Pr Abdoul Azize KÉBÉ
Il est venu le temps du printemps, printemps des cœurs et des esprits, printemps de la miséricorde d’Allah. C’est le temps choisi par El Hadj Malick, pour nous convier à un ajustement aux couleurs et vertus de ce mois qui a vu naître l’archétype, L’ÉLU BIEN-AIMÉ saws. Les paraboles que les prédicateurs et animateurs nous racontent sur l’harmonie universelle qui a accompagné sa naissance, est simplement un rappel à notre devoir de pacificateurs de notre espace social et environnemental. Et c’est ce rappel que perpétue le Khalife général des Tidianes, Serigne Babacar SY Mansour, en mettant le doigt sur le discours positif, en s’appuyant sur le Coran qui est le paramètre, comme disait Mawdo : Inna-l-Qur’âna huwa-l-Mîzân…
Le pacte scellé avec Allah Azza wa Jalla, est déterminé par la bienfaisance en famille et en société, par le discours positif avant même le respect des rituels figurés dans les piliers aç-Çalât wa-z-Zakât.
Et [rappelle-toi], lorsque Nous avons pris l’engagement des enfants d’Israël de n’adorer qu’Allah, de faire le bien envers les pères, les mères, les proches parents, les orphelins et les nécessiteux, d’avoir de bonnes paroles avec les gens ; d’accomplir régulièrement la Salât et d’acquitter la Zakât! – Mais à l’exception d’un petit nombre de vous, vous manquiez à vos engagements en vous détournant de Nos commandements.
Le verbe est un germe, c’est ce que veut nous dire le Khalife. Il est germe de positivité ou de son contraire. Si donc, notre société veut s’installer dans une dynamique de paix et de cohésion, force-
nous est, de nous conformer à cette injonction d’Allah : dire du bien pour le faire, et surtout dire du bien pour que l’opinion s’en imprègne et l’actualise. Or donc, notre société aujourd’hui est comme infestée de toxines, générés par les paroles monstrueuses (qawlan ‘azîman), au lieu de la parole convaincante, (qawlan balîghan), ou celle juste qui conduit à la droiture (qawlan sadîdan), celle bienveillante (Qawlan maysûran) ou gentille (qawlan layyinan), ou convenable (balîghan).
Serigne Babacar SY, le Khalife général des Tidianes, en nous renvoyant à la centralité de la parole dans le devenir des société, relativement à leur stabilité et leur sérénité, l’inverse étant l’inverse, est pleinement dans son rôle : rappeler, avertir, exhorter. Et notre Sénégal d’aujourd’hui en a largement besoin, pourvu qu’on l’écoute et qu’on l’entende. Il nous ramène à la sacralité de la parole qui doit être entretenue, pour que ses racines s’ancrent solidement, et que ses branches s’élancent en ramures bienveillantes vers le ciel, offrant ses fruits et bienfaits à tout moment. Autrement, si la parole est mauvaise, haineuse, outrancière, comme elle est aujourd’hui promue dans nos médias, dans les réseaux sociaux et dans les lieux publics, nous courons inéluctablement vers la destruction de nos socles, et l’instabilité. Or, le Khalife veut nous ancrer et nous affermir par la parole, germe de bienfaisance, de confiance et d’entente pour que la vie présente soit bénéfique, et celle de l’au-delà bienheureuse. Il souhaite par ce rappel, en ce mois de printemps des cœurs, mois du Gàmmu, nous éviter l’égarement provoqué par cette profusion de discours de haine et de discorde. Sera-t-il entendu ? Nous le souhaitons vivement.
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