ces lumières et ses yeux versèrent de chaudes larmes à cause de l’amour qu’il avait pour la présence de Son Seigneur. Il entreprit donc d’aller à la recherche des amis de Dieu, les saints, pour, grâce à eux, se diriger vers Son Seigneur. Et cela parce que Dieu a fait savoir que pour parvenir à Lui, il faut un unificateur (Wasîla), Cor., S.5, V ; 35 et S.17, V. 57. C’est cela qui fait que les hommes se relient entre eux afin de parvenir au Seigneur. Ne voulant pas enfermer sa noble femme dans sa maison paternelle, qui était sans ses parents, et ne voulant pas non plus l’embarquer dans des voyages dont il ne connaissait ni l’itinéraire ni les points d’ancrage et en en sachant les difficultés, il la répudia afin de la libérer et permettre ainsi de refaire sa vie.

Il quitta donc Aïnu Maadi pour Jabal Zeytûn et se fît hôte d’un grand saint et savant, connu pour la beauté de sa lecture du Coran en version « Tajwîd ». Le Cheikh resta un an auprès de lui et y apprit la science du « Tajwîd ». Après cela, il se rendit en Tunisie où il séjourna une année, enseignant l’ensemble des branches du savoir aux étudiants. De tous les coins du pays lui parvenaient constamment les questions de savants. Lorsque les membres du gouvernement se rendirent compte de la stature du Cheikh (RA) et comprirent les avantages qu’ils pouvaient tirer de sa science, ils lui envoyèrent une lettre dans laquelle ils lui proposaient d’être le Directeur de l’Enseignement dans tout le pays. Lorsque le Cheikh reçut la lettre et en prit connaissance après la prière médiane, il l’a mis dans sa poche et n’en parla à personne. Sachant le désir du gouvernement et connaissant son objectif, il sortit du pays à l’aube sans dire au revoir à personne. Il se rendit à Tlemcen, au Maroc, et se remit à enseigner l’ensemble des branches du savoir dix ans durant. Par la suite, il se rendit en Egypte, au Caire, alors que son objectif était d’effectuer le pèlerinage à la Mecque. Il descendit chez un saint et savant très célèbre, nommé Sayyid Mahmud al – Kurdy. Ils échangèrent leurs expériences et savoirs, de façon extrêmement utile pour leurs contemporains comme pour les générations ultérieures, car ces échanges étaient écrits. Que Dieu agrée les hommes de ces générations ainsi que ceux des générations ultérieures. Ämin. Après un long séjour au Caire, Cheikh Ahmad at – Tijâni (RA) entreprit de poursuivre son voyage fructueux et béni en direction de la Mecque Anoblie.
Un grand saint du nom de Ahmed Ibn Abdallah al – Hindy le vit à son arrivée à la Mecque, mais d’une façon singulière. Car il ne s’agit pas d’une vision opérée par les deux yeux, mais du soulèvement (par Dieu) des violes (kachf), soulèvement qui lui permet de savoir qu’un grand saint était entré dans la ville sainte. Il envoya son valet remettre une lettre au Cheikh (RA) dans laquelle il lui disait : « Monseigneur Ahmad at – Tijâni, tu es celui qui a hérité de mon savoir, le porteur de ma lumière et de mes stations, mes états (anwars) et mes ouvertures en Dieu. Tu es mon remplaçant, mon tenant-lieu. C’est toi seul que j’attendais car ma mort a sonnée depuis un an, mais j’avais demandé à Dieu mon Seigneur de me donner une année de plus afin que je puisse demeurer ici jusqu’à ton arrivée pour que je te voie ».

