22 novembre 2024
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INTERVIEW EXCLUSIVE de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine – Porte-parole du Khalife général de la confrérie de la Tijanya du Sénégal

Emergence Plus : Serigne bi bonjour Nous sommes honorés que vous ayez accepté de répondre à nos questions Pourquoi refusez-vous souvent de communiquer avec la presse ? N’ayez-vous pas un devoir de communiquer pour promouvoir la Tarîqa Tidjane ?

Serigne Abdoul Aziz Al Ibn : En tant que porte parole de la famille, je communique beaucoup et partout, mais je ne suis pas d’accord avec la mauvaise information. Dieu a dit : «Ne posez pas des questions dont les réponses pourraient ne pas vous plaire.» Donc Dieu n’aime pas la mauvaise information. Or, dans notre pays aujourd’hui, certains journalistes s’amusent à opposer les gens et à déformer les paroles ou à les sortir de leur contexte à dessein, pour nuire. La communication est une matière très importante, surtout pour nous les musulmans noirs. Nous n’avons pas beaucoup de visibilité. Je trouve qu’une chaîne comme Al Jazira, par exemple, a les moyens de donner la bonne information, mais pas forcement les hommes capables d’aller chercher la bonne information. Je suis invité la semaine prochaine à un colloque au Liban, mais comme je ne peux pas y participer, parce que ça va coïncider avec le «bourd», je leur ai envoyé ma communication par DHL pour qu’ils respectent bien ma parole. Pour ce qui est des médias au Sénégal, je trouve qu’il y a des lacunes. Donner des informations erronées ce n’est pas correct. Ici au Sénégal, nous n’avons jamais été incorrects, donc nous devons veiller à ce que les valeurs ne changent pas. C’est la raison pour laquelle j’ai attaqué les journalistes l’année dernière. Par la suite, ils m’ont traité de tous les noms, mais je n’ai pas réagi sachant que quoi qu’ils puissent dire, c’est infondé. Je leur ai dit que j’étais entièrement d’accord pour qu’ils donnent des informations, mais il faut que ça soit véridique, parce que donner de fausses informations est une chose très grave.

Ne pensez-vous pas qu’il y a assez de difficultés dans le monde en ce moment pour que le journaliste évite d’en rajouter au mécontentement des populations?

Les difficultés de la vie et cette crise économique, il faut essayer de leur trouver une solution au lieu de chercher un bouc émissaire. Mon père disait souvent que tout acte répétitif est l’œuvre d’une seule personne. Mais cela, les mécréants ne peuvent pas le savoir et y croire parce qu’ils ne croient pas en Dieu. La même crise est partout ici, aux USA, en Angleterre, en Guinée, en Asie, c’est suffisant pour savoir que c’est l’ œuvre de Dieu. J’avais un ami non musulman qui était immensément riche, milliardaire, d’un âge assez avancé et veuf de surcroit qui me faisait venir à lui assez régulièrement. On passait plusieurs jours ensemble à discuter. Une fois, au cours de nos conversations, je lui proposais de lui calculer le montant de la zakat qu’il devait sortir. Il a rigolé et m’a répondu : «Tu oublies que je ne suis pas musulman pour donner la zakat.»

Il y a certaines choses qui sont à l’origine de la crise financière mondiale, mais personne n’en parle. Les Américains, les Français, les Anglais, les Européens ne connaissent que l’usure ; toute leur économie est basée là-dessus. Or, Dieu a dit : «Je ne tolère pas l’usure, le bien usurier est voué à la perte.» Il a dit même ajouté: «Que chaque grain acquis par l’usure soit remboursé par l’équivalent d’un immeuble /»

Donc la crise est loin d’être finie ‘?

Elle n’est pas finie parce qu’Allah (SWT) reprend toujours ce qui est à Lui. Mais si tu leur en parles, ils ne comprendront pas parce qu’ils ne sont pas des musulmans et ne savent pas ce qu’est l’usure. En plus, la zakat n’existe qu’en Islam. C’est la seule religion qui a 5 prières journalières et un système économique de régulation et de partage des richesses qu’est la zakat. La prière, dans la religion islamique, est lourde. Mais on y est habitué parce que l’Islam est une religion de soumission.

