DISCOURS DE SERIGNE MANSOUR SY DJAMIL LORS DE LA CEREMONIE DE RECEPTION DU MATERIEL
Son Eminence, Serigne Mbaye Sy Abdou,
Monsieur le Directeur de Cabinet du Ministre de l’Education Nationale, empêché parce qu’en mission,
Excellence Monsieur Lewis Lukens, Ambassadeur du Sénégal et en Guinée Bissau,
Madame Seynabou Wade, Maire de la Commune de Fass-Colobane-Gueule Tapée,
Monsieur Alioune Badara Diouck, Maire de Thiaroye – Diacksaw,
Messieurs les membres du corps enseignants,
Mesdames et Messieurs les parents d’élèves,
Mes chers élèves,
C’est un insigne honneur au nom de la Fondation Seydi Djamil que j’ai le privilège de diriger, d’exprimer ma profonde gratitude au Gouvernement américain représenté ici par Monsieur Lewis Lukens pour cette assistance exceptionnelle, en don de matériel informatique et d’équipements de bureau octroyée à la Fondation en faveur de l’école coranique Seydi Djamil. Ce matériel se présente comme suit :
– Dix micro ordinateurs portables
– Dix tables ordinateurs
– Douze fauteuils
– Deux imprimantes lasers
– Deux imprimantes multifontions
– Une machine Photocopieuse
– Une machine duplicopieuse (en cours de livraison)
– Une caméra haute définition
– Deux écrans projecteurs
– Deux Vidéoprojecteurs
– Un modem
Au nom des élèves, des parents d’élèves, du personnel enseignant et de la Fondation Seydi Djamil, je voudrais exprimer nos vifs remerciements et notre profonde gratitude pour ce geste de solidarité qui vient à son heure.
I would like to pay special tribute to Sarah Diouf, Medina Sy and Mame Ousmane Sy for their continued help in this project.
1. Le cadre du projet
Ø Le Daara Keur Seydi Djamil de Fass que vous honorez, aujourd’hui compte 625 (six cent vingt cinq) élèves inscrits, répartis entre 51% de garçons et 49% de filles. Et l’ensemble de ces élèves est scolarisé à 87%, avec un cycle qui va du niveau préscolaire (moyenne section) au cycle supérieur à l’université. 40% des enfants sont de confrérie mouride baignant une atmosphère tidiane. D’où le rôle dans la cohésion nationale.
Ø le Daara Seydi Djamil a reçu la visite d’une Délégation du Congrès Américain à Fass Delorme, le Mardi 27 Septembre 2011. La Délégation composée de Mr. Edward A. Burrier, Mr. Gregory Mc Carthy et Mr. Daniel Silverberg. était accompagnée par Mme Sokhna Touré et Mr. Levi Smylie Junior Economic Officer de l’ambassade des Etats Unis au Sénégal.
Ø La zone d’implantation du projet est connue pour être l’une des poches de pauvreté les plus vulnérables de la capitale. En effet, Fass Delorme est un quartier populaire par excellence, mais doté de la ceinture scolaire la plus riche de la capitale sénégalaise parce qu’à quelques minutes de marche des principaux centres de formation du cursus scolaire : écoles primaires, (Zone A et Zone B, Colobane 1 et 2, Manguier, Fass), les lycées Kennedy, Blaise Diagne, Maurice Delafosse, Seydou Nourou Tall et Jean de La Fontaine, l’Université de Dakar, l’Ecole Normale Supérieure, l’Ecole de Police et les écoles de formation professionnelle.
Un enfant de Fass peut aller à l’école de l’école primaire à l’Université sans jamais prendre la voiture. Tout est à walking distance. Notre ambition est de faire de Fass le quartier latin (parisien) ou le covent gardens (londonien) ou le Georges town (Washington) du Sénégal.
2. Les écoles coraniques et leur rôle dans la formation des élites
Les écoles coraniques au Sénégal ont une très longue histoire et bénéficiaient d’une surveillance particulière des autorités coloniales françaises, qui n’a cessé de les diaboliser pour en interdire l’enseignement.
Less spectacularly the Qur’ânic schools continued to be accused of severe pedagogical shortcomings. Cor, Lieutenant-Governor of Senegal from 1911 to 1914, declared that:
“Nobody is unaware of the unfortunate effects which these schools have from both a social and a political point of view, on the one hand depriving the numerous pupils who frequent them of the benefits of French instruction and, on the other hand, as a result of the confessional education, raising a veritable barrier between the young generation and ourselves.”