A la lecture de cette grande missive, le Cheikh Ahmad at – Tjjâni (RA) accompagna le valet et vint voir le saint Ahmad Ibn Abdallah al- Hindy (RA). Mais lorsque le Cheikh voulut entrer dans sa chambre afin de voir son noble visage, il reçut le refus polis de Ahmad Ibn Abdallah al – Hindy(RA) car, dit-il : « Pour le reste de ma vie je ne dois plus voir personne ; mon devoir est de me cloîtrer dans une chambre. Qu’il te suffise que tu rencontreras un Axe, pôle (Qutbu), du nom de Abdul Karim Simân (RA), qui se trouve à Maditatul Munnawara (Médine) ». Car le Cheikh est en pèlerinage et doit effectuer une Ziyâra à son ancêtre, l’Envoyé d’Allah (SAS). En plus des secrets grandioses que le Cheikh (RA) allait recevoir de l’Axe du savoir, sis à Médine, et qui devaient largement lui suffire, il lui donna par écrit l’ensemble des secrets dont il disposait. Dans un autre écrit, il lui confia son fils, le priant de l’encadrer dans tout ce qui a trait à Dieu, de le préparer et de l’aider dans tout ce dont il est digne dans ce domaine. Il fit savoir au Cheikh Ahmad at – Tijâni (RA) que lui Al-Hindy (RA) allait mourir le 10 du mois de Zul Hijja en l’an du pèlerinage du Cheikh. Après le rituel funèbre, le Cheikh Ahmad at -Tijâni (RA) s’enferma avec le fils d’Al -Hindy (RA) et lui remit l’ensemble des secrets dont il était digne, respectant ainsi son engagement. Que Dieu nous serve par ses secrets de par la bénédiction du Cheikh Ahmad at -Tijâni (RA).

Le Cheikh se rendit à Médine afin de visiter son ancêtre, l’Envoyé de Dieu (SAS). Après cette Ziyâra acceptée – qui engendrée nombre de bénéfices manifestes et cachées pour l’ensemble de ses disciples – le Cheikh entreprit de rechercher Abdul Karim Simân (RA). Lorsqu’ils se rencontrèrent, le saint Simân (RA) honora grandement le Cheikh Ahmad at -Tijâni (RA) et lui dit : « Sois le bienvenu. Je te demanderai de faire une retraite (Khalwa) de trois jours, afin que je puisse te plonger entièrement dans la position d’obtention d’une grande ouverture ». Mais le Cheikh (RA) déclina cette requête parce qu’il ne voulait point entreprendre de retraite pour cela. Alors le Cheikh Simân (RA) lui dit de demander, de formuler des voux. Le Cheikh formula de hautes demandes parmi lesquelles la possibilité de voir son ancêtre le Prophète Muhammad (SAS) à l’état de veille et non en sommeil.

Ce qu’il attendait de la rencontre avec le Prophète (SAS), c’était de recevoir de lui la Voie par laquelle il pourrait conduire ses disciples sur le droit chemin, jusqu’à les amener à l’Unicité de Dieu, sans entrer en retraite, sans se priver de sommeil ou de nourriture, sans endurer les longues fatigues. Et cela parce qu’il voulait épargner à ses disciples toutes ces difficultés car, en le faisant, il les condamnait à en faire de même. Que Dieu le récompense par quelque chose de meilleur. Le Cheikh Simân (RA) l’exauça, c’est-à-dire le fit rencontrer le Prophète Muhammad (SAS). Il lui demanda également beaucoup de secrets, secrets qui sont aujourd’hui ceux de la voie tijânie et les disciples s’en servent.
On peut citer parmi ces merveilles, « hizbul bahri », le « musaba hâtul achri », « dawrul a’laa » etc.
Ensuite, l’axe du savoir qu’est Simân (RA) gratifia le Cheikh Ahmad at – Tijâni (RA) et lui dit : « Tu es en réalité le grand axe qui réunit en lui l’ensemble des dons divins et cela ne fait aucun doute ». Puis ils firent des échanges secrets qui ont engendrés beaucoup de bénédictions pour ses disciples et que l’on ne peut citer du fait de leur profondeur (secrète).

Enfin le Cheikh (RA) retourna au Caire, accompagné des pèlerins. Là, il retrouva Mahmud al – Kurdy ‘RA) qui était d’origine irakienne. Ce dernier l’honora par-dessus tout et le pria de lui rendre beaucoup visite le temps qu’il serait au Caire. Ce que le Cheikh accepta (RA). A chaque visite, il recevait des questions profondes et fines, axées sur les sommets de la science. Il répondait à toutes ces questions avec science et pédagogie, de façon claire et dans une langue arabe raffinée. Les savants égyptiens ne tarirent point. Ils venaient de tous les coins du pays pour rencontrer le Cheikh Ahmad at -Tijâni (RA) à cause des miracles qui découlaient de son savoir. Toutes ses réponses, basées sur le Coran et les Hadiths, provoquaient l’étonnement et la perplexité des savants Egyptiens. Il était très rare de rencontrer un tel puits de science. A cause de la lumière qu’elle portait, sa parole pénétrait les cours.