Le bon Dieu (STW) a bien dit au Prophète Mohamed (PSL) qu’il veut une religion par laquelle l’homme se soumet. Il a même diminué le nombre de prières qui était de 50 pour nous alléger la tâche. Le bon Dieu a juste demandé à l’homme de jouir de tout ce qui exis¬te comme bienfaits sur terre, mais de ne pas l’oublier. Les hommes sont tenus de se rappeler du bon Dieu, d’éviter de causer du tort à leur prochain et d’aider les démunis. Tout ceci, c’est parce que le bon Dieu aime l’équilibre. Si tout le monde était nanti, il n’y aurait pas d’équilibre.

De nos jours, qu’est-ce qu’être un bon talibé Tidjane ?

Etre talibé Tidjane, c’est être un bon musulman. La religion est partie prenante de l ‘histoire du monde avec ses moments de gloire et ses moments de défaite. Tous les prophètes ont été envoyés sur terre pour ramener les humains à Dieu; jusqu’à Seydina Issa dont 6 siècles séparent sa disparition de l’arrivée du Prophète Mohamed (PSL). Par exemple, tous les envoyés de Dieu ont été choisis parmi le peuple d’Israël et ceci leur a permis de bénéficier d’un prestige éternel et ils en ont fait leur fierté. Cependant, quand Dieu s’est rendu compte que ce peuple ne peut plus mener à bien sa mission parce qu’il ne se sent plus la propriété de Dieu, se dit «élu de Dieu » et s’adonne à l’argent, à la bourgeoisie et à l’aristocratie, 11 décida de choisir son dernier envoyé chez un autre peuple. C’est ainsi que Mouhamed (PSL) fut choisi parmi les Arabes, peuple courageux, pétri de valeurs ancestrales et plus particulièrement parmi les meilleures ethnies d’entre elles, les Bani HouraÏch, et parmi ces dernières, la meilleure case, les Bani Hachim. 11 lui a confié l’Islam, une religion de sagesse, de connaissances, de 360 vertus dont l’acquisition d’une seule peut valoir au musulman le Paradis éternel. Quand Abu Bakr a interpellé le Prophète (PSL) pour savoir s’il possé¬dait une seule des vertus requises, ce dernier lui répondit qu’il les possédait toutes. Abu Bakr a incarné ces vertus à la suite du Prophète, et après lui Seydina Oumar, puis Seydina Ousmane pendant quatorze ans et qui sera tué du fait de sa grande discrétion qui l’empêchait de remettre à l’ordre cer¬tains musulmans qui avaient un comporte¬ment répréhensible. 11 sera remplacé par Seydina Aliou qui verra la naissance des tendances parce qu’il n’a pas été épaulé comme il fallait à la mort de Ousmane. 11 a même été combattu par des personnes très puissantes et influentes dont certaines font partie des 12 qui seront introduites au Paradis par le Prophète, parmi lesquelles Zoubeir, Seydatouna AÏcha et Abou Sofiane. Ils ont même été jusqu’à l’accuser de complicité dans la mort de Seydina Ousmane. C’est ainsi que les tendances naquirent dans l’Islam, qu’on y introduisit la politique, au lieu de continuer à suivre les recommandations du Prophète. La capitale de l’Islam fut déménagée de Médine à Damas. Par la suite, un autre groupe les atta-quera, transférera la capitale à Bagdad et se donnera comme nom «Ouméra» (princes). Du coup, l’Islam des «amir al mouminines» (les chefs des croyants) commença à dispa¬raître parce que l’Islam ne peut pas être dirigé par un souverain, mais plutôt par un dis¬ciple désintéressé qui n’est motivé que par Dieu. Parce que pour œuvrer pour Dieu, il faut d’abord être désintéressé. Un élu de Dieu avait vu le Créateur en rêve et lui a demandé comment faire pour accéder à lui. Le Créateur lui dit: «Oublies toi et Je t’élè¬ve vers moi. Prives ta personne.»