He commissioned Souleyman Seck, the Arabic teacher at the St Louis médersa and M. Zanetacci, also from the médersa, to make an inspection of the Qur’ânic schools of St Louis. They described a ‘typical’ school where children were taught all about the Muslim obligation to wage Holy War in physical surroundings of the most extreme squalor:
“Cows, calves, sheep and goats graze peacefully beside the pupils who frequently have to brush away the accumulated excrement of several months, even years, before sitting down. Flies and insects of all kinds go from one dirty child, stricken with leprosy or scabies to a clean and healthy child… and all this little world lives, unconscious of the dangers surrounding it, mechanically repeating to each others words of a language which is not theirs and which they can only memorise with the greatest difficulty”. (Islam and France in West Africa 1860-1960 Christopher Harrison)
Cette diabolisation des écoles coraniques pour des raisons politiques évidentes était loin de correspondre à la réalité. En fait les écoles coraniques ont produit nos plus grands leaders religieux (El Hadji Malick Sy (RTA), Serigne Touba) d’abord qui étaient des modèles d’éthique et de comportement qui ont su porter ce qu’on appelle aujourd’hui les confréries, mais également nos leaders intellectuels et politiques qui ont eu une très bonne connaissance religieuse avant de fréquenter l’école républicaine et on peut citer parmi eux le grand Cheikh Anta Diop, Ahmadou Mactar Mbow, Directeur général de l’UNESCO, pendant quatorze ans, qui est sorti de cette école, l’école Mame Malick Sall, Cheikh Amidou Kane qui a immortalisé dans « l’Aventure ambigüe » son expérience, Mamadou Touré pendant trente ans Directeur du département de la région Afrique du Fond Monétaire International, M. Kéba Mbaye, magistrat de notoriété internationale. Tous, sans exception, ont fréquenté, dans leur prime jeunesse, l’école coranique avant d’aller à l’école française. C’est cette tradition que nous entendons perpétuer dans le Daara de Seydi Djamil qui aujourd’hui contient six ans élèves qui fréquentent à la fois cette école coranique mais également l’école laïque de l’école maternelle jusqu’à la deuxième ou troisième année de l’Université.
3. L’approche de la Fondation Seydi Djamil
La Fondation Seydi Djamil s’inspire d’un postulat magnifiquement résumé par El Hadji Malick Sy : «O jeunes de notre époque, je vous invite à vivifier la religion par les sciences, répondez !» et s’ouvre également sur les objectifs du Millénaire pour le développement.
L’Islam en tout cas a toujours loué la science et les savants comme en témoigne ce Hadith du Prophète Mohamed (PSSL) «Le savant qui instruit est autant au dessus du simple adorateur, que je suis au dessus du dernier d’entre vous. Cherchez la science, dussiez vous vous transporter en Chine pour la trouver». Et le Prophète (PSSL) d’ajouter par ailleurs « Sois savant pour instruire les autres, ou disciple pour être instruit, ou attentif à l’enseignement du maître ou zèlé pour la science ; et ne sois pas le cinquième (c’est-à-dire ni l’un ni l’autre des quatre), car tu perdrais».
Fort de ces enseignements, la Fondation Seydi Djamil, considère que l’éducation, judicieusement conçue, est la clé de tout développement avec une double fonction de reproduction sociale et de rénovation.
C’est par l’éducation que se transmet l’héritage culturel de chaque peuple, fait de savoir et de savoir-faire, de valeurs, de croyances, de créations de toutes sortes, spirituelles aussi bien que matérielles, résultant d’une longue pratique partagée.
L’éducation a également une fonction d’innovation parce que tout développement suppose des changements qualitatifs et quantitatifs par lesquels les individus et les sociétés accroissent leurs capacités de comprendre, de créer, de jouir, de produire et de mieux vivre. C’est à l’éducation qu’il incombe d’assurer la formation des attitudes et des aptitudes nécessaires à ces changements et à leurs maîtrise par les hommes, les femmes et les communautés.
Mais ces deux fonctions ne sauraient suffire sans une dimension très souvent négligée : la spiritualité. La Fondation Seydi Djamil est convaincue qu’en ce début de millénaire marqué par des préjugés trop ancrés et par des rejets trop violents, le monde actuel, agité en permanence par une effervescence scientifique et technologique, qui dans sa course génétique nous entraîne vers un avenir sans valeurs ni finalités, les musulmans ont les moyens de répondre aux défis contemporains sans perdre leur âme, ni trahir leur identité. Nourris de leurs références plusieurs fois séculaires, ils peuvent penser l’époque moderne en proposant une gestion sociale, politique et économique attachée à l’éthique, au sens des finalités et à la spiritualité.
