Sommes-nous donc si tordus ou hypocrites de reconnaître l’Unicité d’Allah, de témoigner de la Véracité de Son Message transmis par Son/Ses Prophètes, d’avoir pris connaissance du contenu et d’avoir accepté sans contrainte (V.256, S.2) son application pour ensuite nous dédire dans nos intentions profondes, nos expressions et nos agissements et interactions ?
La véritable crise dira-t-il réside dans ce comportement ambigu, voire désobéissant d’attester croire et de ne pas agir en conséquence, or la crise selon le Qur’ân est pire que la guerre (V.191, S.2), car là où les guerres sont finies (Europe, Iraq, Afghanistan), les crises persistent et perdurent. Et de crise, rappela-t-il selon les enseignements de Ibn Taymiya, il y en a deux types en matière de pratique religieuse – crise de suspicion (Fitna Ach-Chubuheût) et crise de passion (Fitna Ach-Chaheuwàt). La première conduit à élire sa perception subjective en vérité alors qu’il ne s’agit que de démonstration maladroite de mégalomanie, d’égoïsme et de complexe (V.23, S.53), ce que des millions de citoyens à travers le monde ont vécu pendant les 12 premières années de ce nouveau Millénaire malheureusement ! Alors que la 2ème est la source de toutes les dérives comportementales (individu) et sociales (collectivité).
Pendant que nous nous attardons justement sur le bilan de 2012 avec son lot de crises – économique, financière, sociale – avec la montée du chômage dans presque tous les pays de l’OCDE, familiale – avec les statistiques du divorce jamais autant inquiétantes, éthique – avec la validation inédite de projets contre nature à l’échelle humaine comme les mariages entre personnes du même sexe, politique – avec les renversements de régimes autoritaires par les urnes ou par la rue au profit d’une plus grande démocratie, pendant donc que nous nous attardons à revisiter le bilan de 2012, l’origine de toutes ces crises dira l’Imam réside dans le seul mal de nous être détournés de la Voie (V.116., S.6) par suivisme à une majorité (d’idées) qui ne se réfèrent qu’à leur suspicion !
Il cita l’exemple du Prophète Dawûd dont Allah avait averti que le principe de sa Gouvernance sur terre tenait simplement à statuer par la Vérité et non par les suspicions (V26, S.38), car poursuit Allah, la suspicion détourne de la Voie (Vérité) et ceux qui se détournent de la Voie n’ont d’itinéraire alternatif (par défaut) que le châtiment !
Mais ajouta l’Imam le statut de Dawûd comme Guide (Imam) est donc légitimé par son attachement à la Vérité, à l’image de cette catégorie de guides (perles rares) que Allah a choisis pour instaurer la vertu au terme de leur patience et de leur foi inébranlable en Allah (V.24, S. 32 – CQFDT). Deux vertus émergent de ce verset du Qur’ân – Patience (Sabr) et Foi inébranlable (Yaqîn) et qui donc constituent les deux bras armés d’une gouvernance qui se veut vertueuse, soucieuse de la justice sociale et de l’équité.
Toute autre méthode se détournerait de la Voie – et Allah d’avertir ceux qui se convainquent à se détourner ou à se poser en contre chemin de cette Voie ou qui contestent ses fondements dans la Sunna du Prophète de se préparer à une double peine – crise dans ce monde et châtiment terrible dans l’autre (V.63, S.24).
Comment ne pas aborder les choses différemment après un tel rappel ? Chaque croyant à l’échelle de son dialogue interne entre conscience et esprit, entre cœur et organes est donc invité à restaurer l’équilibre de son Soi-même (Vs 7 – 10, S.91); les gouvernants dans leur instrument d’analyse de la situation et de dérivation des décisions au service de la collectivité sont invités à s’inspirer de l’avertissement fait à Dawûd et de ne pas dévier de la Voie – Dis il n y a qu’une seule Droiture, c’est celle d’Allah (V.73, S.3) ; les peuples dans leur soulèvement légitime sont appelés à respecter les biens publics et ne pas précipiter des crises dont l’ampleur dépassera leur sort (V25, S.8), les entreprises dans leur stratégie de croissance et de conquête de marchés sont invitées à privilégier la dimension humaine au détriment de la rentabilité purement numéraire…et qui jusque-là n’a engendré que crise sur crise (V. 92, S.16)!
Si toutes ces alertes d’Allah à éviter les crises par nos comportements perfides, maladroits et injustes ne sonnent pas suffisamment urgent dans nos consciences, la voie est libre à toute dérive et les dérives mènent à l’incrédulité, incrédulité qui nous désorbite des bénédictions d’Allah – Et pourtant si les citoyens restaient ancrés dans leur foi et démontrent de la piété, promet Allah, nous leur aurions ouvert les richesses et bénédictions des cieux et de la terre (V.96, S.7) – la totale. Au peuple de Nûh lorsqu’ils ont désobéi, Allah avait actionné les cieux et la terre pour les sanctionner…et aux citoyens de ce Monde héritier du peuple de Nûh, Allah promet d’actionner pourtant des mêmes sources un mécanisme contraire…si nous changeons de comportement et de méthode, aux échelles individuelles et collectives…qui peut prétendre ne pas être concerné ?
Au travail pour une meilleure année 2013…que nous souhaitons pour tous remplies de Sagesse, de Lumière et de Consécration en harmonie avec la Voie (V.7, S.1).
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