C’est ainsi que l’Islam s’est détérioré, il y a eu des guerres fratricides jusqu’à Poitiers, jusqu’à ce que l’on tue le khalife, écrase les musulmans, qu’on les colonise. 11 y eut une longue période pendant laquelle l’Islam n’avait plus de force, ne fonctionnait plus, était réduit à la prière, le jeûne, la zakat et le pèlerinage à La Mecque. Alors que ceci n’est qu’une partie de l’Islam, mais l’Islam en tant que système n’existait plus. C’est ainsi que le bon Dieu (SWT) sachant que le monde ne pouvait être sauvé que par la religion, demanda au Prophète (PSL) de trouver une solution pour rénover l’Islam. Le Prophète tourna son regard vers Cheikh Ahmed Tidjani Aboul Abbas (RTA) qui, au départ, n’était pas disposé à diriger une tarîqa, mais était à la recherche d’un certain prestige auprès d’Allah. 11 cherchait cela partout, alla partout, rencontra plusieurs saints, entreprit plusieurs voies, s’initia à plusieurs tarîqas. C’est dans ce contexte que le Prophète lui proposa une mission. Cheikh Ahmed Tidjani lui dit : «D’accord, mais ça sera à mes conditions, autrement, tu vas voir un autre wilaya pour lui confier ta mission.» Quand il expliqua ses conditions au Prophète, ce dernier accepta et ils signèrent un accord. Voilà comment est née la tidja¬nya. Une voie créée pour réconcilier le musulman avec son être profond et avec son Créateur.

Pour faire un talibé Tidjane, il faut d’abord aider la personne à se connaître, car pour connaître Dieu, il faut se connaître d’abord.

Quiconque se connaît, connaîtra Dieu. La Tarîqa Tidjanya, c’est juste apprendre au disciple à se soumettre à son Seigneur. Lui donner sa liberté, lui apprendre à pratiquer sa religion de manière correcte parce que Cheikhna Cheikh (RTA) tenait à une pra¬tique saine de la religion. 11 enseigna d’abord à ses disciples la pureté et exigea d’eux la régularité dans la prière (5 prières) et la présence à la Mosquée. Il leur imposa également qu’ils accordent un moment de leur temps à l’adoration de Dieu avec la pra¬tique du zikr, des wird comme le «Salatoul Fatiha». Il s’est inspiré des hadiths du Prophète (PSL). C’est ça le talibé Tidjane. Il lui est demandé d’avoir certaines qualités, d’être véridique, loyal, pur et intègre.

Le fondateur de la confrérie de Tivaouane, Seydi El Hadj Malick Sy, a-t-il modifié la voie au fil des temps ou est-il resté toujours dans les pré¬ceptes du début ?
Il est resté fidèle et c’est sur cette voie qu’il a éduqué ses disciples. Il a écrit des ouvrages et leur a expliqué comment devait être et se comporter le talibé Tidjane. Voici les conditions pour être membre de ma tarî¬qa, elles sont au nombre de 23 et il faudra les respecter.

Voici les qualités à avoir, le comportement à adopter avec les autres talibés, avec son guide religieux, avec tout autre musulman d’une autre confrérie. Cheikhna Cheikh (RTA) a tout défini, et jusqu’à présent ses préceptes sont respectés, Il a dit qui est dis¬ciple, qui est moukhadam et qui est khalife. Dans cette Tarîqa, on part du bas vers le haut. Le grade de patron des wilayas lui appartient, personne ne pourra l’y rejoindre. Maintenant, il a plusieurs khalifats, en Egypte, au Maroc, en Algérie. Mais les kha¬lifes n’ont pas le même grade aussi. Cela dépend de ce que tu as apporté à la Tarîqa, du nombre de mosquées que tu as construites, du nombre de disciples que tu as convertis et que tu as contribué à former. Ensuite, viennent les Moukhadam. Là aussi, il faut pratiquer pendant un certain temps et de la meilleure des façons pour mériter ce grade et enfin, viennent les talibés comme nous autres qui sommes des simples exécu¬tants. Voilà les quatre titres qui existent dans la Tarîqa.

De nos jours, les gens s’amusent avec la Tarîqa. Certains s’auto-glorifient, se donnent des titres qu’ils n’ont pas. Pour être un vrai Tidjane, il faut respecter les 5 prières, les faire à la mosquée pour les hommes et à l’heure indiquée si possible parce que Allah (SWT) a beaucoup insisté là-dessus dans le Coran et le Prophète Muhammad (PSL) l’a vivement recommandé: interrompre tout ce qu’on fait et prier à l’heure. Si on prie le isha à l’heure à la mosquée, c’est comme si on avait passé la moitié de la nuit à prier. Si on prie le fadJr à l’heure, cela équivaut à passer la moitié du jour à prier. Ce sont des hadiths du Prophète (PSL) qui le disent. Il faut avoir un savoir vivre, savoir pardonner, ne pas être envieux, bref, être un citoyen modèle. Voilà ce qu’est être un talibé Tidjane. Et Cheikhna Cheikh (RTA) l’a écrit et tous ses khalifes l’ont confirmé.