Durant ces jours, il obtint du grand saint Mahmud al-Kurdy (RA) les invocations (Wird, pl. Awrad) nommées « Khalwa-tiyya ». C’est ce wird qu’il donna en premier à ses deux disciples Muhammad al- Miçri et al-Hadji Aliy Harazim (RA). Après cela, il se rendit au Maroc, transitant par la Tunisie. Il demeura dix ans à Tlemcen, éduquant les hommes, les amenant à la Présence du Seigneur qui est la Vérité, Le Charitable Tout Miséricordieux, Dieu Glorieux et Exalté. Présence à l’arrivée de laquelle on obtient tout bien et toute paix éternelle. En l’an 1191 de l’hégire, le Cheikh Ahmad art-Tijâni (RA) se rendit à Fez en vue d’effectuer une visite pieuse (Ziyâra) en direction de Cheikh al-Idriss-le-petit. C’est sur le chemin qu’il rencontra Aliy Harazim, pour la première fois. Il lui dit : « Tu as vu, il y a longtemps de cela en songe que ton initiateur dans la Voie est Ahmad at-Tijâni ».

« Oui, c’est vrai ». Répondit Aliy Harazim.
– « Je suis Ahmad at -Tijâni ».
Sur l’heure, Aliy Harazim (RA) lui prêta le serment d’allégeance. Le Cheikh (RA) lui remit alors le wird « Khalwatiyya » qu’il avait de Mahmud al Kurdy. Après sa Ziyâra il retourna à Tlemcen, non sans avoir fait le vou de revenir habiter à Fez qu’il avait trouvée à sa convenance. De Tlemcen, il se rendit à « Al-baladul Abyad » où se trouve le tombeau du saint homme nommé Abdul qadr al-Maghriby. Il y demeura cinq ans, avec toujours la même occupation d’initiateur et d’éducateur. Il se rendit ensuite dans une ville nommée Chlalâla qu’il quitta au bout d’un certain temps pour le pays du grand Axe (Qutbu) Abi Samghon où il demeura dix- sept ans avec toujours la même occupation. En l’an 1196 de l’hégire (à Abi Samghon) il sentit quelque chose battre dans sa poitrine : la lumière de l’ouverture du Seigneur provenant de la présence du Prophète (SAS). Cette lumière est celle qui invariablement atteint l’individu que le Prophète -SAS) doit rencontrer et ce avant cette rencontre. A chaque fois que Dieu veut faire rencontrer un de Ses serviteurs avec le Prophète (SAS), Il lui envoie cette lumière. Cette lumière est extrêmement intense, elle brûle les cours et les corps comme se consume tout ce qui est inflammable près du feu. Cependant cette brûlure est douce, agréable, porteuse d’espoirs. C’est une brûlure qui préserve de celle du feu de l’enfer.

A ce moment, il vit concrètement le Prophète Muhammad (SAS) qui lui dit :
« Ô Ahmad at Tijâni, tu es mon fils en toute vérité (Il lui répéta cela trois fois). Abandonne tous les maîtres et l’ensemble des wirds (invocations). Je suis ton maître, ton initiateur et ton responsable ».
Il lui donna alors le wird de sa Voie :

– 100 fois Astaghfiru Allah (je demande pardon à Dieu)
– 100 fois çalâtu al-Fatiha Limâ ‘Ughliga la prière de l’ouverture de ce qui était clos), et lui dit : « Prends cela et fais-en ta Voie. Quiconque le prend de toi entre au paradis avec ses deux parents, ses enfants, ses femmes et ses gendres, sans être jugés ni châtiés.
Et ils habiteront avec moi au paradis le plus élevé. Tu est celui qui intercède pour tout pêcheur qui dépend de toi. Prends cette Voie en dehors de toute fatigue pour ton âme. Et tiens-toi à cela jusqu’à ce tu obtiennes la station qui t’était promise ». C’est à partir de ces douces paroles du Prophète (SAS) que le Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) prit confiance en le fait que sa chaîne d’or était reliée directement au Prophète (SAS). C’est également à ce moment qu’il accepta sans aucun doute possible son lignage de Charif ; de descendant du Prophète (SAS). La rencontre était celle de Muhammad et de Ahmad dans leur dimension adamique, alors qu’au niveau du caché, Muhammad et Ahmad ne se sont jamais séparés. C’est de cette rencontre grandiose et bénie, avec les sensations adamiques, que le Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) obtint la grande ouverture vers Dieu sur les plans manifeste (apparent) et caché.

