25 novembre 2024
Ouest Foire Cite Alia Diene Lot 30
Universite-du-Ramadan

SERIGNE MOUSTAPHA SY «Il faut que les gens se ressaisissent avant que l’irréparable ne se produise…»

C’est un Serigne Moustapha Sy en grande forme, très en verve et décontracté, parfois taquin ou enjoué, qui a fait face à ses disciples et invités, samedi dernier, à l’occasion du lancement officiel de la 17e édition de l’Université du Ramadan.

Il est 19 heures 30 au quartier lébou de Yoff. Les rues qui avoisinent l’immeuble flambant neuf de l’Université du Ramadan qui accueille l’événement pour la première fois sont toutes prises d’assaut par les fidèles venus nombreux. Tout de blanc vêtus, ils s’installent sur des nattes disposées de part et d’autre des allées sablonneuses, guettant patiemment l’arrivée de leur guide. L’entrée de l’édifice est bien gardée par la sécurité qui respecte les consignes à la lettre. Dans la salle, le décor est bien campé. La pièce est ornée par de somptueux lustres fixés au plafond et des tableaux en arabesques apposés sur les murs décorés de marbre.

A 21 heures 26mn, Serigne Moustapha Sy, habillé d’un ensemble djellaba beige et d’un pardessus marron foncé assorti à son bonnet, marque son entrée, sous la clameur de ses disciples. Juché sur un fauteuil doré placé sur un piédestal, le petit-fils de Maodo délivre son message à une assistance suspendue à ses lèvres. A travers le franc-parler qu’on lui connaît, parfois dans un langage imagé, ou taquin et gai, Serigne Moustapha Sy délivre un «brillant» exposé sur la genèse et les mystères de la Création, pour introduire le thème de cette année, qui met le focus sur le thème : «L’héritage mystique et l’héritage politique ; pour qui, pour quoi ?» Cet exposé fécond le conduit à adresser une mise en garde à l’endroit des Sénégalais : «Il faut que les gens se ressaisissent dans leur comportement avant que l’irréparable ne se produise. Surtout avec ce qui se passe au Mali où un malheur est survenu. Les conséquences de tels actes peuvent être contagieuses», avise Serigne Moustapha Sy, qui fait ainsi allusion aux profanations de tombeaux de saints, récemment survenus à Tombouctou. Le guide des Moustarchidines a aussi apporté une critique sévère à la politique et au sport qui, d’après lui, sont devenus «un substitut à la religion», voire «l’opium du peuple». Pis, à l’en croire, le sport roi est «devenu une arme de destruction massive, si l’on se fie aux pertes en vies humaines qu’il entraîne», explique-t-il.

Après trois heures durant lesquelles il aura tenu en haleine une assistance qui en redemande, Serigne Moustapha Sy met un terme à la cérémonie, non sans omettre de fixer un autre rendez-vous à ses talibés.

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