Y a-t-il une spécificité à être un talibé Tidjane de Tivaouane ?

En tout cas, à Tivaouane, nous évitons de dépasser les bornes. Nous constatons qu’au¬jourd’hui, des Tidjanes épousent plus de 4 femmes. Cela est interdit. Ils disent qu’ils voient et montrent Allah ; ceci est impensable. Il y en a d’autres qui donnent des wirrl à des jeunes sans préparation. En fait, ce ne sont que des noms de djinns, une sorte de science occulte, de la magie noire et cela est un exercice facile, mais très dangereux, car il peut amener les adeptes de ses wirrl à perdre la tête et à devenir fou. Donc, on constate aujourd’hui que des membres de la Tarîqa dérivent complètement et il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Il faut respecter la Charia. Mais ces dérives ne datent pas de maintenant, même si cela a tendance à s’aggraver. Une anecdote : du temps de Seydi El Hadj Malick Sy (RTA) un type est venu le voir pour lui montrer qu’il maîtrisait ces sciences occultes. Maodo l’a regardé faire. Quand il en a eu marre, il a mis une graine au sol, l’a arrosée et tout suite la grai¬ne est devenue fleur, ensuite tige de mil. Ensuite, Maodo a coupé la tige et l’a tapée sur la tête du bonhomme, les graines se sont éparpillées. Il lui a dit : «Cette science, nous la maitnsons mieux que vous, malS ce n’est pas la voie de la Tarîqa 1» On en voit qui donne la «lidiassa» (attestation de bonne conduite en la Tarîqa) à n’importe qui. Même aux femmes ils leur en donnent. Usuellement, le talibé est avec son mara¬bout, qui lui enseigne les préceptes de la Tarîqa, le forme, l’observe, jusqu’à ce qu’il soit sûr que ce talibé mérite la «lidiassa». A ce moment seulement, il la lui délivre, lui recommandant de ne la donner qu’à un autre talibé méritant. Mais quand ce talibé se met à donner la «lidiassa» n’importe comment et à n’importe qui, que ça ne va plus. Du coup, la «lidiassa» n’a plus de valeur. N’oublions pas que ce sont les hommes qui font la Tarîqa et non la «lidiassa». La «lidiassa» est juste un acte de reconnaissance. Il faut s’assurer que la personne à qui on la remet est un bon musulman, propre, qui pratique ses 5 prières et suit tous les préceptes de l’Islam. La première condition à remplir par un moukhadam, c’est la maîtrise de tous les actes de pureté, la connaissance de’ sa religion et de ses devoirs de musulman. Il faut que ça soit un homme qui puisse remettre sur le droit chemin tout talibé qui est en faute dans la pratique de sa religion, quelqu’un qui peut réparer toute erreur dans la pratique de la prière. Tout cela fait partie des chartres du moukhadam. Certains don¬nent la «lidiassa» à n importe qui.

Gratuitement ?

Oui, gratuitement, ce qui crée l’anarchie dans la confrérie. D’ailleurs, tous ces temps-ci, je n’arrête pas d’en parler et d’écrire là-dessus.

Certains donnent la «lidiassa» à des lutteurs, des musiciens, des amis, aux femmes, etc. Et pourtant, Seydi El Hadj Malick (RTA) malgré tous les titres qu’il a obtenus en tant que khalife de Cheikhna Cheikh – parce qu’il faut le rappeler, aucun des khalifes de Cheikh n’a fait autant que lui – il a été un combattant suprême pour Cheikhna Cheikh, il a cultivé la Tarîqa ici au Sénégal, a créé des daaras, construit plus de 40 000 mos¬quées, ce qu’aucun khalife n’a jamais fait.