L’ouverture étant totale (englobant tous les domaines), tous convergeaient vers lui. Les hommes commencèrent à venir en masse de partout lui rendre visite afin de pouvoir se faire servir par lui, avec un amour sans faille. Cet amour est le fondement des bénéfices et utilités que les hommes cherchent à obtenir auprès du détenteur de la station la plus grande, l’héritier du Prophète (SAS). Il leur fallait en outre purifier leurs relations apparentes et cachées avec lui. Que Dieu nous serve par la bénédiction du Cheikh (RA) et de sa rencontre avec le Prophète (SAS).

Quatre ans après cette rencontre, en l’an 1200 de l’hégire, le Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) reçut du Prophète (SAS) 100 fois Lâ Ilâha Illa Allah, ce qui compléta la litanie « lâ’zim » ou pratique clef de la remémoration (wird) qui devint ainsi le triptyque takhalli, tahalli, tajalli : Takhalli signifiant se dépouiller de l’ensemble des fautes, s’en purifier, et cela par les 100 Astaghfiru’ Allah, ou demande de pardon que le disciple tijâni fait dans son Lâ’zim.

Tahalli signifiant se parer des lumières du Prophète (SAS), grâce à la prière sur le Prophète (SAS) de la Voie tijânie, c’est-à-dire la çalâtul al Fatihi limâ ‘Ughliga. Tajalli signifiant l’ascension selon les stations de la religion islamique qui sont au nombre de trois : Islam, Imân, Ihsân, par la formule : Lâ Ilâha Illa Allah. Ces trois étapes constituent le wird Lâ’zim de la Voie tijâne.
Cette même année est celle où mourut le saint Abdul Karim Simân (RA), l’Axe qui vivait à Médine. C’est la station de l’Axe de la distribution complète ou la grande station. C’est celle qui est attachée à son dépositaire tant qu’il est en vie parce que relevant du domaine de l’élection divine. Dieu ne destitue jamais ses élus. C’est donc avec le décès de Simân (RA) que le Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) hérita de cette station et devint ainsi le grand Axe (Qutbu).

Le détenteur de cette station est le tenant-lieu du Prophète à cette époque. Les autres axes (Qutbu) existants (s’ils existent) sont nécessairement sous lui. Que Dieu nous serve par cette station. Âmîn.
Or tout disciple du Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) est servi par cette station. Fasse Dieu que nous soyons membres de sa famille. Après plusieurs événements aussi importants les uns les autres et générateurs de progrès réels 17 ans durant, il quitta Abi Samghon dans les derniers jours de l’an 1213 pour Fez où il arriva le mercredi du 1er Muharram 1214. Cette année là correspond à la publication du livre de Cheikh ‘Umar al-Fûtiya : Rimâhu hizbu Rahîmi Ilâ nuhûri hizbi Rajîmi. Ce saint est détenteur d’une haute station, très savant et grand combattant dans le sentier de Dieu. Il a donc vécu dix-sept ans avec le Cheikh at-Tijâni (RA).

Le Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) a obtenu enfin sa grande station, celle du Khatmul Wilâyati, c’est-à-dire celle de l’intervalle qui sépare la sainteté de la prophétie le jour où il est entré dans Fez.
C’est un jour béni, l’entrée est pure et porteuse, c’est pourquoi jusqu’à ce jour, Fez est une ville prospère, qui en tire des bénéfices divers. Dans la nuit du dimanche 12 du mois de Muharram 1214 à 0h 30, Dieu fit de Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) Son Représentant sur Terre et le représentant du Prophète (SAS) dans la religion. C’est ce que l’on appelle la nuit du serment d’allégeance avec la Réalité Muhammadienne et la Représentation de Dieu dans Sa Seigneurie. Là où Dieu est Dieu, c’est le « Qutbu al maktûm » qui détient le décret de toute chose. C’est une très grande station et le Cheikh (RA) en est le détenteur de tous les temps ; il en sera le dépositaire à jamais. Quiconque donc l’y représente ne sera que le Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) dans un autre aspect, mais la réalité demeure la même. C’est pourquoi il est le seul qui pourvoit tous en tout ce qui provient de la Présence de Dieu dans tous les temps. C’est cela le désir de Dieu et Il l’a réalisé. Fasse Dieu que nous soyons membres de sa communauté ainsi que tous nos parents et alliés jusqu’au moment de l’Héritage de la terre par Dieu. Aamîn. Le 18 Safar de l’an 1214, le Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) fut élevé à la station de la « Katmiya », dont le secret est immense et qui est dans sa réalité entièrement caché comme l’indique le nom même, « Katm » signifiant ce qui caché entièrement. Car la station de la « Khatmiyatu » est déjà immense. Ce qui la suit ne peut être que caché. La nuit et la plume sont impuissantes à la décrire, même l’intellect est incapable de l’appréhender entièrement. Il s’agit de croire, de confirmer et d’aimer son dépositaire. C’est partant de l’élévation du Cheikh à cette station, que l’auteur du livre intitulé : Muniyyatul Murîd du nom de Ibn Bâba al Alâwi (RA) dit :

