Incontestablement, il est l’un des très rares hommes de Dieu à faire converger le monde autour de sa démarche, à tous égards et en toutes circonstances. De sorte que près de 9 ans après sa disparition, on évoque ses actions lorsque la patrie en avait grand besoin.
Formé à l’école de son illustre ascendant, El Hadj Malick Sy, Serigne Abdou, ou Mame Abdou, était doté de connaissances très solides dans beaucoup de domaines : lettres, grammaire, droit islamique, sciences, astrologie. Mais là où il s’est signalé bien différent des autres, c’est la solidarité, le social, l’amour d’autrui, le patriotisme. Il avait bien compris que la solidarité en Islam commençait par aider son prochain par le partage des connaissances acquises. En la matière, le monde entier a constaté que tout instant passé avec lui était celui de l’apprentissage des devoirs et obligations religieux, des règles qui guident la vie en société, de patriotisme, des sciences politiques et économiques, etc.
Dans chacun de ces domaines, Serigne Abdou excellait si bien qu’il était sollicité partout, y compris dans des pays comme l’Arabie Saoudite, le Maroc, la Mauritanie, les Usa, la France, etc. On se souvient encore du discours mémorable qu’il a prononcé au congrès islamique de La Mecque, en 1965. Au plan économique, El Hadj Abdoul Aziz Sy Dabbakh exploitait plusieurs domaines agricoles. Ce qui lui a valu la médaille agricole, décernée en 1955.
Par ailleurs, poète et de chanteur à la voix d’or, il a dirigé le chœur des disciples durant les nuits de Mouloud, sous la direction de Seydy Aboubacar Sy (Rta), premier Khalife de Maodo Malick. Il a d’ailleurs maintenu la dynamique en dirigeant personnellement, aussi bien les séances de Bourde que le Maouloud, jusqu’au dernier Gamou qui a précédé son rappel au Très Haut.
Dans consolidation des relations entre confréries, voire les relations humaines tout court, El Hadj Abdoul Aziz Sy A’Dabbakh était un modèle. Comme on dit dans un certain jargon : il n’avait pas de frontières. Il avait brisé toutes les cloisons étanches ou non, qui pourraient l’éloigner d’un être humain, y compris ses compatriotes d’autres religions. Donc on peut retenir sans risque de se tromper que Dabbakh faisait l’unanimité. Son Excellence l’ambassadeur El Hadj Moustapha Cissé disait, à sa mort que : « le monde est secoué par le décès de Serigne Abdou ».
El Hadj Abdou a fondé, avec les pays arabes, notamment au Maroc et en Arabie Saoudite, un tissu relationnel très dense, avec un seul objectif : rapprocher les composantes de la Oumah islamique. Il était effacé et discret, bien que son aura eût atteint les limites de l’imaginable. Il s’est toujours considéré, preuve d’une rare modestie, comme un simple disciple parmi ceux de son vénéré père. Par son attachement à l’esprit et à la lettre du Saint-Coran et de la Souna, il fut l’exemple achevé du soldat de la foi et a été, avec l’aide du Créateur, l’un des plus grands serviteurs du prophète Muhammad (Saws). Ainsi, Serigne Abdoul Aziz Sy A’Dabbakh (Rta) avait élevé la tolérance au rang de sacerdoce.
En fervent partisan de la paix, il s’est personnellement investi pour appeler à l’union des cœurs et des esprits, aux fins de l’instauration d’un climat social partout. A cet égard, il est régulièrement monté au créneau pour apaiser les esprits, dénoncer certains comportements et injustices, appelé à la solidarité, à l’unité, entre autres.
Parler de Serigne Abdou, sous quelque angle que ce soit, ne revient qu’à une expression : « C’est un homme de bien, qui a fait l’unanimité autour de sa personne, ses faits et gestes, ses approches en toutes choses ».
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