Donc, on peut dire qu’il a atteint tous les grades de la Tarîqa, mais jamais il n’a remis de «lidiassa» à une femme. Et pourtant, il avait l’habi¬tude de dire que certaines femmes ont tellement bien œuvré pour la Tarîqa que s’il était permis de remettre la «lidiassa» à une femme, elles mériteraient de la recevoir.
A notre connaissance, seulement trois khalifes de Cheikh ont déjà eu à remettre la «lidiassa» à une femme. L’un d’entre eux est Sidi El Arbi ibn Saih, (qu’Allah l’agrée). Il vivait avec une femme qui était son esclave et qui faisait tout pour lui, il n’avait ni femme ni enfant. Au moment de mourir, il lui laissa, en guise de remerciement, la «lidias¬sa» et la mosquée, mais il lui noti¬fia qu’il lui faudrait quand même trouver un homme pour diriger la prière au sein de la mosquée. Nous l’avons connue, c’était une femme noire, elle disait qu’elle était l’ es¬clave d’El Arbi ibn Saih parce qu’elle avait été volée auprès d’un fleuve en Afiique et vendue au Maroc. Sidi El Arbi ibn Saih l’a accueillie, en a fait son. esclave et l’a éduquée comme si elle était son propre enfant. Elle est enterrée à Rabat et nous avions l’habitude de l’y trouver. Elle aussi a confié la mosquée à une femme, c’est seule¬ment maintenant que c’est revenu entre les mains d’un homme.

Mouhamed El Hafiz Tidjani de Chinguetti en Mauritanie, lui aussi, avait remis la «lidiassa» à sa femme Fatimetou ; mais il devait avoir ses raisons pour le faire. Le troisième, c’est El Fou Hachim, petit-fils de Cheikh Omar Fouttiyou Tall, qui vivait à Médine.

Et pour ce qui est d’entrer dans la Tariqa, comment on procède?

Pour la Tarîqa, il est dit qu’il faut donner le wird à toute personne qui en fait la demande parce qu’une seule perle de «Salatul Fatiha» pourrait assurer le Paradis à une personne et quel que soit son métier : le lutteur, la fille de joie, la danseuse, le batteur de tarn-tam, parce que son salut pourrait venir de là. Mais cela ne te permet pas de donner la «lidiassa» à quelqu’un qui ne la mérite pas.

On peut donc donner le wird, mais faudra expliquer les chartes à l’ini¬tié et s’assurer qu’il les respecte.

Il paraît qu’on ne peut pas forcer une personne à prendre le wird ?

Non, c’est interdit. Tu ne peux pas forcer, même ta propre femme ou ton enfant, à prendre le wird. Tu ne le donnes qu’à la personne qui en fait la demande. Et à cette person¬ne tu dois expliquer les chartes de la Tarîqa très clairement et elle doit les accepter. Sinon, ce n’est pas valable. Si tu donnes le wird sans les chartes, tu dois être exclu comme un footballeur qui écope d’un carton rouge. C’est-à-dire, quand tu prends le wird, tu ne dois plus l’abandonner, tu dois respecter ta religion, les 5 piliers de l’Islam, pratiquer régulièrement tes prières, respecter ton prochain.

Par contre, tu ne dois pas vénérer un saint qui n’est pas dans la Tarîqa. Tu peux le saluer, l’hono¬rer, le respecter, mais tu n’as pas le droit de rechercher des prières et bénédictions auprès de lui. Tu ne peux pas, non plus, embrasser une autre voie, on n’a jamais vu quel¬qu’un prendre 2 cartes de partis politiques différents. Ici aussi, c’est pareil, tu ne peux pas être dans la Tarîqa et en adopter une autre. Tu dois également respecter, honorer tes parents, t’assurer de leur bien¬ être, même s’ils sont dans une autre voie. Même s’ils sont chré¬tiens. Par exemple, s’ils sont chré¬tiens, il t’est recommandé de les accompagner jusqu’à la porte de l’église, s’ils veulent s’y rendre et les attendre à la sortie pour les ramener chez eux, car après le bon Dieu, tes deux parents sont la rai¬son de ton existence sur terre. Donc tu leur dois respect et allé¬geance quelle que soit la voie qu’ils ont choisie. Voilà les chartes. Vous comprenez donc qu’être un bon talibé Tidjane ce n’est pas facile. Ce n’est pas faci¬le du tout!

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