« Après un mois et des nuits, il s’éleva
A sa station noble et pure
Station dissimulée à l’ensemble des créatures
Hormis la prophétie
Rien n’est plus élevé que cette station. »

Le Cheikh Ahmad at-Tijâni (RA) a vécu trente-quatre ans dans sa Voie, initiant à cette Voie par des invocations qui apaisent l’âme et sauvent l’esprit.
Il avait, juste avant d’obtenir la Voie, un nombre d’années correspondant au poids mystique de Waliyu (saint) : c’est-à-dire quarante-six ans.
Durant ces quarante-six ans, il cherchait le savoir. On en tire la leçon pratique : la quête du Graal se fait en direction des détenteurs de la science et de la connaissance, c’est cela qui explique ses nombreux voyages. Le Cheikh a donc vécu quatre-vingts ans, soit une vie extrêmement utile à toute l’humanité et singulièrement à ses amis, compagnons et disciples, qui sont ainsi devant tous les autres. Que Dieu l’agrée et nous agrée par là. Aamîn.

4. CARACTERISTIQUES PHYSIQUES ET MORALES DU CHEIKH (RA)

C’était un homme doté de tous les attributs, d’une belle apparence, à la peau extrêmement blanche et à la taille moyenne. Son corps n’était ni maigre ni en embonpoint, mais au juste milieu. Sa voix était claire et puissante. Il avait un beau sourire. Il se taisait beaucoup et ne parlait que pour dire de l’utile et de l’important. On en déduit qu’il est défendu de parler beaucoup, mais cela est permis et c’est utile. Il avait une démarche sereine ; il n’était jamais pressé : comme le Prophète (SAS). Il ne se déplaçait que lorsque c’était nécessaire, et son déplacement était toujours utile à tout son parcours. Il était respectueux et pudique à la fois. Ses préoccupations étaient très élevées et orientées en direction de grandes ouvres. Il ne reculait jamais dans ses engagements et ne tergiversait pas. Et il obtenait tout ce qu’il recherchait parce qu’il y allait avec foi et assurance. Il achevait toujours ce qu’il entreprenait ainsi que l’a rapporté Sayyidi Al-Hajdji Aliy Harazim (RA) : « Parmi mes traits caractéristiques, je ne recule jamais sur ce que j’entreprends et j’achève toujours tout ce que je commence ».
Fasse Dieu que les bénédictions de ses hautes préoccupations nous soient capitalisées. Aamîn. Louanges à Dieu.

5. LA MONTEE DE L’ESPRIT DU CHEIKH (RA)

Dans la matinée du Jeudi 17 Chawâl 1230 de l’hégire, après la prière du matin, le Cheikh (ra), couché sur son coté droit, a demandé de l’eau à boire. Après avoir bu, son esprit pur a quitté la demeure d’ici bas pour celle de l’au-delà dans sa place purifiée (ra). On l’enterra à Fez, dans sa mosquée bénie. Cette mosquée qui réunie la crème des membres de la communauté du Prophète Muhammad (SAS).
Un grand est parti, mais c’est son corps seulement qui a disparu, son secret, son essence demeurent ici encore. Fasse Dieu que nous le connaissions et en tirions profit. Aamîn.
Au moment de sa mort, il comptait un nombre de disciples équivalent à celui des Prophètes et des Envoyés, soit cent vingt quatre mille. Il a laissé deux fils bénis : Sayyidi Muhammad al-Kabîr et Sayyidi Muhammad al-Habîb, qu’il confia à son grand disciples Aliy Tamasiniy qui prit sa place en ce qui les concerne, comme le fait un père pour ses enfants qu’il éduque dans le droit chemin. Il avait d’autres enfants, garçons et filles plus âgés que ceux-ci, mais ils moururent tous à Fez avant lui.

Leave feedback about this

  • Quality
  • Price
  • Service

PROS

+
Add Field

CONS

+
Add Field
Choose Image
Choose Video