Le décès de Dr. Fatou GUEYE sonne comme une symphonie inachevée. Elle avait beaucoup d’ambition intellectuelle et avait une soif inextinguible de connaissances. Elle passait tout son temps à apprendre et à faire de la recherche. Le prof. Ravane a révélé hier qu’elle s’était inscrite pour la thèse d’Etat et aurait pu finir dans deux ans.
Au plan de son engagement confrérique, Fatou GUEYE a été une grande militante de la cause tidiane. Membre de la D.E.T (Dahira des Etudiants Tidianes), de la Cellule Zawiya tijaniyya, du GREIS ( Groupe de Rencontres et d’Etudes sur l’Islam et la Société), elle s’était révélée comme un élément mobilisable et mobilisée. Toujours prête à aller au charbon. A la veille du Gamou de Tivaouane, nous avons été tous les deux invités sur le plateau de Canal infos, dans le cadre de la communication sur cet évènement majeur, ses thématiques et innovations. Elle avait pris part à la dernière rencontre tournante des anciens de la D.E.T et c’est elle-même qui avait introduit la dernière conférence du GREIS, sur le thème de la femme en Islam. Le week end dernier, elle était au Congrès de la Jeunesse Tidiane dont elle s’occupe depuis toujours des expositions aux côtés de son complice Cheikh Tidiane NIANG, ou des étudiants. Hier, après qu’on l’a portée sous terre, Abdoul Hamid SY al amin rappelait qu’il y a bientôt dix ans, exactement en 2002, lors des préparatifs du Colloque du Centenaire du Gamou, alors qu’il n’y avait pas encore un seul sou vaillant dans les caisses, elle avait mis à la disposition du Comité d’Organisation 800.000 (huit cent mille francs), produit d’une tontine, ajoutant ceci : « S’il y a de l’argent après, vous me remboursez, sinon def naako sama tarbiya ». Voila une preuve par l’exemple qu’elle fut un modèle de femme de convictions et de désintéressement matériel. C’est aussi cela qui ressort du témoignage de son mari.
Avoir vécu juste une quarantaine d’années, et de manière aussi bien remplie de bonnes actions, avoir cultivé aussi parfaitement les relations humaines, avoir vécu aussi intensément sa foi musulmane et sa spiritualité tidjane, avoir mobilisé autant d’hommes et de femmes de valeur, reconnus pour leur conformité à la sunna, pour ses adieux… tout ceci incite à l’optimisme que « yâ uhtî », tu n’auras pas vécu pour rien, que tu compteras parmi ceux à qui le Seigneur des deux mondes promet une seconde vie, dans Sa proximité et la jouissance de Ses grâces.
Tu es partie, mais heureusement, pas les mains vides. Tu as reçu le satisfecit de ton mari, de tes deux parents et de tes amis, de tes confrères, collègues et étudiants. Dors en paix ! Adieu Fatou !
De la part de ton complice, celui que tu aimais à appeler : « yâ ahî !»
Issa FAYE
Membre de la Cellule Zawiya tijaniyya et du GREIS.
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