4. Une conception positive de la laïcité
L’exigence d’une information religieuse adéquate se fait sentir partout dans le monde y compris dans les sociétés occidentales qui doivent faire face à «la menace de plus en plus sensible d’une déshérence collective, d’une rupture des chaînons de la mémoire nationale européenne, où le maillon manquant de l’information religieuse, rend strictement incompréhensible, voire sans intérêt, les tympans de la cathédrale de chartes, la crucifixion de Tintoret, le Don Juan de Mozart, le Booz endormi de Victor Hugo et la semaine sainte d’Aragon» explique Regis Debray dans le rapport consacré à l’enseignement du fait religieux dans l’école laïque, qu’il a adressé au Ministre de l’Education Nationale. Et il poursuivit : « comment comprendre le Jazz et le Pasteur Martin Luther King sans parler du protestantisme ?». Nous dirons également dans le même ordre d’idée « Comment comprendre la politique au Sénégal sans parler de l’impact et de l’influence des confréries religieuses? »
Cette prise en charge de la dimension religieuse dans l’éducation suppose qu’on ait du concept de la laïcité une approche positive. La laïcité ne saurait pour la Fondation, être considérée comme un concept qui met la Religion et l’Etat dans une dichotomie désuète. «La séparation de la Religion et de l’Etat pour nous, doit être considérée comme une position de principe, devant être adaptée à notre contexte socioculturel » préconise le Ministère sénégalais de l’Education Nationale «l’Etat est et restera laïc ce qui signifie que l’Etat adoptera une neutralité positive à l’égard des religions. L’Etat reconnaît toutes les religions et garde par devers lui la fonction régalienne de gérer le développement des religions sans aucun parti pris. S’il est reconnu à chacun le droit de prêcher pour sa paroisse, l’Etat a le devoir de transcender les confessions pour la prise en charge effective des aspirations de tous, dans le respect des différences ».
La Fondation Seydi Djamil partage entièrement cette philosophie qui a toujours été poursuivie au Sénégal où la qualité des hommes qui l’ont gouverné, a, de tout temps permis une cohabitation harmonieuse entre les différentes religions. L’exercice de la foi, dans le dogme et le culte, se déroule dans une parfaite symbiose des cœurs et des âmes et dans une convivialité citoyenne et dans le respect strict des croyances.
Cependant une pratique rationnelle de la Religion exige la formation des fidèles des différentes confessions. L’absence de formation religieuse est un terreau fertile au fanatisme et à l’intolérance qui sont le fait d’individu n’ayant pas une bonne formation religieuse. L’un des objectifs de la Fondation est de protéger les enfants des dangers de l’intolérance religieuse en leur inculquant une formation bâtie sur des valeurs universellement reconnues. L’esprit de laïcité ne devrait rien avoir à redouter ici. Du reste la relégation du fait religieux, hors des enceintes de la transmission rationnelle et publiquement contrôlée des connaissances, favorise le fanatisme et l’irrationalisme.
En plus de la dimension spirituelle, notre approche s’articule autour des objectifs du Millénaire pour le Développement qui renvoient, d’une manière ou d’une autre, à l’éducation pour tous. Eliminer la pauvreté qui est l’objectif premier, dépend certes de plusieurs facteurs, mais il est aléatoire dans une société où l’ignorance stérilise les efforts et empêche la mise en valeur des potentialités de chacun.
Leadership et éthique, le rôle du Daara
Mais plus fondamentale que tout sont les questions d’éthique qui constituent une problématique dans le développement socio-économique d’un pays. En effet, elles touchent à des aspects relatifs :
A la gouvernance et aux institutions dont le bon fonctionnement est considéré comme un paramètre important déterminant la croissance ;
Aux comportements citoyens ayant un impact non seulement sur le mode de gouvernance mais aussi sur la relation par rapport aux biens publics, au fonctionnement des structures de régulation sociale, à la contribution au développement socio-économique et à l’engagement national, à la participation aux mécanismes de désignation des représentants de la population et de leur contrôle et à la capacité de rendre compte et de contrôle y compris par la rébellion contre le mauvais fonctionnement des institutions.
Aux systèmes de valeurs et de normes.
L’analyse des questions éthiques requiert une considération des trois points interagissant (Winston) :
Intégrité personnelle,
Morale collective,
Ethique professionnelle.
Le problème fondamental de l’Afrique lié à l’éthique est l’absence de leadership sérieux, un leadership de résonnance et d’un leadership éthique, c’est-à-dire d’un bon leadership porteur d’idées novatrices et qui a les aptitudes intellectuelles, scientifiques et éthiques pour décliner une telle vision en stratégies opératoires. Le leadership de résonnance est le leadership positif qui permet de susciter des ondes émotives, positives auprès des citoyens et des populations.
Le leadership éthique porte une responsabilité notable, tant par la moralité de son propre comportement que par l’influence qu’il exerce sur elle de son entourage. Il ne suffit pas de respecter certains principes moraux universels, il faut aussi affirmer sa propre hiérarchie de valeurs et vivre avec cohérence avec cette boussole morale. Le rôle de la Fondation Seydi Djamil en inculquant les valeurs morales contenues dans l’Islam entend régler les problèmes d’éthique.
6. L’inspiration américaine
This school aims at contributing to build the mind of future Senegalese generations not only by giving them religious knowledge and how to perform their religious duties and worship the Almighty but at the same time extend the basic education for the ethical leadership Senegal will need tomorrow. In this respect our source of inspiration is of course, multidimensional. American source is one of them on how to combine religious faith deeply rooted but at the same time the necessary tolerance and neutrality called for public life in a country so diverse ethnically, confessionally, linguistically, culturally.
First: John F. Kennedy’s to a Convention of evangelical preachers in Houston in September 1960, before he became President, stated that his Roman Catholicism was strictly private affair: he will not allow the pope to tell him what to do in his public life. The issue as far as Kennedy was concerned was not what sort of church he believed in but what sort of America he believed in – that was where the separation of church and state was absolute, where there was no discrimination for or against any particular church “I am not the catholic candidate for president. I am a democratic party’s candidate for president who happens to be a catholic. I do not speak for my church in public matters and church does not speak for me.” John Micklethwait: The Editor of the Economist and Adrian Wooldridge is its Washington Bureau Chief in: « God is Back: How the Global Rise of Faith is Changing the World. »
The second source of inspiration is the President Clinton’s introduction preface of the book « The Mighty and the Almighty (Reflexions on America, God, and World Affairs) by the former US Secretary of State Madeleine Albright. President Clinton says: “A President or Secretary of State must make decisions with regards both to his or her own religious conviction and the impact of the decisions on people of different faith… We know of course that the power of faith is often exploited by those seeking to enhance their own power at the expense of others”.
L’égalité de droit incompatible avec la valorisation privilégiée d’une croyance. La puissance publique doit être neutre sur le plan confessionnel et développer par l’instruction, l’exercice autonome du jugement afin que tous apprennent à vivre ensemble leur conviction sans fanatisme ni intolérance.
7. Empêcher que le monde se défasse grâce à la spiritualité
La laïcité garantie la neutralité de la puissance publique et à l’égard des choix philosophiques ou religieux de chacun. Elle organise dans le respect des lois communes la cohabitation pacifique des conceptions. Elle n’est pas l’organisation du combat contre les religions ni le prosélytisme faveur de l’athéisme. Depuis qu’il y a des hommes qui pensent sur les institutions sociales, la surprise première est créée par l’existence de l’autre. Nous vivons dans une société mais il y a d’autres sociétés. Un certain ordre politique ou religieux nous est évident ou sacré. Mais il y a d’autres ordres religieux ou politiques.
Il est possible de réagir à cette découverte par l’affirmation agressive, arrogante et anxieuse de la validité ou de la supériorité absolue de notre ordre et de la dévalorisation simultanée de l’ordre des autres. Et la laïcité commence avec la reconnaissance de la vérité, avec la volonté de la comprendre, parce que intelligible, parce que exprimant la nature humaine et de la volonté de la gérer.
Certains hommes croient en un Dieu, d’autres en plusieurs, d’autres encore sont athées ou agnostiques. Tous sont condamnés à vivre ensemble. Cette vie commune, selon la déclaration des droits de l’homme doit assurer à chacun la liberté de conscience ; qui exclut toute contrainte religieuse ou idéologique. C’est à ce prix que la paix sera réalisée
Conclusion
Je vais conclure en soumettant à la réflexion de la jeune génération ce texte d’Albert Camus que vous avez certainement au programme de la première ou en terminale qui disait d’une manière prémonitoire :
« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. Héritière d’une histoire corrompue où se mêlent les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd’hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où intelligence s’est abaissée jusqu’à se faire la servante de la haine et de l’oppression, cette génération a dû, en elle-même et autour d’elle, restaurer, à partir de ses seules négations, un peu de ce qui fait la dignité de vivre et de mourir. Devant un monde menacé de désintégration, où nos grands inquisiteurs risquent d’établir pour toujours les royaumes de la mort, elle sait qu’elle devrait, dans une sorte de course folle contre la montre, restaurer entre les nations une paix qui ne soit pas celle de la servitude, réconcilier à nouveau travail et culture, et refaire avec tous les hommes une arche d’alliance. »
Bernard Shaw says: “Some people watch the world as it is and say why? I dream the world as it should be and say why not. We are dreaming the Senegal as they should be and say why not. We hope that your assistance, we appreciate enormously help us fulfill it. The Foundation thanks to his approach to Education wants to contribute to it. Thank you very much.
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